Les photos d’Eric Santonnat ponctuent ses errances lisboètes de songes éphémères
Par Jean-Alain Fonlupt
180°, ce pourrait être l’amplitude du mystère qui se dessine d’un monde à l’autre dans la trajectoire du regard. Un arc en miroir-déformant qui va du réel tronqué par le cadre à un imaginaire d’ombres portées et révélées dans l’élan lumineux d’une fin d’après-midi…
C’est un monde inversé qui dévoile ce que nous ne saurons jamais de nous-mêmes et des autres : le tassement grotesque d’une silhouette, la métaphore brisée d’un corps en mouvement, l’étrange géographie d’ombres chinoises, mêlées, découpées à contre-jour, projetées à contre-courant de la vie qui se déplace… Les photos d’Eric Santonnat ponctuent ses errances lisboètes de songes éphémères générés pourtant par la réalité d’inconnus surpris dans la lumière, indissociables de leur monde à la renverse… Vingt images en couleurs qui nous plaquent dans la minéralité d’un ciel pavé des reflets mouillés d’une journée sans pluie, ou nous happent dans les camaïeux du presque soir… Il aura fallu 3 ans d’observation au photographe pour capturer ces mirages persistants dans les rues de Lisbonne, nous n’avons que quelques jours pour traverser l’objectif et partager leur troublante et fantomatique prégnance… dans une galerie dont le nom ne manque pas non plus de nous intriguer puisqu’il proclame «Ici on donne des pommes» ?!
«180° à l’ombre» – Jusqu’au 23 novembre 2016
Galerie «Ici On Donne Des Pommes» – 6, rue Saint Georges – Lyon 5
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