Not’Gégé méditant devant ses adeptes désabusés – Photo © Mémoire des Arts
La tribune libre d’Alain Vollerin
Dans une société d’assistés. Tristes tropiques. Rien de bien neuf dans les propos de not’Gégé. Qui a bien vieilli. Il est tout ridé de visage, comme une pomme ayant séjourné, trop longtemps, dans une cave trop sèche. Une preuve des méfaits de l’air conditionné.
Comme chaque année, Gérard Collomb se félicita de la bonne santé de la presse. Devant Jean-Pierre Vacher, fermé à triple tour comme d’habitude, Gégé se réjouit de la fin de la procédure de sauvegarde pour TLM. Il fit ses compliments à Jeanine Paloulian, présidente du Club de la presse de Lyon. Les services de la mairie avaient rameuté toute une horde d’inconnus, pour faire masse. Des copistes sans tribune, des journalistes sans auditoire. La palme d’or va à la revue des fromagers de Sainte-Consorce. Tout un programme. On voyait toute une flopée de visages souriants qu’on a encore bien du plaisir à retrouver comme Florent Dessus, toujours en quête d’un soutien pécunier. Pierre Budimir, responsable du service de presse, derrière ses larges carreaux, avait l’air tout stressé. Le malheureux.
Parmi les élus, Richard Brumm dont on dit qu’il figurera en tête de liste, et désireux de gérer encore les finances de la ville. Comme on le comprend. Elles sont juteuses, avec les montants prohibitifs des impôts qui étranglent les contribuables lyonnais. Et, ils augmenteront, si Gégé est réélu. Et, Thierry Braillard, dont on apprend qu’il ne sollicitera pas de délégation. A qui, viendrait l’idée de s’en plaindre ? J’ai croisé Lionel Favrot, l’homme qui a trahi Philippe Brunet-Lecomte. Blandine Dauvilaire, l’air innocent mais prête à renverser les chaises pour grimper sur la table. Gisèle Lombard, toujours à l’aise quand elle sort dans le monde. Gérald Bouchon dont on se demande s’il sautera bientôt. Jérôme Grange qui a le courage de poursuivre l’aventure d’Utopia, après le décès accidentel de Lucien Mazenod. Mission impossible sans subsides municipaux. Gérard Angel, qui assume toujours aussi mal sa position de vrai-faux complice de Gégé. Gérard Corneloup promoteur glorieux de l’histoire locale.
Après avoir expédié ses vœux, l’air toujours très satisfait de lui, Gégé souligna qu’il n’avait fait aucune allusion à la campagne électorale en cours. S’agissait-il, d’une façon de sous-estimer publiquement son principal adversaire, Michel Havard ? Le hasard a voulu que je sois assis à côté de notre inénarrable adjoint à la Culture, Georges Képénékian. A son arrivée, au début du mandat, je l’avais surnommé « Képé le néant », tant il était inculte et inexpérimenté dans le domaine où venait d’exceller Patrice Béghain. Ce ne serait plus possible aujourd’hui. Képé était empourpré de frais. Il venait, nous a-t-il confié, de piquer une colère pendant la réunion de modification du statut de notre école des beaux-arts. Celle-ci eut un effet bénéfique, elle permit de confirmer la nomination de l’actuel directeur, Emmanuel Tibloux, pour trois ans.
Des questions fondamentales furent évoquées (enfin ! il n’est jamais trop tard pour mal faire) : Quel avenir pour les diplômés des écoles d’art ? Peut-on former des artistes ? Doit-on conserver cinq écoles d’art dans notre région ? Des questions révélatrices de la naissance d’une certaine lucidité chez cet adjoint en fin de mandat. Surtout que la journée avait mal commencé pour le Pr Képénékian avec l’ablation d’une prostate récalcitrante. Vrai, il nous l’a raconté lui-même. Je ne vous dis pas, ce qu’il pense de l’anesthésiste… Après un repas de régime, diligenté par le révérend père Jean-Paul Borgeot : trois imperceptibles rondelles de râble de lapin, une très fine tranche de cabillaud, une agréable sélection de fromages, et un dessert de prestidigitateur, un carpaccio d’ananas et une boule coco façon ça ne ressemble à rien. Bon, mais famélique. L’idéal pour Georges, dont l’après-midi était chargée. Réunion dans le cadre du projet de Contrat Urbain de Cohésion Sociale pour les quartiers Duchère, Mermoz-Laennec, Voltaire et Guillotière. Ensuite, cession de la commission culturelle, la dernière de la mandature. Képénékian a juré qu’il ne dépenserait pas, en trois mois, son budget de l’année. On ne sait jamais, si Gégé était réélu.
Une mauvaise nouvelle, pour les présidents et artistes des salons d’art lyonnais : les travaux du Palais de Bondy sont repoussés de 9 mois. Date de réouverture prévue, à l’été 2015. Quant à la Maison de la Danse, il est bien question de la transférer à la Confluence. Pour entretenir l’illusion, autour de l’usage du « tube » en mode doux, Képénékian nous a révélé qu’il venait d’acquérir un vélo. « Ah bon ! » dis-je à ce bon vivant dont le coup de fourchette est redoutable. « Oui, compléta-t-il. Mais, il est pourvu d’un moteur à trois niveaux : faible, moyen, et fort. » Lequel convient, selon vous, à cet adepte du Bien Manger ?
Deux choses sur ce papier: on ne critique pas l’aspect physique de quelqu’un (il est mal placé pour ça) et la bouffe quand on ne paye pas son repas! Collomb n’a pas une tête de pomme reinette et Borgeot avec un budget serré réussit des prouesses. J’ai honte pour notre « profession » qu’il critique d’ailleurs ouvertement, c’est un comble!
Très bon article drôle, lucide et intelligent qui déplaît pour ces trois raisons aux obligés du système .
Mettez-vous d’accord, Françoise Petit et Alain Vollerin. Je croyais que vous écriviez pour le même journal ?
La différence est entre ceux qui font partie du comité de soutien de Collomb et ceux qui n’en font pas partie. Ce qui est incroyable c’est que la 1ere catégorie donne des leçons de déontologie journalistique. Mais on est à Lyon …
Vollerin, Vollerin… N’est-ce pas celui là même qui vociférait lors de l’inauguration des rives de Saône contre le Préfet quant au bon usage du denier public dont l’investissement dans la culture serait – selon ses éructions ! – une gabegie ? Vollerin, Vollerin… J’ai entendu dire une fois qu’il avait à son domicile une belle collection d’uniformes… Cela est-il vrai ? A vous lire.