Par Alain Vollerin
Gélatine est le nom que donnent les experts chinois de l’art contemporain – et parmi eux Zhang Quig, vice-directeur du Art Museum et directeur de la Biennale à Shanghaï – à la génération née en 1980, souvent déconnectée de la vie politique et plus branchée sur l’économique.
Il y a une dizaine d’années après l’aridité des années d’Art Minimal, j’évoquais un retour à un Art maximal où les sentiments personnels, le vécu, le ressenti, ce qui vient du plus profond de l’âme et du cœur retrouveraient la première place dans les préoccupations des créateurs. Ces jeunes chinois qui représentent un aspect de l’avenir de l’Art contemporain nourrissent leurs œuvres de pensées positives. Ils recherchent la pureté, une forme de chasteté et cultivent leur innocence, comme Hui Xin. D’autres, comme Yan Wei osent l’évocation d’une rivalité entre vie intérieure et extérieure, ses descriptions des maisons, des hamburgers, même si elles portent l’influence d’un univers de gentils mangas déclinent une inquiétude naissante. Cette attitude est relativement exceptionnelle chez ces individus d’une trentaine d’années qui n’ont connu que le bonheur, et mêlent les genres, au point que les garçons s’habillent comme des filles.
Nous constatons l’utilisation de modèles de gravures anciennes réemployées, de séries de portraits aux traits naïfs, le film d’animation est aussi un vecteur. La Chine n’apparaît plus menaçante, mais au contraire rassurante dans cette irréalité, cet onirisme décliné en rose bonbon, en bleu tendre. Les couleurs pastellisées illustrent des rêves enfantins, des projets de gosses généreux et souriants. « Infantization » est le fruit d’un échange entre Shanghai et Lyon. En contrepartie de cet événement, quatre artistes présents dans le projet « Rendez-vous » sont en Chine pendant quatre mois. Signalons l’entrée dans la collection du Mac de Lyon d’une pièce de Wang Du « World Markets » grâce à l’action de la société Kameleone, de Jean-Pierre Michaux, de Gilles Blanckaert et de la galerie Godin à Paris. Nous vous rappelons le vernissage le 16 octobre de l’hommage à l’architecte et peintre Georges Adilon intitulé « l’Oeuvre au Noir » présenté au Mac jusqu’au 15 janvier 2011.
Infantization – Mac de Lyon
Jusqu’au 24 octobre 2010
81, quai Charles de Gaulle – Lyon 6e
04 72 69 17 17
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