Par Morgan Couturier
Deux mois après sa dernière allocution, Emmanuel Macron a repris la parole, ce lundi 12 juillet, à l’occasion d’un discours où le chef de l’Etat s’est longuement attardé sur l’extension du pass sanitaire.
Il a longtemps été écrit que le diable se cachait dans les détails. Depuis ce lundi 12 juillet 2021, il faudra apprendre à le chercher autrement, jusque dans les détails d’une formulation. Une date clé, à partir de laquelle les Français pourront débattre sur la notion de liberté et d’obligation, deux thématiques longuement abordées par le chef de l’Etat, lors d’une allocution télévisée sur un fond d’écran Tour Eiffel. Un symbole à connotation touristique, où “le sens de la responsabilité collective” sera d’autant plus réclamé. Au même titre que le vaccin.
> Un atout maître contre la pandémie : le vaccin
“Si nous n’agissons pas dès aujourd’hui, le nombre de cas augmentera”. Les premiers mots d’Emmanuel Macron n’avaient laissé que peu de place au doute. Ils furent rapidement éliminés. Le président de la République l’a répété : “plus nous serons vaccinés, moins nous laisserons d’espaces au virus pour se diffuser. Pour nous protéger, nous devons aller à la vaccination de tous les Français”.
>“Des restrictions sur les non-vaccinés plutôt que pour tous”
Déjà sujette à de nombreux débats, la vaccination devrait à nouveau susciter de nombreux échanges endiablés, au lendemain d’une prise de parole que certains définiront comme liberticide. Et pour cause, s’il n’a pas souhaité instaurer une vaccination obligatoire pour tous, Emmanuel Macron l’a très fortement suggérée, en témoigne le déploiement massif du pass sanitaire.
Un pass… droit nécessaire, dès le 21 juillet, pour intégrer des lieux de loisirs et de culture de plus de 50 personnes.
Une nécessité étendue, dès le mois d’août prochain, dans les restaurants, les bars, les cafés, les centres commerciaux, mais aussi “dans les avions, trains et cars pour les longs trajets”. Une “obligation” valable autant pour les clients que pour les salariés. “Des contrôles seront opérés et des sanctions prises”, a-t-il insisté. A noter également l’instauration d’une vaccination obligatoire pour “tous ceux qui sont au contact de personnes fragiles”, à partir du 15 septembre.
> Les tests PCR rendus payants
Alors que le déploiement du pass sanitaire ne manquera pas d’alimenter les polémiques, le président de la République a également annoncé la fin des remboursements des tests PCR. En effet, dès l’automne prochain, “les tests PCR seront rendus payants sauf prescription médicale”. Le but ? “Pousser le maximum d’entre vous à vous faire vacciner”.
> La réforme des retraites reportée, mais pas abandonnée
Au-delà d’une longue tirade sur la volonté du gouvernement de “redevenir une grande nation de recherche, d’innovation et d’industrie”, le chef de l’Etat s’est également épanché sur le difficile sujet des retraites, réaffirmant sa volonté de moderniser le système déjà existant. “Il faudra aller à plus de simplicité”, a-t-il exposé, annonçant de facto, la fin des régimes spéciaux. “Parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra travailler plus longtemps”, a-t-il ajouté, dans une formulation qui ne devrait pas rehausser sa cote de popularité. Ses opposants pourront néanmoins s’attacher à l’idée qu’une telle réforme ne sera lancée tant “que l’épidémie ne sera pas maîtrisée”.
En attendant, un “été de vigilance, de lutte contre le virus” attend les Français, contraints à un nouveau dilemme : entre se restaurer et se faire vacciner, il faudra choisir.
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