Par Morgan Couturier
Né en 2015, de la volonté de simplifier et accélérer les transactions immobilières, la start-up My Notary s’efforce de décomplexifier la constitution de dossiers, au moyen d’une plateforme collaborative de plus en plus sophistiquée. Un outil ingénieux dans un univers ambigu.
Puisque les hommes d’Etat l’invoquent, c’est qu’une part de vérité doit exister dans notre volonté de faire les choses simplement. « Il faut toujours simplifier les choses pour mieux les comprendre », évoquait ainsi Jacques Chirac, faisant écho quelques années plus tard, à la philosophie de My Notary, cette jeune start-up parisienne, devenue lyonnaise par le charme de nos contrées. Depuis, au gré de la Saône et du Rhône, la société chère à Sacha Boyer, se plaît à vivre un long fleuve tranquille, là, dans un univers juridique plus souvent propice aux débordements qu’aux doux courants reposants.
L’histoire est en marche : My Notary se dit prêt à casser les codes du droit, dans une opposition de style vieille de 6 ans, vouée à démocratiser trois valeurs sacrées : simplicité, rapidité et transparence. « La société est née d’une rencontre avec un professeur, Fabrice Luzu. Je faisais mon stage chez lui, quand je me suis dit que l’on passait trop de temps à réunir de la documentation. Nous faisons 7 ans d’études, pour finalement, faire de la gestion administrative, alors que l’on devrait faire du conseil juridique et de la rédaction pointue d’actes. C’est à partir de ce constat qu’on s’est dit qu’il fallait faire quelque chose », invoque le fondateur.
Première société à utiliser la signature électronique sur les compromis de vente
Une niche dans laquelle l’entrepreneur n’a pas tardé à s’installer, animée par la volonté de revisiter la gestion des transactions immobilières, cette filière frappée chaque année par « des lois verbeuses et de plus en plus nombreuses ». Un jeu d’échec grandeur nature, on ne peut plus complexe, pour lequel My Notary se propose de déplacer les pièces et d’en expliquer chaque déplacement, de manière à remporter la partie plus rapidement (jusqu’à trois semaines gagnées pour signer les avant-contrats, ndlr).
« Dans une transaction, il y a énormément de parties prenantes. Nous sommes venus valoriser ces professionnels, en les déchargeant de toutes les procédures administratives. Le but est de fluidifier le parcours, avec une plateforme qui vient dire quels documents vous avez besoin en fonction de votre situation. On veut que le contrat soit compréhensible pour toutes les parties, que l’on puisse mesurer les risques et que l’on sache dans quoi l’on s’engage », décrypte Sacha Boyer, dont les services font aujourd’hui le bonheur des agents et des mandataires immobiliers.
Un outil perfectionné, réclamé en France et par le droit continental
Une bénédiction telle, que la firme lyonnaise voit son chiffre d’affaires exploser, au rythme d’un accroissement de près de 80% chaque année depuis 3 ans. Et puisque la pensée voyage à la vitesse du désir, la jeune start-up et ses 17 collaborateurs s’efforcent de parfaire encore et encore son outil. Celui-ci tend désormais à propulser My Notary dans une autre galaxie, de « l’état de gadget à l’état de nécessité ». Un processus déjà bien entamé, à en croire les quelque 40 000 transactions bouclées chaque année.
De quoi se laisser porter vers des courants toujours plus prospères, et espérer entamer la réalisation de dossiers plus ambitieux. « On veut dématérialiser tous les contrats de l’immobilier, quel qu’il soit. On ne se cantonne plus au résidentiel », promet l’équipe. Preuve que la simplicité mène au succès. Lui-même réalisateur de grands projets, Claude Lelouch l’a souvent murmuré : « les plus grands artistes sont ceux qui possèdent le don de simplification à l’usage des autres ».
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