Olivier Brandicourt © Sanofi
Sans directeur général depuis l’éviction de Chris Viehbacher le 29 octobre dernier, le géant lyonnais de l’industrie pharmaceutique a débauché le PDG de Bayer Healthcare, Olivier Brandicourt. Montant du transfert ? 4 millions d’euros.
« Sanofi a mis en place un processus de sélection rigoureux afin d’identifier le meilleur dirigeant pour conduire le groupe à un moment important pour notre société », expliquait par voie de communiqué le Président du Conseil d’Administration de Sanofi., le 19 février 2015. Au couplet d’autosatisfaction, Serge Weinberg omettait de préciser le montant du « Golden Hello » qui sera versé au nouveau DG. 4 millions d’euros répartis en deux versements d’une indemnité forfaitaire brute de deux millions d’euros : le premier lors de sa prise de fonction le 2 avril prochain et le second en janvier 2016. Une pratique qui n’est pas rare dans les grands groupes et que Sanofi justifie « en contrepartie des avantages auxquels il a renoncé en quittant son précédent employeur », le groupe Bayer Healthcare, branche santé du chimiste allemand, dont Olivier Brandicourt est PDG jusqu’au 31 mars 2015.
Médecin de formation, Olivier Brandicourt a exercé de nombreuses responsabilités au sein de grands groupes pharmaceutiques tels que Parke-Davis/Warner-Lambert et Pfizer. Il a notamment fait partie du Comité Exécutif de Pfizer entre 2010 et 2013. Une pointure dont le « bonus de bienvenue » provoque l’ire des syndicats. « Le golden hello était déjà pratiqué avec le dernier directeur mais là ce qui est étonnant c’est qu’il double la mise au bout d’un an. Quatre millions d’euros au total : on voit que le conseil d’administration soigne bien ses dirigeants, plutôt que ses salariés », dénonce Thierry Bodin, délégué central CGT chez Sanofi. Le nouveau patron de Sanofi percevra de 3 à 4 millions d’euros de rémunération annuelle et 270 000 stock-options par an, en fonction des résultats obtenus par le groupe sous sa direction.
Ségolène Royal « espère » qu’Olivier Brandicourt va renoncer à sa prime
Au micro de RTL, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a réagi lundi. « C’est incompréhensible. Comment tous ces gens, qui expliquent que c’est le mérite, que c’est l’économie libérale, le risque, la prise de risque qui doivent faire les résultats, ces gens-là, à peine prennent-ils la tête d’une entreprise – c’est-à-dire qu’ils n’ont pris encore aucun risque – sont déjà assurés d’avoir rémunération sans commune mesure ? » Au micro d’Appoline de Malherbe sur BFMTV, Ségolène Royal a appelé à « l’autodiscipline dans la décence des comportements. » « Un bonus de 4 millions d’euros pour un patron qui arrive à la tête d’une entreprise pharmaceutique », a raconté Ségolène Royal. « Il faut un peu de décence, notamment de la part de laboratoires pharmaceutiques qui vivent de la Sécurité sociale, donc des cotisations sur les salaires (…) Je rappelle quand même que les médicaments sont remboursés pas les Français, donc c’est finalement tous les Français qui paient la Sécurité sociale (…) qui vont payer les primes de bienvenue au patron de Sanofi », a déclaré la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.
Je trouve dégueulasse que l’on donne 4 million pour un recrutement, alors qu’il y a de la misère.