Jean-Pierre Raffarin accueilli par Erick Roux de Bézieux et Hubert Julien-Lafferrière – Photos © Fabrice Schiff

Plus de 600 personnes se pressaient dans le grand salon de l'hôtel de ville pour la clôture du colloque des 10 ans des chaires Senghor de la Francophonie sur le thème "La Francophonie et la langue française face à la mondialisation". Avec, en invité d'honneur, Jean-Pierre Raffarin, représentant personnel du Président de la République pour la Francophonie. Et sans Gérard Collomb, accaparé dans le salon d'à côté par un bataillon de jeunes femmes…

Hubert Julien-Lafferrière, vice-président du Grand Lyon en charge de la coopération décentralisée est tendu. Il consulte sa montre. Le monospace de la Préfecture se fait attendre. Et avec lui, la "guest star" du colloque francophonie organisé à l'occasion de son 10ème anniversaire par l'Institut d'Etudes de la Francophonie et de la Mondialisation (Université Lyon III). Le sénateur-maire de Lyon a boudé la cour basse de la mairie, préférant la réception en l'honneur de l'équipe féminine de l'OL et de son copain Jean-Michel Aulas, à l'accueil de son collègue du Sénat et ancien Premier Ministre. Ce qui réjouit secrètement Erick Roux de Bézieux qui, en qualité de président de la Maison de la Francophonie, partage avec cousin Hub l'honneur de saluer JPR à sa descente de carrosse. Dommage pour les diverses personnalités présentes, dont une belle brochette de responsables politiques et universitaires venus de nombreux pays francophones comme le Mali, le Sénégal, le Cameroun, le Vietnam ou encore Québec qui n'auront pas la chance d'apercevoir notre Gégé national. 

Raffarin, très en forme au sortir d'une séance de travail à Genève avec des hauts fonctionnaires sur le thème de la francophonie et de l'usage du français, a l'air de s'en moquer. Peu importe la qualité de l'accueil, l'essentiel est de faire passer ses messages… L'une de ses missions consiste à "faire respecter les droits du français dans les institutions internationales". On se souvient du départ précipité de Jacques Chirac et de son premier Ministre (Jean-Pierre Raffarin) d'une réunion internationale où le patron du Medef de l'époque était intervenu en anglais… "Il ne s'agit pas de mener le combat contre l'anglais", mais bien de respecter à la fois les textes internationaux et la nécessaire exigence francophone portée par 70 pays dans le monde. Soit un tiers des pays représentés à l'ONU ! Il en profite pour se moquer de ces hauts fonctionnaires français, et d'une certaine partie de l'élite nationale qui, "fiers d'une pratique de l'anglais souvent récente", négligent leur langue préférant baragouiner un anglais "so french" !

Il cite en exemple une réunion récente où Hillary Clinton a démarré son discours en français, un témoignage d'amitié, et où le patron du FMI, français, rendant la pareille a choisi de s'exprimer uniquement en anglais. La pique politique n'était pas loin ! "Il faut poser une règle d'exigence francophone dans les institutions, d'autant qu'il y a une réelle envie de français dans tous les pays. Ouvrez une école française n'importe où dans le monde, et elle fera le plein. Même en Chine où, par exemple, l'hôpital de Huan est totalement bilingue." Pendant l'intervention et les traditionnelles questions/réponses, quelques élus passent la tête. Ils quittent les jambes et se retrouvent côté tête. Certains ne feront qu'un court passage. D'autres comme Thierry Braillard écouteront avec attention. Quant à Collomb, après avoir posé avec l'équipe féminine (ci-dessus), il a du contourner l'obstacle en passant par un couloir de traverse. L'organisation de l'Euro 2016 venait d'être attribuée à la France. Cela valait bien une coupe… de champagne !