Olivier Delorme : discrètement mais sûrement…

14 septembre, 2007 | BUSINESS NEWS | 1 commentaire

 

olivier_delorme Par Christophe Magnette

 

Il a commencé son aventure automobile en septembre 1993 avec le rachat du garage de Pierre Bouteille. L'indépendance chevillée au corps, Olivier Delorme a fait de son groupe éponyme, le troisième plus important de la région Rhône-Alpes. Pourtant, derrière les chiffres, se cache un homme déconcertant d'humilité et désarmant de gentillesse. L'apanage des grands patrons.

 

A 16 ans, il emballait des poulets dans l'entreprise agroalimentaire familiale, du côté de Feurs, où sont ses attaches. Mais bien que Forézien d'origine, c'est à Lyon, sur le plateau de la Croix-Rousse qu'Olivier Delorme poursuit ses études, au lycée des Chartreux. A quoi pensait-il alors ?  « A repartir pour me lancer dans la vie active ! ». Bac en poche, il effectue donc le chemin inverse. Retour aux sources : il peaufine, affine ses techniques de gestion et de management en s'appuyant sur l'expérience de son papa. Un apprentissage « terrain » qui visiblement vaut bien des diplômes. « Je me considère comme un autodidacte, un travailleur, et puis surtout je désirais faire carrière dans l'automobile ». Il franchit donc le Rubicon à 31 ans en septembre 1993. Porté par une autre de ses passions, et non des moindres – faire des affaires ! – Olivier Delorme poursuit son inexorable ascension : rachat des concessions Excelsior en 1996, création de Boutex trois ans plus tard qui commercialise Seat, implantation dans le pôle automobile de Vaise en 2000, en 2001 rachat des concessions de Villefranche-sur-Saône et de Lissieu et création de D & G Automobiles qui commercialise Skoda, reprise de la marque Subaru en octobre 2003… sa frénésie des affaires ne le quitte plus.

 

L'an dernier plus de 5 000 VN et 2500 VO ont quitté ses garages. Le groupe Delorme Automobile distribue les marques Audi, Volkswagen, Véhicules Utilitaires Légers VW, Seat, Skoda et Subaru. Rassasié notre homme ? Que nenni, le repos du guerrier n'est pas pour demain. Surtout, au vu de ce qu'il ambitionne pour l'avenir. « D'ores et déjà nous tablons sur une croissance de 10% en volume et un chiffre d'affaires aux alentours de150 millions d'€ pour l'exercice 2007 ». Mais en parfait visionnaire, il voit déjà plus loin : « A l'horizon 2010, j'aspire à voir le groupe atteindre les 200 millions d'€ de chiffre et dépasser les 7 000 véhicules neufs ». Pour y parvenir, il prévoit notamment d'ici deux ans, la construction d'un nouveau bâtiment exclusivement consacré à la marque Audi « dans le Nord de Lyon mais sur un site encore non défini car les places sont chères», admet-il. Mû par une irrépressible envie de demeurer indépendant « pour développer le groupe familial », Olivier Delorme s'est adjoint depuis quelques temps les services d'un jeune élément, promis semble t-il à jouer un rôle prépondérant, son fils, Justin. De là, à imaginer qu'il prépare déjà sa succession… 

 

Il faut dire que depuis bien longtemps, il a compris que la richesse d'une entreprise était aussi – et essentiellement ! – immatérielle : elle réside dans son capital humain, ses hommes et ses femmes qui, au quotidien, contribuent au succès du groupe : « J'ai le sentiment d'être un patron moderne, pragmatique, observateur et à l'écoute de ses collaborateurs ». En attendant, lorsqu'il n'est pas « au volant » de son groupe, Olivier Delorme s'attelle à ses deux passions : le football et la course automobile. Le ballon rond ? Cet ex n°10 de bon niveau – deux ans en cadets nationaux à Feurs et de longues années passées en Honneur régional – le vit désormais en tant que partenaire de l'OL. Voilà 12 ans que l'histoire perdure. Actionnaire du Club des 20, il est aussi avec Audi France le sponsor qui met à la disposition du club une flotte de belles allemandes. S'il n'est pas dans les travées de Gerland, Olivier Delorme est alors sur les circuits de France et de Navarre pour disputer la Fun Cup, une compétition d'endurance courue sur les mythiques "Cox" et dont il est assidu depuis son apparition dans l'hexagone il y a six ans. Avec la simplicité qui le caractérise, il avoue : « Nous avons terminé deux fois troisième du Championnat de France en 2003 et 2004, depuis c'est vrai que le degré d'exigence a beaucoup évolué ». Mais s'il se met à piloter sa « Cox » comme il manage son groupe, gare à la concurrence…

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