Texte : Morgan Couturier – Victime comme de nombreuses boutiques des dernières émeutes urbaines, le Garage Richard Drevet a été pillé par une bande organisée. Entrés par effraction dans la concession, les voleurs sont repartis avec plusieurs véhicules neufs.
Le timbre de sa voix est inhabituellement triste, comme si sa perpétuelle bonne humeur avait été emportée en même temps que les voitures que les pilleurs lui ont volées. « Ça va passer, c’est matériel, mais c’est choquant. Je n’avais jamais subi cela », expose-t-il encore, sept jours après les faits. Meurtri, Richard Drevet peine en effet, à comprendre le mobile de cet acte « prémédité », alors que son garage Peugeot du 62, cours de la République, à Villeurbanne, se trouve dans un quartier d’ordinaire assez paisible.
« Je suis quelqu’un de positif. Mais là, ça m’a mis un coup sur la tête. On se demande pourquoi moi ? Ils ont dû profiter des émeutes en centre-ville pour venir ici. Ils ne sont pas venus par hasard », évoque-t-il encore, la voix encore chevrotante. Et ce mot, « écœuré », revenant en boucle dans sa bouche, comme un mauvais 33 tours bloqués sur le même refrain. Les vidéos des caméras de surveillance, elles, sont implacables et réveillent inlassablement le cauchemar suscité en pleine nuit, par une dizaine d’individus, cagoulés, masqués et vêtus tout de noir.
Un préjudice de 200 000€
« Quand tu vois les vidéos, ça fait peur. Ils tournent autour du garage, avant d’entrer côté Citroën. Une fois dedans, ils se servent. Je suis dégoûté », poursuit le directeur du garage éponyme, bien connu de nombreux Lyonnais. Résultat, cinq véhicules volés, promis à leurs acheteurs, quelques heures plus tard. Et un préjudice initial estimé à 200 000€, bien que les récentes enquêtes aient permis de remettre la main sur trois voitures, abîmées par les conducteurs, vraisemblablement âgés de 17-18 ans.
« C’est de l’argent de perdu. Il faut rembourser les clients. Il y a toute une organisation administrative. Je suis écœuré, dégoûté et révolté. Ça demande beaucoup de travail. On passe beaucoup de temps à préparer les voitures, à les vendre et tout ce travail disparait en quelques minutes. J’avais passé un bon premier semestre, alors que la conjoncture actuelle est difficile et là, toute l’équipe vient prendre un coup sur la tête. On se dit pourquoi nous », avance-t-il encore.
« Ce n’est pas anodin. On rentre chez toi, on te pique tes voitures. C’est écœurant »
D’autant que d’autres dégâts viennent alourdir la facture et renforcer la peine. S’il y a bien sûr le portail enfoncé, avec des pilleurs partis en trombe une fois les véhicules volés, d’autres voitures en concession ont également été détériorées. « Heureusement que l’on n’avait pas laissé les clés sur les autres véhicules », essaye de se rassurer Richard Drevet, encore sous le choc de cet acte de vandalisme.
« On ne mérite pas ça », embraie-t-il encore, avant de laisser sous-entendre qu’un tel choc psychologique prendra du temps avant d’être résorbé. Même pour ce Lyonnais, au sourire habituellement garé dans son bureau de Villeurbanne. Les heures passées au commissariat n’y feront rien. Le mal est fait. Pour le concessionnaire, il s’agira alors de se relever. De trouver la force de repartir, avec dans le coffre, la même motivation qu’auparavant.
Je ne comprend pas comment il est si facile de trouver les clefs ?
Un complice en interne? Ou une explication qui m’échappe