Par Morgan Couturier
Il n’est pas nécessaire d’aimer profondément le foot, pour en comprendre la magie, quand au détour d’une rue, nichés derrière des drapeaux tricolores, des dizaines de supporters s’amassent devant un écran de télévision. L’ambiance d’un stade rejoué autour d’un bar, tel est le parti pris du Barabaar de Thierry et Christine Di Litta, pour cette Coupe du Monde 2018.
Alors forcément, quand les Bleus foulent à des milliers de kilomètres, les pelouses russes, la terrasse est prise d’assaut et les tables aussi chères qu’une place sur le pré vert d’Iekaterinbourg. Chacun à leur manière, les clients incarnent le 12e homme, bière à la main, assis pour les plus chanceux, debout pour les plus téméraires, forcés de jongler avec les « on voit rien » des spectateurs impitoyables. Ainsi va la dure loi de la Coupe du Monde, il faut se battre pour gagner sa place. Comme sur le terrain et dans la limite du raisonnable.
« Allez, on est bien », se satisfait d’ailleurs un client attablé. Et tant pis si le son fait défaut, on couvre la Marseillaise. « Qu’un sang impur abreuve nos sillons » et la bière alimente notre passion. Le classique « Allez les Bleus », revient en boucle. On se désaltère, on reprend son souffle et les premiers pronostics tombent. « J’ai mis 2-1 », lance un consommateur, pendant que son collègue prie pour un but de « Grizou ». Un œil sur l’écran, l’autre sur le verre, le public se plonge dans son match, et se met à rêver, lorsque ce même Griezmann lance une première percée dans la surface. Manqué ! !
Panique au moment du but, l’image disparaît !
Varane s’essaie sur corner, quatre minutes plus tard, encore raté ! Les commentaires pleuvent, faisant ressortir les passionnés des « pseudos supporters », ceux, qui blâment à tout va et s’offusquent de tout. Qu’importe, là réside en partie la force d’une Coupe du Monde, elle réunit autour d’un même pays. Comme sur cette arrêt d’Hugo Lloris, où les « C’est ça Lloris », viennent traduire un soulagement. Puis la joie, quelques instant plus tard, lorsque Mbappé délivre enfin le peuple bleu. Las, le signal a sauté. « Remboursé ! » réclame l’assemblée mdr. « Il y a but ! », annoncent les plus connectés. Suspense !
Jusqu’à la délivrance, et le retour des images. Le but est réel et le Barabaar explose. La France mène 1-0, juste avant la mi-temps, et cette pause fraîcheur qui prend en ces lieux, tout son sens. Le plus dur est fait. Les Bleus baissent le pied et les regards se détournent. On patiente, on discute, on divague. Jusqu’à l’entrée en jeu de Nabil Fékir, à qui l’on pardonne soudain les envies d’ailleurs. Magie, magie… La France l’emporte, victoire des Bleus, victoire du Barabaar et de sa directrice. La recette va être bonne. Autant que la qualification.
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