Photos © Fabrice Schiff et DR

Par Nadine Fageol

La Maison de Rodolphe a été inaugurée en février dernier en présence de Gérard Collomb, Benoist Apparu, Secrétaire d’État au Logement, Alain et Chantal Mérieux et l’architecte Jean-Loup Patriarche. Architecturalement c’est un modèle d’hébergement pour sans abris qui vient de voir le jour à l’initiative d’Alain Mérieux dans le huitième arrondissement. Particularité, il accueille les animaux le temps que son maître se remette en scelle.

  « Les gens avec chien sont rarement acceptés dans les foyers. Moi, sans mon chien, je ne peux pas vivre. Le chien est souvent le dernier compagnon ; on n’a pas le droit de séparer les gens de leur animal de compagnie » explique Alain Mérieux à l’origine de la création de la « Maison de Rodolphe », hébergement pilote destiné à faire école et qui porte le prénom de son fils disparu. Avant son avènement, l’offre était pléthorique de cinq places ! Une nuit à l’aéroport de New York, Alain Mérieux demande à son architecte le savoyard Jean-Louis Patriarche de réfléchir sur une nouvelle forme d’hébergement intégrant un chenil. Aussitôt, car le projet a été mené tambour battant, Jean-Louis Patriarche convoque son équipe pour un atelier de réflexion. Pas d’ordinateur mais des cahiers et des crayons et le consultant Alexandre Fredericq, directeur du Foyer Notre Dame des Sans Abris a qui la structure sera confiée en gestion. Sur la parcelle mise a disposition par le Grand Lyon, 105 rue Villon dans le 8^ème arrondissement, l’idée finalement retenue a été de réaliser trois bâtiments, deux avec entrée distincte, l’un dédié aux familles, l’autre aux personnes accompagnées de leur animal. Au centre un pavillon commun avec d’un côté, le chenil et de l’autre, un jardin jouxtant le potager.

Inspiré par les logements de secours installés lors de catastrophes naturelles, Jean-Louis Patriarche a repris l’idée du container, à ceci près que « le fer évoque le froid, la prison donc nous avons opté pour le bois, matériau chaud, rassurant et inusable s’il est protégé par un toit. » La réalisation en usine a permis la fixation des meubles, lit, plan bureau et lavabo… Sur place, les modules ont été empilés un à un dans une structure en bois recouvertes d’un toit. Avantages, pas de couloirs évoquant « l’enfermement » mais des coursives extérieures comme dans un motel. « Si le chien est un rempart contre la violence, c’est aussi un rempart contre l’insertion » explique Alexandre Fredericq. Voilà le dernier aspect novateur du dispositif, ici les gens de la rue disposent d’un endroit pour se poser et si les premières nuits, l’animal dort avec son maître, très vite ce dernier prend l’habitude de l’installer au chenil. Dès lors, il peut s’occuper de lui et rejoindre les dispositifs de réinsertion afin d’envisager un nouvel avenir. Enfin, Alain Mérieux qui avait demandé à ce que la construction soit exemplaire peut être satisfait ; dans l’hypothèse de J.O. à Annecy, ce système d’architecture modulable serait envisagé pour accueillir les 3000 journalistes attendus. Les modules seraient ensuite démontés et proposés à la vente à des fins de logement étudiant ou d’hébergement de personnes sans abris.  

1. Michel Havard, député du Rhône, Emilie Rollet (Agence patriarche & Co) et l’architecte Jean-Loup Patriarche

2. Le docteur Maurice Goublet et Simone André

3. Jean-Noël Joatton (CA) et Martin Choutet, membre du cabinet de Benoist Apparu

4. Françoise Grossetête, député européen, et Jean-Louis Touraine, 1er adjoint du maire de Lyon

5. Benoit Viannay, président de Notre Dame des Sans-abri

6. Yves Minaire et Chantal Mérieux

7. Pierre Nallet (AnaHome Immobilier), Denis Bousson, maire de Saint-Didier-au-Mont d’Or et Dominique Pella (Inserm)

8. Birgit Joncheray, et l’équipe du Foyer Notre Dame des Sans Abri

9.

10. Martine Roure, Jean-Michel Dubernard et Michel Mercier