François Fillon à l’école des commissaires

26 juin, 2008 | DERNIERE MINUTE | 0 commentaires

 

01 Avant de descendre de l'hélico, François Fillon vérifie que Sarko n'a pas glissé une peau de banane sur l'échelle. Photos © Fabrice Schiff

 

 

Par Justine Doz

 

Chaleur étouffante et hélicoptère estampillé Armée de terre qui fend le ciel et s'accroche à la pelouse. Bienvenue à la cérémonie de baptême de la 58ème (et avant-dernière ?) promotion des tout jeunes commissaires issus de l'école nationale de police de Saint Cyr au Mont d'Or. En présence de Mossieur le Premier Ministre, François Fillon. Une parade compliquée, des chants patriotiques et un discours plein de fantaisie, on aurait presque eu envie de s'engager.

 

02 Il est arrivé à l'heure, fringant, entouré et même « bien entouré » dirent certains. Un premier ministre pressé, avec une arrivée un peu « Johnny-Hallydesque », dans un hélicoptère bruyant. Les nouveaux commissaires de police attendaient là, dans des uniformes qu'il fallait sans cesse épousseter. Sur le parvis de l'école, une promotion de 59 élèves, une fanfare, des professeurs, le tout suant, dégoulinant, attendant au garde à vous que la cérémonie commence. Les familles s'étaient bien apprêtées, tout autant que les personnalités présentes (Evelyne Haguenauer, les députés Philippe Cochet, Michel Terrot, le sénateur François-Noël Buffet) et tout s'enchaîna militairement, dans une danse orchestrée, où l'on se levait parfois, comme à la messe. C'est ainsi que François Fillon a remis l'épée au major de la promotion, et a inauguré un nouveau bâtiment de l'école, tout en nous accordant un discours rappelant que la sécurité est « la première des libertés », même si cela nous avait jusqu'à présent échappé.

 

03 Evoquant d'abord les changements inhérents au cursus de l'ENSP, notamment avec la part belle aux nouvelles technologies dès la rentrée 2008, le Premier ministre a bien vite explicité les nouvelles réformes prévues par le gouvernement : rattachement de la gendarmerie au ministère de l'Intérieur, pour créer une réelle entité de défense, et une refonte du pôle sécurité « qui nécessite du courage mais qui ne doit pas l'amoindrir ». En quelques mots, nous tendons vers une « sécurité aux moindres coûts » a-t-il expliqué en fixant assidument une jolie commissaire. Encore une logique entrepreneuriale, où il faut être efficient en toute circonstance. Il a par ailleurs suggéré quelques idées toutes relatives ; ainsi et selon lui « les émeutes urbaines entraînent des zones de non droit » ou encore un florissant « il faut dire aux petits chefs de la rue : nous ne reculerons pas ». Soit. Ainsi, il se veut subversif, mais contre des personnes qui n'ont pas de réalité physique ? Voudrait-on encore nous faire peur ?

 

04 La fête n'a, par ailleurs, dénombré aucun coup de chaud pour les nouveaux commissaires, qui sont souvent victimes malgré eux d'insolation ou de déshydratation, d'où un service d'aspersion très efficace (photo ci-dessus) ; ce mardi, seule une jeune femme a tourné de l'œil. Mais pour certain, ce fut un peu gâché par les journalistes : « Poussez-vous, nous sommes venus voir les enfants ! » clama une mère devant un photographe (pas le nôtre, Dieu merci) bouchant la vue. Et quand celui-ci, prit de court, expliqua qu'il faisait son travail, elle ronchonna « Hé bien, ce n'est pas très républicain cette histoire là ». Je désespère de trouver un jour le sens de cette maxime.

 

 

 

 

 

 

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