Par James de Sans-Trois
Primatiale Saint Jean, ce mercredi 29 juillet. Accueillis par les Pennons de Lyon, les premiers ont pénétré dans la nef vers 9h, une heure avant l'arrivée des officiels, pour les funérailles de Francisque Collomb, ancien sénateur maire de Lyon. L'oubli est l'une des rares valeurs sûres en politique. Une maxime que les nombreux people, élus ou ex-élus, ont dû méditer durant les deux heures de la cérémonie présidée par Mgr Brac de La Perrière.
Sans médire, il restait plus de 200 places libres sur les 1 200 que compte la nef de la cathédrale Saint Jean. Vacances obligent et aussi, sûrement, méconnaissance du bilan politique d'un homme qui aura pourtant laissé une empreinte durable à Lyon, entre 1976 et 1989… Gérard Collomb, sénateur maire de Lyon, a insisté dans son "hommage de la cité" sur 13 années qui "ont marqué un tournant entre deux époques. Lyon s'ouvrait à la modernité." Mais Francisque Collomb était discret par nature, "modeste et prompt à mettre en avant son équipe plus que lui même", comme le soulignait l'ex maire du 7è arrondissement, Roland Fulchiron. A tel point qu'il avait refusé d'entrer au gouvernement sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, préférant se consacrer pleinement à sa ville… "Après Pradel le bâtisseur, Francisque Collomb et son équipe ont eu l'intuition que l'avenir était ailleurs, a estimé Gérard Collomb. Dans ces grandes institutions comme Interpol, l'Ecole Normale Supérieure ou le conservatoire national de musique qu'ils ont su attirer à Lyon. Ou encore dans le nécessaire changement d'image d'une ville grise qui perdait des habitants. Ce fut, par exemple, le choix de ce nuancier rose et ocre pour les berges de Saône qui, comme le disait Frédéric Dard, donne "une nostalgie toscane". (…) C'était aussi la vie dans la cité au travers de la création de la Maison de la danse, de la Biennale de la Danse, du Festival Berlioz, d'Octobre des Arts, ancêtre de la Biennale d'Art Contemporain…"
Isabelle Sabran, la directrice du protocole de l'Hôtel de Ville, exceptionnellement secondée par Carole Dufour, directrice de la communication de la ville sous Francisque Collomb, et qui reprenait du service pour la bonne cause, avaient beau placer les VIP, force était de constater l'absence de politiques nationaux. Au premier rang desquels Michel Mercier, retenu il est vrai par un conseil des ministres chargé en dossiers à répercutions sur son ministère (réforme de La Poste, redécoupage électoral) et Nora Bera. Heureusement, les députés lyonnais étaient présents dans une belle unanimité républicaine, Pierre-Alain Muet et Jean-Louis Touraine (PS), Dominique Perben et Michel Havard (UMP). Thierry Braillard est venu avec sa casquette de vice-président du Conseil régional pour représenter Jean-Jack Queyranne. Pendant que Carole virevoltait, Henri Bailly, ancien chef de cabinet de l'époque et toujours confident de celui qu'il ne cessera d'appeler "Monsieur le Maire", veillait au bon déroulement des choses. Comme de placer amicalement Roger Lanneau, chauffeur du maire qui avait pris sa retraite sous Raymond Barre, sur les bancs de la famille, non loin du photographe Mario Gurrieri. Délicate attention.
Dans l'assemblée, on se la jouait UDF revival avec André Soulier, premier adjoint putschiste de Francisque Collomb, Simone André, Christian Gelpi, Paul Feuga, Jacques Moulinier, Jean Miriot, Bernadette Bertrix, Michel Gariazzo, Bernadette Isaac-Sibille, Jean-François Mermet… A la terrasse de la Gargouille, le bistrot situé sur la place Saint Jean, les copains de Gilles Collomb, le fils, –Christian Mure, Gérard Dumoulin, Jacky Marguin ou Bruno Busschaërt– commentaient les absents et les présents. "Tiens, on n'a pas vu Michel Noir, sûrement les vacances…" Quelques jeunes de l'époque (quarantenaires aujourd'hui) avaient également fait preuve de fidélité comme Erick Roux de Bézieux, Noël Brunet ou Bertrand Jabouley. Il ne manquait que Denis Broliquier, en voyage d'études en Asie avec ses étudiants de l'Idrac. Bien entendu, les cantines de l'époque et d'aujourd'hui étaient représentées avec Jean-Paul Borgeot et Colette Sibillia. Non loin de Franck Béjat. Le monde économique n'avait pas non plus oublié que Francisque Collomb était un chef d'entreprise autodidacte et exemplaire. Jean-Paul Mauduy, président de la chambre régionale de commerce, et Guy Mathiolon, son successeur à la CCI, étaient non loin de Bernard Lacombe, représentant Jean-Michel Aulas, de Bernard Sonnier, Fernand Galula et Bruno Guinand.
Le plus bel hommage fut celui de Mgr Barbarin, retenu en Terre Sainte, qui avait eu l'occasion de passer du temps avec Francisque Collomb quelques mois plus tôt. "J'ai retrouvé un homme dans la Foi. Un serviteur de la cité, un ami, un proche, un compagnon, un fils de Dieu." De là-haut, le discret Francisque a sûrement dû sourire…
La projection diapos, c'est maintenant !
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