Par François-Jean Tixier
Vainqueur à Montpellier (2-1), Lyon fait un grand bond en se mêlant enfin au peloton de tête, franchissant pour la première fois de la saison la 8e place, même si le niveau de jeu reste inconstant et si l’OL demeure tributaire de la forme de ses individualités, Lisandro en tête.
"Nous avons livré une très belle première période avec beaucoup de qualité, de pressing, de récupération avant une seconde période plus difficile au cours de laquelle nous avons reculé", admet l’entraîneur Claude Puel. "Nous avons baissé physiquement et nous n’avons pas trop réussi à repartir avec le ballon", reconnaît encore le technicien, plus combatif que jamais, évoquant "un succès à l’arraché". "Ce sont les plus belles victoires", insiste-t-il. Les résultats de l’Olympique lyonnais, positifs ou négatifs, ont souvent tenu à un fil cette saison mais le constat est là: l’OL reste invaincu depuis neuf journées en championnat et sa défaite le 25 septembre à domicile devant Saint-Etienne (1-0), contre le cours du jeu. "Dans le contenu et l’esprit, c’était très réussi. Une victoire comme celle-là, c’est fédérateur", se réjouit Puel. Le club confirme ainsi au fil des semaines son redressement comptable et sa solidité au plan national, où il demeure un prétendant légitime au titre, parmi d’autres. "Nous continuons à grignoter et à construire notre championnat", rappelle l’entraîneur lyonnais. Toutefois, historiquement à Lyon, le collectif a rarement été au service des individualités, laissant ces dernières porter l’équipe.
"On se fout que Lisandro ait des gestes d’humeur !"
Ainsi, de nouveau aligné aux côtés de Bafétimbi Gomis, c’est encore l’Argentin Lisandro, qui restait sur deux performances décevantes et sorti en boudant dimanche dernier face à Paris, qui a donné la victoire à son équipe en inscrivant deux buts, l’un en tout début de partie et l’autre dans le temps additionnel. Handicapé par un début de saison difficile au cours duquel il a été blessé à deux reprises, "Licha" porte son total à six en championnat et affiche le meilleur ratio de la Ligue 1: un but toutes les 114 minutes. En 2009-10, il avait marqué 24 buts en 48 rencontres, toutes compétitions confondues. "Comme le rappelait Claude Puel, on se fout que, de temps en temps, il ait des gestes d’humeur. Nous l’aimons comme cela. C’est vraiment l’un des tout meilleurs joueurs du championnat. Ce qu’il faut, c’est le mettre dans les meilleures conditions", reconnaît le président Jean-Michel Aulas. Un grand buteur peut marquer n’importe quand, même dans le temps additionnel: Est-il toujours judicieux qu’il soit remplacé avant la fin comme face à Paris sans qu’il ne soit blessé ? En attendant, le talent des individualités ne compense pas encore les limites de l’OL dans le jeu notamment en Ligue des Champions, comme l’ont démontré les défaites sur les terrains du Benfica Lisbonne (4-3) et de Schalke 04 (3-0) contre lesquels Lyon avait, à chaque fois à l’aller à Gerland, joué une période à onze contre dix après l’exclusion d’un adversaire avant la mi-temps. Malgré tout, l’OL, 2e de la poule B et d’ores et déjà qualifié pour les 8e de finale, tentera mardi à domicile contre Hapoël Tel Aviv de remporter son dernier match de la 1ère phase, avec l’espoir de terminer en tête, tout en étant tributaire de la performance de Schalke au Portugal.
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