"Emmène-nous au paradis socialiste !" chantent les co-listiers de Gégé. "Dieu nous en garde !" ont répondu les électeurs des beaux quartiers. Par Marc Polisson La droite lyonnaise a conservé dimanche ses bastions du 2ème et 6ème arrondissements à la faveur d'un sursaut face au raz-de-marée qui a porté le maire sortant PS Gérard Collomb au premier tour des municipales, dimanche dernier, lui assurant une réélection confortable.
Placée dans des ballottages légèrement favorables mais néanmoins délicats, la coalition entre l'UMP, les partisans de Charles Millon, les Villiéristes et quelques adhérents MoDem, n'a finalement guère tremblé, réunissant 58,19% des voix dans le 2ème et 53,36% dans le 6ème. Ces victoires renforcent paradoxalement les interrogations quant au leadership de la droite à Lyon. En effet, ces deux arrondissements doivent en grande partie leur maintien à droite aux réseaux des millonistes, qui étaient déjà le premier groupe d'opposition à Gérard Collomb entre 2001 et 2008, alors que ceux de l'UMP ont été balayés, notamment dans le 3e arrondissement, perdu par Dominique Perben au profit de la gauche, très largement dès le premier tour. La lourde, quoique prévisible, défaite d'Emmanuel Hamelin, qui n'avait eu droit à un second tour qu'à 69 voix près dimanche dernier, dans le 4eme, remporté avec plus de 20 points d'avance et 60,95% des voix par le PS, confirme l'effondrement de l'UMP à Lyon. C'est sans doute la raison pour laquelle Denis Broliquier et Amaury Nardone ne cachaient pas leur satisfaction hier soir. Car au vu de leur score, on n'aurait pu s'attendre à un peu plus de modestie. Dans le 6ème, la droite perd 3296 électeurs, soit un recul de 17% par rapport à 2001. La gauche envoie même deux conseillers municipaux en mairie centrale. Heïdi Giovacchini réalise un score historique dans cet arrondissement dont on ne sait toujours pas qui sera le maire.
Comme en 2001, la droite lyonnaise ressemble désormais à un champ de ruines. Au final, la gauche contrôle désormais 7 des 9 arrondissements de la ville, contre 6 précédemment, et a sensiblement conforté sa majorité au conseil municipal. La réélection de Gérard Collomb au poste de maire de Lyon, prévue vendredi prochain, ne fait aucun doute. Dès dimanche soir, les barons lyonnais du business (Olivier Ginon, Jean-Michel Aulas…), et les jeunes loups de la promotion immobilière Pierre Nallet et Jean-Christophe Larose accompagnés d'une tripotée de people sont venus le congratuler dans les salons de l'hôtel de Ville. La gauche disposera de 54 sièges au conseil municipal, au lieu de 42 lors du précédent mandat, contre 19 pour la droite. Outre sa très large victoire, Gérard Collomb peut se féliciter de la confirmation du reflux de l'UMP dans les communes du Grand Lyon. Aucune des cibles prioritaires de la droite (Villeurbanne, Décines, Saint-Priest, Saint-Fons ou Rillieux-la-Pape) ne bascule et Gégé devrait disposer de l'appui d'environ 86 élus sur les 157 que compte le conseil de communauté. L'élection du président du Grand Lyon aura lieu dans la semaine du 14 au 18 avril, probablement le 17 ou 18 avril, a-t-on précisé dans l'entourage de Gérard Collomb.
Résultats du 2ème tour de l'élection municipale 2008
Lyon 2ème
Maire sortant : Denis Broliquier (Milloniste) réélu
Conseil sortant : 15 membres (1 PS, 12 DVD, 2 UMP)
Nombre de sièges à pourvoir : 15
I : 17 820
V : 9 676
E : 9 515
Abs : 45,70%
Liste Gelas (PS) 3 978 41,81% 3 dont 1 CM
Liste Broliquier (UMP) 5 537 58,19% 12 dont 4 CM
Lyon 4ème
Maire sortant : Dominique Bolliet (PS) réélu
Conseil sortant : 15 membres (1 PCF, 8 PS, 1 DVG, 2 Verts, 3 UMP)
Nombre de sièges à pourvoir : 15
I : 24 398
V : 13 421
E : 13 062
Abs : 44,99%
Liste Bolliet (PS) 7 961 60,95% 12 dont 4 CM
Liste Hamelin (UMP) 5 101 39,05% 3 dont 1 CM
Lyon 6ème
Maire sortant : Nicole Chevassus (milloniste) avenir incertain
Conseil sortant : 27 membres (2 PS, 1 PRG, 1 Verts, 15 DVD, 1 MoDem, 7 UMP)
Nombre de sièges à pourvoir : 27
I : 32 717
V : 18 019
E : 17 690
Abs : 44,92%
Liste Giovacchini (PS) 8 251 46,64% 6 dont 2 CM
Liste Balas (UMP) 9 439 53,36% 21 dont 7 CM
NDLR : CM représente le nombre de sièges au conseil municipal.
Broliquier et Nardonne on réussi leur coup. Survivre à la diabolisation,refuser les règles de l’UMP,imooser leurs conditions à Perben,etre finalement les seuls rescapés de l’aventure .c’est l’histoire de 2 aventures personnelles, de « coups » comme leur a bien enseigné Charles Millon.Ca n’a aucun interet pour les autres,ni aucune utilité politique,mais ça permet à 2 zigotos de bien s’amuser et faire parler d’eux. Peut on espérer que l’UMP (Havard ?) arrete cette bouffonerie et reparte sur de nouvelles bases?. l’expérience d’un Fromentin à Neuilly donne aussi envie de réfléchir à une approche différente pour la droite lyonnaise.Quitte à partir de zéro….