Texte : Philippe Lecoq – 1989 est déjà loin. Et ils ne sont plus si nombreux les héritiers de l’âge d’or de la mise en valeur par la lumière du patrimoine architectural ou de l’espace urbain de Lyon. Reste Les Éclairagistes Associés de Laurent Fachard, la Direction de l’éclairage urbain de la ville bien sûr, et… Les Ateliers Roland Jéol.
A leur tête, Guillaume Jéol, qui a eu une autre vie avant de rejoindre en 2001 l’entreprise familiale où travaillait déjà sa sœur Karine. « J’ai trouvé dans le métier de mon père un volet artistique que j’ai toujours aimé, une résonnance avec le monde de la photo que j’apprécie… Les concepteurs lumière œuvrent pour le bien commun, dans l’espace public, avec le public justement qui observe le résultat que l’on crée. C’est assez jouissif ».
Embauché ! C’était l’époque où les leds commençaient à s’imposer créant parfois une guéguerre entre les anciens et les modernes. « J’ai un cursus électronique, et la led c’est de l’électronique à la base. C’est donc l’éclairage qui est venu vers moi et non l’inverse… » En 2004, Guillaume devient gérant et profite à plein des trois années qui restent avant le départ à la retraite de son père Roland.
« Éteindre une ville la nuit, c’est triste »
« J’ai voulu garder au départ la signature Roland Jéol, reconnue au niveau national et international. La led, la miniaturisation, m’ont offert des possibilités, j’ai alors proposé des créations un peu différentes, comme le Silo Lumière de la Bibliothèque municipale de Lyon. Mais nous avons une certaine continuité dans la simplicité de mise en lumière, gage de pérennité. L’architecture se contemple le jour, la nuit elle est mise en valeur par la lumière qui ne doit pas être une composante, elle doit juste être à son service ».
Les Ateliers Roland Jéol n’ont jamais quitté la mise en lumière du patrimoine historique, classique et classé. Leur activité, c’est 90% de marchés publics, 10% de privé, dont l’hôtellerie. Et 40% à l’international. Deux petites remarques pour finir, sous forme de regrets :
« Éteindre une ville la nuit c’est triste », souligne-t-il en évoquant le plan de sobriété énergétique de Lyon ou l’absence d’éclairage nocturne ailleurs. « Alors les habitants réagissent, en éclairant eux-mêmes leur maison et ses abords. Et on retombe dans la cacophonie lumière. La politique des plans lumière était justement d’avoir une cohérence ».
La deuxième ? « Je rappelle qu’aux débuts de la Fête des Lumières il y avait toujours une inauguration de trois projets de mises en lumière pérennes, cela s’est perdu depuis cinq ans… » On fait passer le message…
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