"C'est la tôle !" En arrivant au QG de campagne de Dominique Perben dimanche soir vers 22h30, le député Michel Havard, jeune espoir de la droite lyonnaise, a parfaitement résumé l'état d'esprit ambiant. Il faut dire qu'il venait de se faire proprement étendre par la socialiste Alexandrine Pesson dans le 5è. Un score sans appel : 53 vs 33%.
Autant vous dire que j'aurais préféré rester à l'Hôtel de Ville où les petits fours étaient, m'a-t-on dit, succulents. Chez Perben, cacahouètes, saucisson et comté avoisinaient avec de pauvres cubis de pinard. Bref, bien loin des soirées people. D'autant que l'arrivée de Dominique Perben, sous de maigres applaudissements, n'a pas suffi à détendre l'atmosphère. Les soirs de défaite, ce sont les militants qui trinquent, au propre comme au figuré. D'ailleurs, Dominique Perben a souhaité, dans son court point presse, vers 22h30, leur rendre hommage. "Je souhaite dire un grand merci aux militants et sympathisants qui, durant des mois, des semaines, ont travaillé, expliqué, réfléchi, débattu. Je souhaiterais me souvenir ce soir, avec eux, de ces moments enthousiasmants, de ces moments extraordinaires d'une vraie aventure humaine collective qui nous ont conduit à proposer aux lyonnais un vrai projet alternatif." Pendant que les journalistes rejoignent l'hôtel de ville (et son champagne !), je me retrouve nez à nez avec Nicolas d'Alincourt, journaliste chez RCF. Il cherche l'interview du siècle. Pas ce soir, très cher. D'autant que le véritable scoop se déroulait en dehors de la tente dressée pour l'occasion (lire en rumeurs notre chronique "Amaury Nardone giflé en public").
Bien entendu, les raisons de la défaite courent de verre en verre. Doumé, les millonistes, Sarkozy, Collomb, la presse. Tout y est passé. Ils auraient pu rajouter la qualité du vin… Mais bon, ils avaient apparemment l'habitude. Plus sérieusement, et sans jouer au politologue averti, la campagne de Dominique Perben a souffert de six manques :
- 82% tout d'abord. C'est le taux de satisfaction de Gérard Collomb. Quasiment mission impossible pour la concurrence, obligée de tempérer ses critiques sur la gestion socialiste. Avec un maire qui, jouant sur ces scores dignes du Cuba cher à André Gerin, a tout misé sur le bilan. Ou pourquoi changer puisque vous êtes heureux. Vous ajoutez un refus du débat, donc de la confrontation des programmes, et le tour est joué.
- La communication ensuite. Pensée par des consultants bien éloignés du monde politique, elle a échoué sur toute la ligne chez Perben, mis à part le site, managé de main de maître par Erick Roux de Bézieux. Slogan, mises en pages, logo. Un échec patent. Si quelqu'un a le nom de l'agence qui a pondu ça, qu'il fasse l'outing sur Lyon People, ou dans InterMedia qui transmettra ! Face à Perben, Collomb a su jouer la carte de la jeunesse avec des initiatives qui ont bien vite ringuardisé ballons et k-way type 70'. Seule Fabienne Levy, dans le 1er a su jouer le petit grain de folie. Trop peut-être, au risque de déstabiliser son propre électorat.
- Le coaching. Comme trop souvent Alain Perrin à l'OL, Dominique Perben n'a pas su affecter ses collaborateurs aux bons postes. Faire du (trop) discret Cyrille Honneger son ambassadeur dans la ville s'est révélé contre-productif dès 2004. A la direction de campagne, un para de la réserve, Lionel Rimoux, envoyé depuis Paris pour nettoyer au karcher les dernières scories des divisions de la droite lyonnaise. Résultat, par manque de pugnacité, Perben l'a cantonné dans le rôle de super logisticien. Bien loin de ses compétences de "nettoyeur". Perben a reculé. Faute d'assumer son rôle de chef, de patron, il s'est enfermé dans celui d'arbitre des rancœurs. Fatal !
- Le casting. Les listes, peu rajeunies, peu séduisantes. Ou comment rater l'OPA sur les millonistes et le MPF en négociant le rachat et en en faisant des associés à part égale. Dramatique pour l'image, d'autant que la gauche a su, habilement, faire ressortir les vieux démons des placards.
- L'envie. Nous avons passé trois ans à nous demander si Perben en avait vraiment envie. Lorsqu'on est amoureux, on le dit. Et ça se voit ! Là, calme plat. Trop froid, trop pudique, trop timide. Trop d'un côté et pas assez de l'autre.
- Les jeunes, de 20 à 40 ans. Une cible complexe, insaisissable. Bobo souvent. Qui vote en fonction d'un seul argument : l'efficacité. Qui est le mieux placé pour faire le job ? Sarkozy il y a un an. Collomb aujourd'hui. Pas d'idéologie dans ce vote, mis à part un refus des extrêmes. Bref, les causes sont nombreuses, je pourrais continuer longtemps. Seul le résultat compte. Collomb a gagné. Et déjà se pose la problématique suivante. Qui pour 2014 ? A droite, mais aussi à gauche…
bien vu vos commentaires.la politique c’est comme la pub,si le produit n’est vraiment pas bon personne ne l’achètera meme avec la meilleure campagne du monde.Avec Perben le produit n’était pas terrible,et en plus la campagne n’était pas bonne !reste à finir la démonstration dimanche prochain.Il serait cocasse,et juste finalement,qu’un des principaux instigateurs de la droitisation et ringardise de la campagne,planqué dans le 6°, se fasse étaler . ce qui lui ferait une 2° gifle,démocratique celle là !
militant jeune UMP, ça n’est pourtant pas faute de leur avoir dit que leur communication était nase, trop ringuarde, vieille politique qui n’a que les grands mots…la jeunesse n est absolument pas représentée sur les listes alors que c’est l’avenir de lyon, le « charisme » de perben remis en cause par des militants qui n’ont jamais été entendu.etc…….voila le resultats, je peux vous dire qu’ils étaient prévenus et que toute leur équipe peut changer de boulot, car ça n’est pas avec une campagne comme celle ci qu’on gagne des éléctions, ça saute aux yeux, quand on baigne un peu dedans…mais pas à eux visiblement…toujours à critiquer mr collomb etc….dommage…il y a de bons éléments, qui ont été remerciés:mauvaise stratégie par dessus le marché.Lyon n’est pas tombé dans le panneau, et je dis tant mieux……ça n’aurait pas été juste…..
Bonjour, c’est dommage du fait de la largeur de la colonne il manque les trois quart des mots.. snif
A lyon on aime Gégé c’est clair mais Doumé as tu compris le message? On ne veut pas de toi sur Lyon. On à pu voir ton pitbull Huguet qui n’a pas manqué d’allumer tout le monde dire que les lyonnais n’avaient rien compris en votant pour Collomb. Lui pour le coup il à pas compris une chose c’est que son arrogance il va la payer très chère politiquement en étant sûre et certains à 100% d’être inéligible à l’avenir sur Lyon. Avec de tels propos il peut être cerrtains qu’on l’oubliera pas. les voiçi d’ailleurs : Réaction Patrick Huguet, maire sortant du 3e arrondissement, chef de l’opposition au conseil municipal : “J’ai une grande tristesse. Dominique Perben est quelqu’un de bien, qui a mis toutes ses forces dans la bataille. C’est notre électorat qui ne s’est pas mobilisé. On dirait que la droite lyonnaise est la plus bête : en sanctionnant Sarkozy, notre électorat n’a pas compris l’enjeu de cette élection. Ils auront ce qu’ils ont voulu”. Si c’est pas la grande classe ça! Entre Nardone et Huguet il à fait que des choix judicieux Doumé. On n’oublie pas que Perben avait promis de « défoncer » Collomb. Dis donc c’est que moi j’en tremble encore car quand ils disent cela derrière y’a du résultat. En attendant certians doivent être encore mort de rire comme Azouz, l’ancien barriste Bideaux je crois ou alors le dernier UMP en date qui à déserter en voyant arriver la bran… monumentale. Pour les pro UMP serait il possible de nous mettre une équipe de professionnels la prochaine fois?
ça se profile, ça se profile….don’t quite…
Merci de ne pas accabler Monsieur Rimoux arrivé bien trop tardivement. Il me semble surtout que les deux quadras choisis par Monsieur PERBEN pour incarner une nouvelle dynamique n’ont pas rempli correctement leur fonction, trop perturbés par leurs frustrations ou ambitions personnelles : Lionel LASSAGNE n’a pas été bon à la direction de campagne (il aurait évidemment du remplacer Max Dub en juin comme député pour avoir une vraie envergure et se présenter en tête de liste dans le 7); quant à Michel HAVARD la tête de pont UMP : il s’espère surtout maire de Lyon dans 6 ans alors même qu’il n’est pas capable d’emporter l’un de ses arrondissement le plus favorables face à une sortante pas follichone! En somme, bon courage à la droite et au centre lyonnais, car même dans 6 ans ce n’est pas gagné!
Eh oui, électeurs de droite, regardez sur la Colline la brillante élection de Philippe Cochet ! Homme de terrain, lui seul est désormais capable de reprendre le terrain perdu face à Collomb. Faites passer le mot, camarades !
La droite a rejeté Perben et n’a pas voté, pourquoi ? Perben est arrivé à Lyon il y a 4 ans en terrain conquit. Il a choisi un canton acquis pour avoir un mandat. Il a demandé la présidence de l’UMP du Rhône. Il a chassé Christian Philip de sa circonscription pour être député. Il s’est entouré de parisiens en rejetant les élus et militants qui connaissaient le contexte lyonnais. Son entourage a refusé des milliers de rendez-vous aux entrepreneurs, associatifs, leaders d’opinion lyonnais. Il a fait travailler LNH pendant 4 ans(sa seule réussite) puis a balayé LNH pour des alliances d’appareils injustifiées. Il a composé ses listes en oubliant qu’il était issu de la principale force de droite l’UMP. Au final l’UMP a très peu d’élus. Il a ouvert ses listes massivement aux Millonistes qui ne représentent plus personne à Lyon. Il a fallu ensuite intégrer des néoUDF ou Modem sortis de nul part. Sous prétexte d’unir la droite il a surtout repoussé les siens et aujourd’hui les listes survivantes n’ont pas de réserves de voix pour le second tour. Sans compter un programme distillé au compte goutte sans aucune lisibilité. Des coups bas et des attaques contre la Mairie sortante. Des tracts négatifs à longueur de campagne au lieu de privilégier la communication sur son projet. Un slogan de campagne qui prend les lyonnais de haut en leur demandant de grandir. Pour résumer l’accumulation de toutes les erreurs possibles sur une seule campagne. Dominique Perben devrait s’excuser d’avoir embarqué la droite lyonnaise dans cette galère sans écouter personne. S’excuser et partir pour laisser un peu d’espoir à la droite !
tout à fait d’accord avec Nathalie, ça a pourtant dit et redit, que la communication était nase, que les attaques perpetuelles contre Mr collomb était tout sauf stratégiques, intélligentes,et justes, il a été dit aussi que les jeunes n étaient absolument pas représentés, que seule leur soif de pouvoir et ambitions perso lui et toute son équipe avait une place, il n ‘a pas su s’entourer des bonnes personnes ou faire un programme simple mais clair. ce qui est le plus frustrant c’est que bon nombre de militants en ont fait part pendant la campagne sans jamais étre écoutés, et voila le resultats.comme quoi, vive les jeunes!!! j’espère que les lyonnais ne vont pas faire l’amalgamme entre un enarque parachuté et bureaucrate et la droite à lyon… car moi en tant que jeune de l’ump, j’aurai préféré entendre, qu’on reconnaissait ce que Mr Collomb avit fait pour Lyon(car il a fait beaucoup de chose), qu’une campagne municipale permet de proposer ses idées sur le plan local, gauche comme droite les bonnes idées st partout pour Lyon, donc le clivage droite-gauche entretenu par Parben est nase, il faut collaborer et non se taper dessus….ça montre bien que perben n’est pas venu pour faire des choses pour lyon, ms pour lui plutot… dans 6ans, moi je dit place aux jeunes(les vrais, pas ceux de 45ans) et place à l’ouverture, au dialogue droite-gauche pour optimiser les idées pour notre belle ville!!!
Et au passage, félicitation à Mr Cochet qui a été un peu plus inteligent, charismatique, et qui n’est pas là pour serrer des paluche. à dans 6ans Philippe!!!
Après cette tôle (et celle que la droite va prendre de nouveau dans le 6e le week-end prochain), après 5 ans de réflexion… peut on espérer que la droite revienne au pouvoir à Lyon aux prochaines municipales. A moins que Lyon n’ait la droite la plus con du monde !
fabienne lévy bien sur !!!!!!! Merci ( hi hi hi )