Photomontage © Lyon people
La chronique satirique de Marc Polisson
Fiducial, le groupe multi tâches du milliardaire lyonnais Christian Latouche va-t-il enfin s’investir en format XXL dans la vie de la cité qui l’a vu naître ? Rien n’est moins sûr. Encore et toujours une histoire d’oursins…
Le sponsoring des clubs sportifs lyonnais évoluant au plus haut niveau ? Une évidence pour nos entrepreneurs millionnaires – le duo Aulas (Cegid) et Seydoux (Pathé) à l’OL, Olivier Ginon (GL Events) au LOU Rugby ou encore Laurent de la Clergerie (LDLC) à l’ASVEL – mais pas pour Christian Latouche. Classé en 77ème position du Top 100 des personnalités lyonnaises (en baisse régulière et constante, année après année), le septuagénaire a choisi de sponsoriser l’équipe de rugby… de Toulouse.
Sa dernière marotte, c’est la sécurité. Et en pleine terreur islamiste, c’est un filon particulièrement juteux. Comme Bernard Tapie à sa grande époque, Christian Latouche – le même sens du business, le charisme en moins – empile les entreprises. En 2012, il a jeté son dévolu sur la dépouille de Neo Security, numéro deux de la surveillance privée en France, en redressement judiciaire. « Au passage, le nouveau propriétaire a réussi à extorquer aux représentants du personnel l’abaissement de la prime de changement de planning et la modification des critères de licenciement pour les 1 500 salariés non repris. » raconte l’Humanité.fr.
Assis sur un tas d’or évalué par Challenges à 950 millions d’euros, Oncle Christian rêve tout éveillé de prendre le contrôle du leader Onet, propriété de la famille Reinier. En attendant, il a mis la main l’an dernier sur une société plus modeste, la SFIP de Manan Atchekzai, et par là-même, s’est ouvert les portes du Parc OL où le chef d’entreprise socialiste d’origine afghane est particulièrement bien introduit. Et depuis plusieurs mois, il discute avec Jean-Michel Aulas au sujet du naming du grand stade, dont il est l’un des fournisseurs.
Le président de l’OL souhaite obtenir 5 millions d’euros et un engagement de 10 ans mais le président de Fiducial n’en proposerait pas la moitié, et encore sur 4 ans. « Je crois avoir dit un jour à Jean-Michel Aulas que si Fiducial était le naming, c’était lui qui devait me payer quelque chose. Et je suis sérieux. Cela l’a laissé pensif (sourire). Je le connais depuis longtemps. On ne s’est jamais fâché. C’est un de mes amis. » a-t-il déclaré au site olympique et lyonnais.com (dont il est propriétaire).
Le bras de fer va-t-il aboutir ? En conférence de presse, jeudi dernier, Jean-Michel Aulas lui a ciré les pompes en mode subliminal : « Mon souhait le plus profond est, non seulement de voir arriver un namer français, mais aussi, et surtout, un namer français dont le siège est à Lyon. Avoir une entreprise lyonnaise sur le toit du Parc OL, ce serait quelque chose de magnifique. » A nos confrères de Tribune de Lyon, Latouche déclarait en juin : « La seule réussite que je revendique, c’est celle d’être considéré comme un Lyonnais par les Lyonnais ». Eh bien, pour le moment, ce n’est pas gagné…
Alors Christian, vous les virez quand, les oursins de vos poches ?
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