Entouré de Christian Mure et de Jean-Michel Aulas lors du lancement
de Lyon Gourmand en octobre 2008
Par Marjorie Auer
Jean-Christophe Ansanay-Alex, chef lyonnais propriétaire de l'Auberge de l'Ile, dans le 9ème arrondissement, vient de décrocher une étoile outre-manche pour son nouveau restaurant londonien. Une victoire supplémentaire qui confirme son talent déjà récompensé deux fois par le Guide Michelin pour son restaurant lyonnais.
Difficile d'obtenir Jean-Christophe Ansanay-Alex au téléphone. Toute la presse le solicite : six mois après l'ouverture de son restaurant londonien, le chef obtient une première étoile au Guide Michelin d'outre-manche. Tout le monde l'attendait au tournant, même s'il pouvait compter sur le soutien indéfectible de Christophe Marguin, président de l'association des Toques Blanches Lyonnaises dont il fait partie, et qui lui rendait hommage pas plus tard que lundi dernier pour s'être lancé dans cette nouvelle aventure. Il faut dire que Jean-Christophe Ansanay-Alex a l'habitude des défis. Fils et petit-fils d'un restaurateur et d'un hôtelier, il tombe très vite dans la marmite. Après une formation assidue chez les plus grands –Pierre Orsi, Didier Clément.-, il retourne en 1990 auprès de son père, dont le restaurant situé sur l'Ile Barbe bat de l'aile. Il perd la même année l'usage de son bras droit, mais loin de se décourager, réapprend le métier. Trois en plus tard, le chef lyonnais est récompensé de sa première étoile au Guide Michelin. Il rachète le restaurant à ses parents, entame des travaux et crée une cuisine adaptée aux produits du marché. Résultat : il obtient une deuxième étoile en 2002.
Poussé par son ambition, il décide d'ouvrir avec l'appui financier de Jean-Michel Aulas un établissement… à Londres. L'établissement mêle habilement arts culinaires français et anglais, pourtant difficilement conciliables. Rien ne semble acquis d'avance : Jean-Christophe Ansanay-Alex le sait, ‘‘Londres n'est pas une ville facile''. Les Anglais, contrairement aux idées reçues, sont pointus en cuisine et la concurrence est rude. C'est cependant avec beaucoup de calme, au milieu de toute cette tempête médiatique, que le chef nous déclare au téléphone qu'il est ‘‘évidement très content, même si ce n'est qu'un début. Les critiques sont élogieuses, nous avons eu les honneurs de la presse et nous en avons bien besoin''. D'ailleurs, un magazine allemand vient récemment de le classer dans le top 50 des meilleures tables d'Europe. Jean-Christophe ne semble pas si étonné d'obtenir une troisième distinction au Guide Michelin, et paraît même pressé de passer à l'étape supérieure. Le chef lyonnais s'explique : ‘‘On pensait bien l'obtenir, car le restaurant a un niveau deux étoiles. A Londres, on dispose d'un outil de travail plus facile et approprié, puisque nous avons deux cuisines, et donc une plus grande surface''. Aucun éclat de joie perceptible au téléphone, mais certainement beaucoup de bonheur difficile à savourer pour l'heure : Jean-Christophe Ansanay-Alex s'excuse, il a une journée chargée. La course pour la deuxième étoile est déjà engagée.
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