Hommage à Claude Clévenot par Françoise Petit

21 novembre, 2012 | DERNIERE MINUTE | 7 commentaires

100.jpg Claude Clevenot s’est éteinte mardi 20 novembre à 20h15 à l’hôpital Mermoz – Photos Jean-Luc Mège Je redoutais ce moment, celui de parler de toi au passé, alors, une dernière fois, laisse moi t’écrire au présent comme si aujourd’hui c’était dimanche.

102.jpg Tout commence par ce petit chemin qui longe ta superbe maison, mon cœur bat comme une adolescente, mes papilles m’avertissent du bonheur à portée de palais. Ton petit théâtre gourmand ne fait pas relâche, il se parfume  dès l’entrée de bonnes choses. Dans la cuisine, le repas est prêt, il se respire dans d’immenses casseroles aux volutes de bouillons et poêles où crisse le beurre de Bresse. Nous sommes encore nombreux  à déjeuner, à communier avec toi. Tu tords le cou  aux douleurs, te concentrant sur les  magnifiques recettes de ton patrimoine culinaire. Tu cherches dans nos yeux l’énergie des gens bien portants, l’idée que nous devrions à ce moment précis être immortels : « Non, tu ne vas pas nous quitter maintenant » c’est si bon le goût de l’immortalité.

Je dois me résoudre à parler au passé, un passé si récent.

Tu parlais peu de tes lourds traitements de cette foutue maladie, parfois quand même tu envoyais des signes forts quand tu évoquais avec un détachement incroyable tes « cinq cancers ». En fait, ta rage de vivre dominait la douleur. Ce moral  et ton courage d’acier t’ont permis de  faire un pied de nez aux diagnostics médicaux. Lors de tes premiers séjours à Mermoz, on sortait presque en joie de ta chambre, pensant  au miracle. A Juliénas, le souffle de ta vie était rythmé, ces dernières années par tes chambres d’hôtes. Ca marchait du feu de Dieu comme tes créations d’étiquettes avec en point d’orgue la cuvée Bernard Pivot. Comment oublier la belle femme, cette héroïne de roman, cette artisane du goût, cette dame de  cœur qui connaîtra joies et vicissitudes sur le chemin de sa vie. Pour l’heure je pense à ta maman, ton frère et en priorité à ton fils Christophe, tes deux petitsenfants, Christopher et Roman. Je pense aussi aux femmes discrètes et omniprésentes à tes cotés qui vont se reconnaître, elles savaient tout de son parcours depuis Thoissey jusqu’aux Janroux en passant par le Clos du Moulin.

Il y a tout juste trois ans, déjà fatiguée, tu m’avais rejoint à Avignon, pour mon anniversaire. Tu n’as pas regretté ce moment gourmand aux marches du palais des Papes, là ou la lumière et la pierre se rencontrent. Puisse cette lumière nous apporter l’énergie de vivre sans toi.

Merci d’avoir aimé jusqu’au bout ceux qui étaient là pour caresser tes souffrances. Je me résigne à ne plus prendre le chemin des Janroux. Je me réjouis du souvenir qui habite mon cœur.

Les dernières fêtes de Claude en septembre et novembre 2011 avec Odile Mattei qui avait tourné un "Goutez Voir", un déjeuner culte pour le vin de Laurent Gerra, et la création de l’étiquette du beaujolais village de Bernard Pivot.

Les obsèques ont eu lieu lundi 26 novembre 2012 à 14h en l’église de Juliénas. Reportage complet en cliquant ici

 

 

 

 

7 Commentaires

  1. Gateau

    Bien triste nouvelle et un fort bel hommage

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  2. nadine

    je redoutais ce jour pour toi Françoise, tu as étais si présente pour la dame de Julienas qui ouvrait ses portes en mettant moult gentillesse dans la superbe.

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  3. claire dormoy

    un bien bel hommage à Claude qui nous manque déjà

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  4. Patrice Lobjois

    Vive, éveillée , malicieuse mais sans méchanceté , telle est l’image que me restera à tout jamais .

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  5. joanna Dimitriadis

    souvenir de bons moments et soirées bien arrosées et gustatives avec une super ambiance !!! trés triste de te voir partir , toi une très belle femme de physique et de coeur …avec ta classe naturelle…je ne t’oublierais pas. Grand hommage à toi ..

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  6. Isabelle BERNARD

    Quel bel article Françoise! On y retrouve la beauté de Claude, son goût des autres et cette énergie, cette envie d’excellence et le courage d’aller jusqu’au bout malgré les obstacles. Tout cela faisait mon admiration et le fait toujours. Tu es une Très Grande Dame, Claude. Pas étonnant que tu aies repoussé les limites de la maladie. Mais la faucheuse c’est notre destin à tous et nous te retrouverons un jour.

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