Photo © Fabrice Schiff

Par Léna Ailloud

Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a officiellement lancé un fonds d’investissement de 80 millions d’euros dédié à la robotique. A la baguette, l’expert lyonnais Bruno Bonnell.

Arnaud Montebourg a dévoilé son projet de soutien à la filière robotique via la mise en place du fonds d’investissement Robolution Capital, mardi 4 mars 2014. A la manœuvre, Bruno Bonnell, président de la société Robopolis et du syndicat français de la robotique Syrobo. « Nous sommes à l’aube d’une nouvelle révolution industrielle par les robots, une Robolution. L’intelligence apportée par internet et le numérique va enrichir toujours plus des robots connectés», déclare le lyonnais au Nouvel Observateur. Il  croit dur comme fer aux robots performants qui aideront les humains quotidiennement, d’ici à 2020. Le chiffre d’affaire mondial du marché de la robotique est actuellement estimé à 17 milliards d’euros pour 2013 et devrait grimper à 100 milliards d’euros en 2018, puis 200 milliards en 2023, selon les prévisions de l’IFR.

Cette provision de 80 millions d’euros sera consacrée aux 450 entreprises prêtes à relever le défi de la robotique dans les domaines domestique, de la santé… Cette nouvelle promesse d’innovation prévoit également d’autres avantages. Robolution Capital devrait, selon Arnaud Montebourg, créer des  « centaines de milliers d’emplois. » La robotique française représente actuellement 5000 emplois en France. Le fonds Robolution Capital veut investir des tickets compris entre 300 000 et 5 millions d’euros dans les start-ups et dans les firmes déjà installées, françaises mais également européennes. Les fonds proviennent aussi bien d’acteurs publics (EDF, Orange…) que publics (BPI…) ou d’entrepreneurs (Bruno Bonnell et Marc Simoncini notamment). La durée de vie du capital européen est actuellement prévue pour une dizaine d’année.

« Nous considérons la robotique comme la prochaine frontière de la révolution technologique. Il y a des centaines de milliers d’emplois à créer et j’ai l’intention qu’on les crée en France », déclarait le ministre à l’occasion du salon Innorobo de Lyon en 2013.  Arnaud Montebourg portait alors sur les fonts baptismaux l’initiative en lançant « France Robots Initiatives » comprenant la création d’un comité stratégique, le lancement prévu cette année d’états généraux annuels de la robotique et bien sûr une participation au fonds Robolution. Par effet de levier, le ministre espérait à l’époque lever 100 millions d’euros. Voilà déjà une enveloppe de 80 millions d’euros à investir dans un domaine porteur. « C’est suffisant pour faire émerger la filière », assure Bruno Bonnell. Les premiers investissements devraient être bouclés à l’été 2014.