Un demi de mêlée audacieux derrière un »pack »victorieux – Photo © Fabrice Schiff
Par Yves Espaignet
« Gagner les matches constitue notre meilleur marketing ». Tel était le mot d’ordre affirmé par le président du LOU rugby, Yann Roubert. Le nouveau président, arrivé à la tête du club en décembre dernier, s’est trouvé confronté aux effets d’une période sportive catastrophique.
Le pire était alors à redouter avec cette nouvelle saison. Le début de championnat remarqué du LOU rugby en Pro D2 suscite l’engouement du public (plus de 6000 personnes en moyenne) et une retransmission de toutes les rencontres de l’équipe lyonnaise par les chaînes Canal+, Eurosport, France TV. De quoi réjouir Yann Roubert qui reste prudent car « une saison sportive est longue » et qui tient à rappeler ses objectifs premiers : « nous (esprit d’équipe oblige) avons la détermination de bâtir une équipe, de faire baisser nos coûts salariaux y compris au niveau des joueurs ». Le budget du club est effectivement descendu sous la barre des 15 millions d’euros mais il reste le premier de la Pro D2. Preuve que les partenaires sont fidèles malgré les résultats médiocres des deux dernières saisons. « Nous sommes attentifs à satisfaire nos partenaires » précise-t-il, fort des résultats d’une enquête dévoilant que 88% d’entre eux ont répondu positivement « pour la qualité de l’accueil au Matmut Stadium, l’intérêt des rencontres net-working, un ensemble renforcé par les valeurs liées à ce sport ». Cette approche éclaire sa logique d’action. Bénéficiant de la confiance de son cousin Olivier Ginon, premier actionnaire du club, il se voit confier des responsabilités dans un univers de l’ovalie dont les arcanes sont complexes, alors qu’il ne venait d’intégrer la direction du club que depuis 6 mois.
Mais à 36 ans, il est un homme expérimenté dans le domaine du sponsoring sportif. Repéré pour ses initiatives au sein des grands groupes de la téléphonie, il devient le responsable de GL Events Middle East à Dubaï, puis il prend en charge l’événementiel sportif au sein du groupe. De ce parcours, Yann Roubert a retenu « l’ouverture sur le monde, l’audace des pays à forte croissance » auxquelles il est possible d’ajouter l’atout d’être lui-même un sportif confirmé (alpinisme, voile), devant faire preuve d’humilité dans l’épreuve. La pratique d’un sport est un élément référentiel, facilitant les rapports au sein même du club et des instances. Ainsi, son management s’inscrit dans cette logique: un club, une équipe, une entreprise. Lui coordonne l’action des trois grandes directions du LOU rugby, confiées à des responsables ayant une délégation pleine et entière (1). Si la clé de la réussite se trouve dans les succès sportifs, d’autres sont à créer. Une imagination libérée s’exprime dans l’action marketing. Les installations du stade s’ouvrent à des séminaires d’entreprise, des événements commerciaux « qui sont autant de relais de croissance à fort potentiel ». Une réalité d’autant plus importante car la maintenance du stade est à la charge du club : « le stade représente 25% de notre budget annuel ». Attentif aux évolutions rapides du rugby professionnel français, il tient à inscrire le LOU dans l’actuelle dynamique et affirmer la place de Lyon et du Comité du Lyonnais.
(1) Le pack directionnel du club comprend Franck Isaac-Sibille, vice-président manager général, en charge notamment du développement, Tim Lane, manager sportif et Sébastien Albanez, directeur financier.
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