Par James de Sans-Trois
"Lyon tisse et Paris coud…". C'est par cette phrase que démarre la fantastique exposition Franck Sorbier, "La couture corps et âme", au Musée des Tissus de Lyon. Une véritable rétrospective de 20 ans de création et de 10 années de haute couture. Certaines des plus jolies femmes de France, comme Marie-Laure de Villepin (ci-dessus) ou Valérie Hortefeux, clientes régulières du créateur, avaient tenu à faire le déplacement pour le vernissage.
Il y avait foule des grands jours mardi soir à l'hôtel Villeroy qui abrite depuis 1946 le Musée des Tissus de Lyon. La cour d'honneur, tendue de mousseline, nous ouvrait les bras. Parfaite en maîtresse de maison, Blandine Vignon, directrice de la communication de la Chambre de Commerce et d'Industrie, propriétaire des lieux, accueillait les VIP du jour. Non loin de là, le chroniqueur mondain de Paris-Match, Henri-Jean Servat prenait des notes pour un futur billet. Il faut dire que de nombreux people parisiens avaient fait le déplacement. Des clientes et amies comme Marie-Laure de Villepin, Monsieur et Madame Luc Ferry ou Valérie Hortefeux, mais aussi Charlélie Couture ou Lyne Cohen-Solal, adjointe au Maire de Paris en charge du commerce et des métiers d'arts.
Une qui ne boudait pas son plaisir, c'est Nadine Gelas, la Madame Mode du Grand Lyon. Il faut dire que cette exposition a été labellisée d'intérêt national par Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication. Une distinction rare puisqu'elle n'est attribuée qu'une dizaine de fois par an ! "Ce label est un pied de nez à ceux qui pensent que la mode n'est que futilité, mièvrerie, bling-bling et paillettes", a déclaré la vice-présidente du Grand Lyon avant de saluer "l'audace, l'intransigeance et l'obstination" de Franck Sorbier.Le créateur, qui se définit comme un "couturier fournisseur" à l'image des maîtres d'art avec lesquels il travaille, le bottier Raymond Massaro ou le brodeur François Lesage par exemple, a tenu à associer à l'exposition les Lyonnais qui l'accompagnent depuis ses débuts en fabriquant et tissant dans les règles de l'art la soie, le velours, la dentelle, le tulle, les rubans, la passementerie : Bianchini-Ferrier, Bouton Renaud, Goutarel, Dessalces, Julien Faure, Effet Passementeries…
Pendant les discours, longs, trop longs, en fond de salle, le patronnât tenait conclave. Sûrement en prévision de la grève de jeudi. Bernard Fontanel, président du Medef du Rhône, Benoît Soury, DG de La Vie Claire et vice-président de la CCI et Jean-Paul Mauduy, président de la CRCI avaient des airs de conspirateurs. A moins qu'ils n'aient été en train d'imaginer un plan pour estourbir d'un coup de panne de velours ou de bobine Guy Mathiolon, le président de la Chambre de Commerce. Celui-ci était aux anges. Avec son équipe, et plus particulièrement Maria-Anne Privat Savigny, conservateur du patrimoine du Musée des Tissus, il offre à Lyon une grande exposition que les Parisiens nous envient déjà. La présence de Viviane Blassel, spécialiste incontournable de la mode sur TF1, témoignait de l'intérêt porté à l'événement qui a déjà fait le 20 heures de la première chaîne.
Il faut dire que la scénographie imaginée pour mettre en valeur les 170 robes, toutes uniques, est somptueuse. Chaque pièce du premier étage de l'hôtel particulier est dédiée à une couleur. Les éclairages mettent en valeur les passementeries, le travail des perles, des broderies derrière lesquelles on imagine les jours de travail des petites mains, reines des ateliers de haute couture. Les robes, bustiers et autres manteaux ont été prêtés par des clients du couturier comme Maryvonne Pinault, Véronique de Brosses, le musée Moët & Chandon, Mylène Farmer ou Johnny Hallyday dont les costumes de scène sont régulièrement signés Franck Sorbier. Un seul regret, l'absence de jolies toilettes chez les invités… Pour Franck Sorbier, la mode est un "enchanteur de vie". Certains Lyonnais l'avaient oublié ce soir-là. Dommage ! A moins qu'ils n'aient, avec la crise, déjà plus rien eu à se mettre !
Franck Sorbier. La couture corps et âme
Du 18 mars au 20 septembre 2009
Musée des Tissus de Lyon
34, rue de la Charité – Lyon Ainay
Métro Bellecour ou Ampère
(Un zéro pointé pour le site internet)
Encore faut-il savoir manier l’informatique, le web et les pop-up pour s’y promener ; à bon entendeur, salut !!!!