Par Nadine Fageol
Épicerie-tapas gourmandes, musée, recyclerie, restaurant et happening musicaux ; le tandem Bombail-Garcier transforme le temps de l’été les locaux de feu Bellecour Musiques en détonante place to be. On fonce vers ces gens d’avenir.
Non mais, une recyclerie Place Bellecour ! Ajoutez-y, une épicerie et un restaurant et voilà, la nouvelle fantaisie de Romain Bombail et Benoit Garcier qui, de juin à fin septembre, va singulièrement animer la principale place lyonnaise. Testé l’an dernier avec l’opération Territoires sur une friche de la SNCF adjacente à la gare Jean Macé, le tandem totalement en phase avec son époque se distingue en redonnant vie à des lieux hirsutes entre deux phases de vie.
« Que peut-on faire ?», interroge Anne Caudard, directrice générale de la filiale Retail de 6e Sens Immobilier sachant que le groupe a racheté les murs de ce qui était l’emblématique maison Bellecour Musique. Romain Bombail n’a pas mis deux jours à pondre sa fiche de projet de recyclerie/épicerie/restaurant éphémère. Il fallait bien ça pour occuper les 700 mètres carrés dont seul le rez-de-chaussée sera ouvert au public.
Avantage, la fraicheur de la partie correspondant manifestement à l’ancienne cour intérieure de l’ilot offre une climatisation naturelle non négligeable au plus fort de l’été. Travailler avec des gens qui ont déjà pignon sur rue, pour le reste, Romain est à son affaire qui mobilise son réseau.
La June Epicerie, chère à la cuisinière Sonia Ezgulian avide de ses sublimes agrumes, arrive avec ses Limoncello et céramiques enfermant divines huiles d’olive… A consommer sur place ou à emporter les produits d’Eric Ospital, « taulier de la cochonaille artisanale du Pays Basque ».
Les infusions et autres créations de Socrate et une sélection de Vinister concentrée de vins nature à biodynamique cultivent cette approche gourmande de l’apéro que recherche un Romain façonnant inconsciemment image de grand bourru d’aujourd’hui. Trois « bons » sandwichs, trois plats autour des légumes, un plat du jour et trois desserts, il a confié les cinquante couverts du restaurant au chef de la Table de Vartan.
Le décor eigthies chancelant remanié mode street art dont un Goldorak annonant le public en vitrine, c’est à Benoit Garcier qu’incombe de donner du lustre farfelu à l’endroit qui présentera par ailleurs un musée de la cocotte sachant que l’on parle de l’ustensile… Mais aussi une friperie de 2 à 5 € et, la fameuse recyclerie sur 400 m2. Encore de l’inédit que ce projet de puces ultra-urbaines.
A l’exception de l’électro ménager, un système autonome fonctionnant à la pesée dont l’ensemble des bénéfices sera reversé à l’association Sea Sheapard. Cerise sur le gâteau que cette table d’hôtes (pour dix personnes) perchée à l’étage dans ce qui était autrefois studio d’enregistrement ultra isolé. L’endroit étant ouvert aux musiciens en acoustique.
En parallèle, le tandem renouvelle le jardin animé de Territoires à Jean Macé désormais à partir de 17h, lance pétanque/musique/miam/concours humoristique le jeudi, le tout à l’avenant du gigantesque Sofo dans les anciens locaux d’Ikea mais surtout exporte son aventure de bail temporaire animé à Reims. Et là, nouveau réseau à établir, se réinventer…
Dans le naufrage de la Cité de la Gastronomie, un comble à Lyon ; à contrario simplement observer, l’innovation échevelée dont est capable ce tandem de créateurs de liens en totale phase avec l’époque mutante que nous vivons pour mieux la régénérer avec gourmandise, joie et solidarité.
Circuit Court – 3, place Bellecour, Lyon 2
De 10 à 20h du lundi au samedi jusqu’à début octobre 2021.
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