Texte : Christophe Magnette. Avec Mecanic Gallery, installé à Villefranche-sur-Saône, Christian Odin et son équipe proposent des véhicules historiques iconiques, typés “sport”, avec une préférence pour un soupçon so British. Un show-room de mille mètres carrés qui propose également moult services associés (préparation à la compétition et assistance, location, transport, gardiennage etc.), à destination de passionnés qui se plaisent à concrétiser leurs envies…
Il a changé de décorum mais le fil d’Ariane est similaire : la mécanique. De l’horlogerie à l’automobile – ancienne ! – il n’y a qu’un pas, voire un peu plus. Tout est question d’équilibre, à l’instar d’une montre remontée ou d’une voiture, bien préparée. Si d’aucuns s’inquiétaient de ne plus avoir de nouvelles de Christian Odin, qu’ils soient rassurés : après la vente, en juillet 2017, du groupe Cresus (spécialisée dans la vente de montres et de bijoux d’occasion), l’homme ne pouvait pas se résoudre à endosser ses habits de paisible retraité. À une formidable aventure entrepreneuriale (il a créé Cresus en 1993, dans 20 m², rue Émile-Zola, jusqu’à revendre une affaire forte d’une quarantaine de collaborateurs répartis sur une dizaine de boutiques), a donc succédé une seconde, ouverte le 7 avril 2018 : Mecanic Gallery. Où l’art de faire de sa passion, un métier.
“ Un galériste mécanique”, telle est la vocation de Christian et sa team. Qui renchérit : “Chez Mecanic Gallery, nous achetons, vendons et sélectionnons des dépôts-ventes. Mais pas n’importe quels modèles : nous sommes spécialisés dans des véhicules historiques, typés « sport et compétition », plutôt anglais avec une appétence certaine pour les Lotus (lire encadré).” Des acquisitions qui s’effectuent selon un cahier des charges précis : “Pour accepter une voiture chez nous, il faut aux propriétaires passer sous les fourches caudines de nos critères : que le véhicule possède une authenticité vérifiée, une histoire ainsi qu’une traçabilité certaines et que l’ensemble des informations le concernant soient étayé, bref, une transparence complète”, assure Christian, passionné de voitures depuis l’enfance, trois participations au Dakar au compteur (1987, 1988 et 1990). Preuve d’un sourcing particulièrement sélectif, le parc de Mecanic Gallery s’enorgueillit d’environ un tiers de Lotus et autres marques anglaises des années 1960 que côtoient quelques modèles américains et allemands, sans oublier des motos de trial des années 1970, réminiscences du premier métier de Christian (il vendait des motos de trial avant de se lancer dans les métaux précieux).
Acheter, vendre, sélectionner des dépôts-ventes de véhicules typés “sport et compétition”, plutôt anglais !
Au final, des voitures de plus de trente ans, sur une gamme de prix oscillant de 20 000 à 150 000 €. Du pur plaisir pour Christian Odin, par ailleurs, organisateur du Trophée Lotus qui avoue “choisir ses clients comme ses voitures et se plaire à vendre surtout du bonheur.” Il faut dire que le marché se porte bien ! Un refuge patrimonial en ces temps incertains ? Christian le pense. Quoi qu’il en soit, les signaux sont au vert : “Dans l’Hexagone, nous recensons autour de deux cent mille collectionneurs, possédant entre deux et dix voitures. Les voitures modernes ayant tendance à désormais toutes se ressembler, on peut comprendre cet engouement, à la fois pour l’esthétique des modèles et la mécanique qui les accompagne.”
D’où la possibilité de rouler quasiment tous les week-ends sur les routes départementales ou régionales, à l’occasion de rassemblements ou de rallyes amateurs. La répartition de la clientèle de Mecanic Gallery ? Régionale pour un tiers, parisienne pour le deuxième tiers et enfin, répartie sur l’ensemble du territoire pour le troisième tiers. Un art de vivre donc, qui se vit : “Je ne conçois pas que l’on puisse acheter ce genre de voitures pour les remiser dans un coin, mais chacun son point de vue”, sourit Christian qui, on l’aura compris, pilote dès qu’il peut. D’ailleurs, sa Cortina Lotus rentre d’une course en Italie, les Fifties Legends (il finit deuxième, du championnat 2021) ; quant à sa Lotus Seven, de couleur orange, elle est déjà prête pour les échéances de 2022 ! Ne reste plus qu’à Christian, à disserter sur ses voitures de rêve : la Lola T70 et la Chevron B8. Nous en resterons-là : ce serait trop long…
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