Photo André Perez L'exploitant de salles de cinémas UGC, qui voulait interdire aux repreneurs du cinéma le Comoedia à Lyon d'en conserver le nom après l'avoir racheté en 2003, a été condamné en référé pour "procédure abusive" par le tribunal de grande instance de Lyon, a-t-on appris mercredi.
Dans une décision rendue le 31 mars, le TGI de Lyon a condamné UGC à régler 3000 euros de dommages et intérêts pour "procédure abusive" et 4000 euros de frais de justice à Marc Bonny et Marc Guidoni, qui ont rouvert le Comoedia en novembre 2006 après l'avoir rénové. Jugeant infondée "l'atteinte aux droits" revendiquée par le deuxième exploitant de cinémas en France, le tribunal l'a débouté de toutes ses demandes – il revendiquait le retrait de l'enseigne et la suppression de toute publicité, sous astreinte de 50 000 euros par infraction constatée. Ces exigences d'UGC – qui n'a exploité que pendant dix ans, de 1993 à 2003, une salle dénommée Comoedia depuis 1924 – reflètent "davantage une volonté d'entraver l'exploitation" que celle de protéger des "intérêts légitimes attachés à la marque Le Comoedia qu'elle n'exploite pas", a estimé le TGI. Après cette décision en référé, un jugement sur le fond devrait intervenir fin 2008 ou début 2009 – aucune échéance n'étant encore fixée pour cette procédure dans laquelle UGC réclame un million d'euros de dommages et intérêts. "C'est une première victoire qui nous réjouit, d'autant que la décision est très claire : nous pouvons continuer à utiliser le nom Comoedia, qui est sur la façade depuis plus de soixante ans", a déclaré à l'AFP Marc Bonny mercredi. Les défenseurs d'UGC n'ont pas souhaité commenter cette information. Mais la bataille juridique intentée par UGC aux repreneurs du Comoedia ne s'arrête pas là. Le grand circuit s'est associé à la procédure entamée par le groupement de grands exploitants Uniciné (UGC, Pathé, Gaumont, MK2) auprès du tribunal administratif pour "concurrence déloyale". Aucun calendrier n'est encore fixé pour cette affaire, où Uniciné conteste le versement d'une subvention de 600 000 euros par le Centre national de la Cinématographie lors de la rénovation du Comoedia.
Comme quoi, il y a encore une justice dans ce pays !!! Bravo à toute l’équipe du Comédia !