Propos recueillis par Morgan Couturier
Directrice du Salon de l’Automobile de Lyon, Anne-Marie Baezner ne boude pas son plaisir, à l’heure de renouer avec l’un des événements phares du groupe GL Events auquel Lyon People consacre un gros dossier dans son magazine d’avril. Forcément attendu, ce grand rendez-vous de la mobilité s’annonce riche en découvertes et en animations. Une façon de retrouver le goût du partage, de rêver à nouveau. Et de vendre, aussi.
LP : Le salon de l’Automobile de Lyon revient après deux ans d’absence. Comment avez-vous vécu cette période d’abstinence ?
AMB : On a trouvé le temps très très long dans la filière événementielle en général. On a été l’une des filières les plus impactées. On s’est retrouvé 18 mois à l’arrêt et 16 mois de fermeture administrative. Ce fut difficile, mais finalement, on peut dire que les crises sont porteuses de solutions et de créativité. L’ensemble du groupe GL Events a su être suffisamment agile et on revient en force avec ce salon qui suit juste la Foire de Lyon, qui a inauguré les premiers salons grand public.
Vous revenez « en force », avec l’un de vos salons phares. Il était attendu ce salon…
Ce salon était attendu pour fin septembre 2021. D’un commun accord avec nos grands exposants, on l’a déplacé en considérant que septembre 2021 n’était pas le meilleur moment pour un salon grand public. Ensemble, on a trouvé cette date, du 7 au 11 avril, qui finalement, s’est avérée être la bonne date. Il y a un alignement des planètes pour ce salon de l’automobile de Lyon. Ça tombe à un moment où la crise sanitaire est pour l’instant derrière nous. On va en profiter pour se retrouver.
Peut-on considérer ce retour sur scène comme une libération ?
Plus qu’une libération, je pense que c’est un retour à la vie normale. Finalement, ce Covid nous a appris que rien ne remplace le présentiel, le contact humain. Les réunions en visio c’est bien, mais ça va cinq minutes (rires). Le présentiel crée beaucoup plus de valeur ajoutée, de contact. Alors dans le monde de l’automobile, cela crée forcément plus de chances de concrétiser une vente que derrière un écran.
« Tout le monde n’achète pas des Ferrari ou des Maserati, mais tout le monde a le droit de rêver »
Ressentez-vous l’engouement du public ?
Je dirais que l’on sent déjà l’engouement des exposants ! Il y a vraiment une attente, une euphorie et une envie de se retrouver. Cette envie, on l’avait déjà fortement ressentie en septembre 2021, à l’ouverture des salons comme le Sirha. On s’est aperçu pendant la crise que ça nous manquait, que rien ne remplaçait ces salons. Il y a eu un grand salon international qui s’est organisé en virtuel, et ça n’a pas du tout marché. Force est de constater que deux ans après le début de cette crise, c’est enfin le retour de la vie normale et du média salon. Et vive le salon de l’automobile de Lyon !
La philosophie des exposants semble avoir évolué. Ils donnent l’impression d’être plus dans le plaisir de montrer que de vendre absolument ?
C’est vrai que le salon de l’automobile de Lyon, c’est un salon de vente. C’est ce qui fait sa force. C’est dans son ADN. Mais vous avez raison, aujourd’hui, la motivation première, c’est déjà de se retrouver. Pendant ces cinq jours, il y aura donc ce plaisir-là, de rencontrer les prospects, mais aussi celui de présenter leurs nouveaux modèles et de concrétiser des ventes.
Le salon de Genève a été reporté à 2023, le Mondial de l’automobile de Paris n’est qu’en octobre. C’est la place du roi ?
Je ne sais pas si c’est la place du roi (sourire), mais on a une ouverture qui nous plaît et dont on profite. Ça nous rend peut-être encore plus fiers.
De fait, allez-vous sortir les grands moyens ?
Je crois que l’on va continuer à faire ce que l’on fait. On a construit notre modèle dans le partage. On va continuer à écouter le marché. Je crois que c’est vraiment ce qui fait la force de notre modèle. Il y aussi la convivialité, la proximité et l’orientation business que l’on veut donner à notre salon. L’image, c’est bien, mais la vente, c’est bien également. La conjugaison des deux, avec un bon dosage, je dirais même, un ‘‘dosage à la lyonnaise’’, c’est parfait. D’ailleurs, on a déjà plein d’idées pour la prochaine édition, qui aura lieu dans 18 mois, fin 2023. On n’a même pas le temps de profiter qu’on se projette déjà. C’est ça notre plaisir.
Vous avez parlé « d’édition prometteuse » chez certains confrères. À quoi doit-on s’attendre ?
C’est une édition prometteuse à plusieurs points de vue. Pour la troisième fois consécutive, on réunit 100% des marques du marché. On est assez fier là-dessus. Vous aurez aussi des voitures de prestige. Tout le monde n’achète pas des Ferrari ou des Maserati, mais tout le monde a le droit de rêver. C’est important pour nous. Nous avons aussi deux nouveautés cette année, avec l’ouverture d’un secteur VO (Véhicules d’occasion), qui suit le marché. L’autre nouveauté, c’est que dès l’entrée du salon, on aura une place zéro émission. Il y a deux ans, cette place était hybride. Cette année, elle devient zéro émission, et donc électrique ou hydrogène.
L’ADN du salon, ce fut souvent l’univers de la mobilité. Vous allez continuer sur cette voie-là ?
Tout à fait. On ouvre à la mobilité, aux vélos, à la trottinette. Il y a aussi la mobilité avec LPA qui propose ses solutions qui n’affrontent pas l’automobile, la mobilité, mais qui les complète. On a aussi un beau rapprochement avec le sport automobile, avec la présence du Grand Prix de France, pour la première fois, qui viendra sur plus de 200m2. Le clou du salon aussi, ce seront nos belles expositions qu’on a prévues.
« Il y aura un beau programme, de belles festivités »
Ces expositions, quelles seront-elles ?
On a notamment Alpine en compétition, avec toutes les Alpine qui courent sur circuit, mais également un showcar F1. Il y aussi une très belle exposition de Porsche 911 imaginée avec nos amis du centre Porsche de Lyon, une exposition de Ford Mustang et enfin pour terminer, l’iconique Renault 5, réalisé en partenariat avec Epoqu’auto.
Le public peut donc s’attendre à un très beau programme ?
Il y aura un beau programme, de belles festivités et animations. Il y aura également un déjeuner des pilotes, le vendredi 8 avril, où nous accueillerons René Arnoux, Jean-Claude Andruet, Jacques Laffite ou Bruno Saby. Nous espérons aussi avoir des joueurs de l’Olympique Lyonnais, de l’ASVEL et d’autres vedettes encore…
Les constructeurs vous ont-ils promis certaines surprises, quelques avant-premières ?
Il y a la soirée avant-première. Je n’ai pas encore le droit de le dévoiler, mais on va probablement rêver sur deux belles marques de prestige.
Le salon de l’automobile de Lyon aura-t-il droit à des exclusivités ?
On en aura probablement (rires). Ce n’est pas sûr à 100%, donc on ne peut pas l’annoncer encore officiellement. Mais avec ces deux marques de prestige, on aura déjà l’occasion de rêver.
Cet opus 2022 fait la part belle aux nouvelles énergies, électriques notamment. Prendre ce parti-pris est-il inéluctable ?
Aujourd’hui, on va vers les nouvelles mobilités, un secteur qui se développera encore plus en 2023.
La transition écologique, est-ce un sujet qui vous tient à cœur ?
Moi, ce qui me tient à cœur, c’est la mobilité en général. Lyon n’est pas Paris. Sortir de Lyon, c’est très vite fait. Les Lyonnais ont tous une voiture ou utilisent tous une voiture. Dans les grandes enquêtes qui sont menées à ce sujet, il ressort que 90% des Français qui ont une voiture vont continuer à l’utiliser. La voiture n’est donc pas l’ennemi. Il faut simplement vivre dans la transition écologique. Je suis persuadée que l’industrie automobile, avec les échéances qui sont devant nous, sera bien plus verte que d’autres industries.
« On propose un vrai salon de la mobilité »
L’une des nouveautés de ce salon 2022 est la présence de véhicules d’occasion. Pourquoi ce choix ?
On s’était toujours interrogé sur la création de ce nouveau concept, de savoir si on mettait du VN et du VO. Avec la crise des composants, et les difficultés d’approvisionnement pour certaines marques, on a décidé, finalement, d’ouvrir ce secteur. Manifestement, ça marche bien pour les exposants. On a rempli le secteur que l’on voulait remplir. Pour les visiteurs, on espère bien que ça va leur plaire.
C’est un sacré parti-pris…
Ça veut dire que c’est un vrai salon de la mobilité. On n’a pas encore changé le nom du salon. En 2023, je pense que l’on s’appellera le salon de l’automobile et des mobilités. Ce sera vraiment la mobilité au sens très large du terme.
Finalement, vous ne nous laissez pas trop le choix de venir !
C’est impossible de rater le salon de l’automobile, d’autant plus que c’est le week-end des élections présidentielles. On espère que tout le monde sera présent. Ce sera un beau salon, un salon de printemps. On pense que ce sera une très belle édition !
INFOS PRATIQUES
Salon de l’Automobile de Lyon
Du jeudi 7 au lundi 11 avril 2022 de 10h à 20h
Eurexpo
Boulevard de l’Europe – 69680 Chassieu
Tarifs. 8€ sur place, 7€ sur internet.
5€ pour les personnes à mobilité réduite.
Entrée gratuite pour les enfants de moins de 12 ans.
> Plus d’infos sur www.salon-automobile-lyon.com
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