Par Marc Polisson
C’est le 12 janvier 2010 que l’empereur-président* de la Chambre de Commerce et d’Industrie comparaitra devant la Justice. 100 jours au cours desquels Guy Mathiolon va battre en retraite pour mieux préparer sa défense. Pour ne pas gêner sa famille patronale CGPME, il a pris la décision de ne pas se représenter.
La foule journalistique des grands jours dans les salons du club de la presse à la Tour rose. 25 journalistes de presse écrite, web, radio et télé pour assister à la conférence conjointe de François Turcas, Guy Mathiolon et de son défenseur, Maître Ribeyre. C’est ce dernier qui ouvre le feu. Dans son collimateur, la procédure « inhabituelle » dont est victime son client, poursuivi pour avoir commandé des rapports « bidons » à l’élu divers droite Christian Barthélémy et donc soupçonné de détournement d’argent public et de prise illégale d’intérêt. « On est en face de quelque chose de scabreux ! », assure-t-il en rappelant les faits. C’est au cours d’une opération de contrôle de la CCI par la Chambre régionale des comptes que les inspecteurs ont mis la main sur les fameux rapports et les factures afférentes (46 000 euros sur deux exercices). « Il semblerait que le main des enquêteurs ait été guidée ! » assure l’avocat sans oser désigner nommément le ou les pilotes. Sur les milliers de factures que reçoit la CCI, les enquêteurs seraient directement allés chercher celles-ci… Un ange passe et Yves Guyon trépasse…
C’est sur cette base que Guy Mathiolon a été placé en garde à vue avant les vacances. « Depuis plus de nouvelles. Je demande d’avoir accès au dossier, mais le parquet refuse ! » C’est alors que Maître Ribeyre sollicite l’expertise de Michel Bruyas, l’un des meilleurs experts de France qui innocente Guy Mathiolon et valide le travail de Christian Barthélémy. Les enquêteurs ne convoquant pas à nouveau le président pour s’expliquer, tout le monde pense que l’affaire va se calmer. Mais coup de théâtre avec la remise par les policiers de la citation à comparaître, la semaine dernière. « Du jamais vu ! Un procédé stalinien ! » tempête l’avocat qui note une « curieuse et troublante coïncidence avec cette citation diffusée urbi et orbi qui arrive à rebours** à la veille de la campagne des élections consulaires. » Guy Mathiolon alterne petits sourire en coin et visage de martyr. François Turcas a le visage des mauvais jours… « D’aucuns veulent sa peau ! » conclut l’avocat. Sans oser aller plus loin… mais un second ange survole le siège du MEDEF et le crâne de Benoit Soury.
S’il en est un qui a une gueule d’ange, c’est Guy Mathiolon. « Je suis choqué de la façon dont les choses se passent » démarre le président de la CCI qui rappelle que son institution verse 3 millions d’euros d’honoraires à des prestataires extérieurs comme la société de CB. « J’ai une pensée pour Christian Barthélémy, un homme qui a depuis longtemps fait preuve de ses compétences. » Et de souligner, écran et graphiques à l’appui, les résultats de sa bonne gestion avec un endettement ramené de 3,5 millions d’euros en 2004 à zéro aujourd’hui. Idem pour la trésorerie désormais positive. « Je suis fier d’avoir démontré notre capacité à gérer la seconde CCI de France. C’est peut-être ce qu’on nous reproche ! » ironise-t-il. « Je vis de façon très injuste ma citation à comparaître mais attends sereinement l’audience du 12 janvier, date à laquelle s’installeront les nouveaux élus de la CCI… Encore un hasard. » Face au climat délétère entre la CGPME et le MEDEF « j’ai décidé de ne pas me représenter. Je vais retourner à mon entreprise, ma vraie famille ! » conclut-il avant de laisser la parole à François Turcas.
« J’ai beaucoup de tristesse ce soir.» Le président de la CGPME est plus que contrarié. Il est en colère. « Je suis fier de Guy. Je le dis avec mes tripes.» Et de s’enflammer contre Benoit Soury, le vice-président MEDEF de la CCI qui « n’a cessé de se positionner contre son président. » Le Turcas de l’après-midi qui tourne à l’eau minérale n’a pas le cœur à plaisanter. « Guy Mathiolon est quelqu’un d’intègre. Je le remercie de penser à la famille. » Et d’annoncer que le candidat qui portera les couleurs de la CGPME sera connu la semaine prochaine. Une nouvelle fois, les questions des journalistes reviennent sur l’accusation de complot et d’instrumentalisation du parquet. Qui est à l’origine des ennuis de GM ? « On ne peut pas le dire ! Mais si on m’énerve, je le dirai ! » tonne François Turcas. A ses côtés, Guy Mathiolon semble soulagé. La décision de se retirer n’a pas été facile à prendre « même si ça fait un an que je vis dans l’enfer des rumeurs.*** » Le président de la CCI prépare un livre à paraître après son procès. En solde de tout compte pour une affaire qui pourrait revenir comme un boomerang dans le visage de ses instigateurs. « Cela va leur péter à la gueule ! » pronostique un grand patron lyonnais. Alors ce procès ? Véritable bombe à fragmentation*** ou pétard mouillé ? Réponse dans 100 jours.
* L’expression est de François Turcas
** Habituellement les citations à comparaître ne sont remises qu’un mois et demi avant l’audience.
*** Rhône-Express, Yann Gaillard, Pusignan, cholies mädchen, parking souterrain, Thailande… on a tout entendu et plus encore !
Ouf ouf ouf il a un peu la mémoire qui flanche le marco. Il oublie lyon airport, le parti radical, les élections régionales, la maçonnerie…
Et il va nous faire pleurer dans les chaumières, le petit Guy guy ! Faut pas trop pousser quand même !
CONTINUONS A SOUTENIR UN PERSONNAGE AUSSI INTEGRE QUE MONSIEUR MATHIOLON NOUS LUI DONNONS TOUTE NOTRE CONFIANCE