Jeudi 21 octobre 2010 – Depuis le début de la matinée, plusieurs centaines de CRS et gendarmes mobiles encerclent la place Bellecour et contiennent lycéens et casseurs à l’intérieur. Le GIPN est entré en action une fois encore.
11h09 – Le dispositif a été resserré après que des encapuchonnés aient commencé à vandaliser la rue de la Charité où ils ont renversé un véhicule immatricullé dans le Jura. Et fracassé une quinzaine d’autres. Un hélicoptère survole la zone et toutes les artères partant de la place Bellecour sont désormais bloquées et les jeunes sont fouillés et contrôlés avant de rejoindre le centre de la place où, depuis plusieurs jours, ils offrent un affligeant spectacle au roi soleil. La préfecture semble avoir enfin pris le problème des commerçants à bras le corps.
11h30 – En effet, des canons à eau sont (enfin) postés aux entrées des rues Victor Hugo, Gasparin et de la rue Edouard Herriot, pour protéger les boutiques de luxe du triangle d’or qui ont échappé au pillage jusqu’à présent. Néanmoins, ce contexte d’extrême tension n’incite pas les consommateurs à sortir leur CB. « Qui paiera le manque à gagner ? Il serait judicieux de présenter la note globale aux parents des casseurs ! » suggère le patron d’un magasin de prêt-à-porter, la main sur sa grille.
13h33 – Les journalistes de presse écrite et de télé ont fait de Pizza Pino leur quartier général. Ce sont les rares clients des lieux. La célèbre pizzeria qui grouille habituellement de monde est quasiment vide à l’heure du déjeuner. Depuis le début des émeutes, la baisse d’activité est montée jusqu’à -90% ! Quand on sait que ses serveurs sont payés au pourcentage, on imagine que la fin de mois va être difficile. Même constat dans les rues avoisinantes (de Bellecour aux Jacobins). Il n’y a pas âme qui vive. Les commerçants restés ouverts font le pied de grue sur le pas de leur porte. Dans l’odeur acre des lacrymogènes.
13h50 – A l’heure où nous mettons en ligne, la « manifestation pacifique » organisée par la FIDL n’a pas démarré. Les quelque 300 jeunes de banlieue en uniforme capuche ou casquette sont donc dans le désœuvrement le plus total. Venus pour en découdre, ils se trouvent parqués dans une souricière. Soudain, une centaine d’entre eux court en direction de la place Antonin Poncet. Un photographe parisien laisse en plan sa pizza pour leur emboiter le pas. Et de revenir 15 minutes plus tard, dégouté : « Pas de quoi faire un fromage. Ils se battent entre eux maintenant ! »
15h04 – Le président de la Chambre Régionale de Commerce eu d’Industrie, Jean-Paul Mauduy, réagit aux scènes de casse et de pillage des commerçants de Lyon.: « A tous les commerçants qui sont directement touchés par ces violences et dont l’outil de travail est détruit, à tous ceux qui en subissent les conséquences, humaines, économiques, financières, je fais part de ma solidarité et de celle du réseau des CCI de Rhône-Alpes, solidarité d’autant plus importante que les commerçants sont l’âme et les moteurs de vie des centres-villes, créateurs d’emploi, de qualité de vie et de lien social. Parallèlement, j’entends rappeler avec force que les commerçants, les industriels, les prestataires de services qui se battent déjà depuis 2 ans pour faire face à une crise économique grave, ne peuvent pas être plus longtemps les otages d’actions qui bloquent notre pays et son activité économique. Dans le plus pur respect républicain du droit à manifester, j’appelle chacun à la plus grande responsabilité afin que ceux qui souhaitent travailler puissent le faire et que les entreprises, créatrices de richesses et d’emplois, ne se retrouvent pas dans des situations intolérables. »
17h – Alors qu’une manifestation mixte salariés CGT-lycéens casseurs est partie en direction de la place Guichard, le préfet Jacques Gérault fait un point presse en préfecture, en présence d’Olivier Magnaval, préfet délégué pour la défense et la sécurité, d’Albert Doutre, directeur départemental de la sécurité publique, et de Jean-Marc Rebouillat, chef de la sûreté départementale. Depuis le début de la matinée, 29 personnes ont été interpellées, selon la préfecture qui recense également "un véhicule retourné" dans l’agglomération, "quelques dégradations de mobilier urbain dans la presqu’île" et des "jets de projectiles sur les forces de l’ordre", mais dans des proportions moindres que la veille.
19h – Arrêt des hostilités et douche froide. Les 200 casseurs isolés sur la place Bellecour et abondamment rincés par les camions à eau de la préfecture de police, sont contrôlés et fouillés, un à un. Soupçonnés d’avoir participé aux pillages, certains d’entre eux sont emmenés à l’hôtel de police pour investigations supplémentaires.
S’en prendre a une twingo, certainement celle d’un étudiant ! même pas la voiture d’un bourge !! c’est vraiment la volonté de nuire
C’est quoi un bourge ?
On se demande bien pourquoi le préfet a mis une semaine pour sortir les canons à eau. Étaient-ils en panne ?
Un bourge c’est un gros plein de soupe, exploiteur et suceur du sang des travailleurs ! vous en êtes un ?
Je suis encore bien pire que ça…