Lyon-Turin. Manifestation sous tension aux Brotteaux

3 décembre, 2012 | DERNIERE MINUTE | 0 commentaires

05.jpg Photos © Fabrice Schiff

 

 

Par Benjamin Solly

 

(Actualisé à 19h) En marge du sommet franco-italien lundi 3 décembre 2012, une manifestation d’opposants au projet de LGV entre Lyon et Turin s’est tenue place Jules Ferry, face à la gare des Brotteaux.

 

 

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Annoncé dès 11h, le contre-rassemblement des opposants français et italiens au Lyon-Turin a peiné à démarrer. A 13h, ils étaient près de 300 manifestants à déployer les banderoles dans un quartier bouclé depuis le matin par des compagnies de CRS, certaines venues de Biarritz, Bordeaux ou encore Marseille. Seul problème, les opposants transalpins n’ont pas pu rejoindre le site avant 15h. Venus pour grossir les rangs des mécontents, les 700 « No-Tav » (1) sont restés bloqués à la frontière italienne. Les douze bus les transportant jusqu’à Lyon ont pu repartir aux alentours de 12h30, après une fouille en règle par les douanes. 

 

Du côté du cortège, cette « mise en quarantaine » a résonné comme une volonté de faire capoter le rassemblement contre le Lyon-Turin. Objectif : ne pas faire s’entrecroiser à Lyon les manifestants transalpins et les officiels du sommet franco-italien qui s‘est déroulé à la préfecture du Rhône jusqu’à 16h. La foule a toutefois refusé de céder à ce « pourrissement » du mouvement. Un peu plus tôt dans la matinée, ce sont vingt-cinq militants qui ont été interpellés place Saint-Louis (7e). Il s’agirait d’opposants écologistes, déjà présents sur le site de Notre-Dame des Landes près de Nantes pour dénoncer le projet d’aéroport.

 

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Les manifestants dénoncent la mise en place d’une "souricière"

 

Arrivée peu après 15h, la douzaine de bus italiens a deversé près de 700 manifestants place des Brotteaux. Ce sont désormais un millier de personnes qui s’ébrouent place des Brotteaux, agitant des drapeaux dont certains portent la faucille et le marteau. Les entrées nord et sud du boulevard ont été bouchées, tout comme la rue Juliette Récamier adjacente. Impossible pour les opposants de partir manifester. Les négociations sont restées au point mort entre ceux qui souhaiteraient former un cortège pour rejoindre Charpennes, et la police, qui nentendait pas les laisser battre le pavé. Les organisateurs français et italiens ont calmé le jeu, incitant les plus virulents à ne pas céder à la colère et à rester sur place. Ils ont fait face aux gendarmes et CRS qui ont bouclé le périmètre avec camion lanceur d’eau, posté à l’entrée du boulevard des Belges, et deux lances à eau mobiles sur la place du Gal Brosset. L’hélicoptère de la gendarmerie s’est immobilisé toute la journée au dessus de la zone. Une scénographie qui rappelle la place Bellecour lors des émeutes urbaines de 2010. Ce que les manifestants ne manquent pas de relever, dénonçant une véritable "souricière." Pour rappel, le 21 octobre 2010, les forces de l’ordre avaient mis un terme aux émeutes urbaines en cloisonnant sans distinction manifestants et casseurs durant toute l’après-midi sur la célèbre place lyonnaise. Aux Brotteaux, à part quelques fumigènes craqués et des "Nique la police" qui sont parfois montés de la foule, le statu quo a prévalu pendant de longues heures.

 

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Tensions à l’heure de la dispersion

 

Les plus remontés ont tenté de forcer le barrage de police de la rue Juliette Récamier pour rejoindre Charpennes. Certains ont été gazés durant le court face à face. Face à l’impossibilité d’entreprendre un quelconque mouvement, les manifestants italiens ont regagné leurs bus vers 17h30. Ce n’est pas avant 18h10 que le premier car a pu quitter la place, en remontant par le boulevard des Belges. Suivi d’un second bus quelques minutes plus tard. Un cordon de CRS et de gendarmes mobile a tenu en respect la foule des manifestants échaudée par le dispositif, et devenue de plus en plus vindicative. Une tension palpable, renforcée par les jets de bouteilles et de gravillons. Un homme a été maîtrisé sans ménagement par les forces de l’ordre. À 19h, la foule n’était toujours pas dispersée. L’ensemble des douze bus en provenance d’Italie a quitté le quartier aux alentours de 20h, avant l‘exfiltration des derniers manifestants sur déclainaison de leur identité. En tout, 54 personnes ont été interpellées à Lyon en marge du XXXe sommet franco-italien.

 

 

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(1) "no al treno alta velocità" : Non au train à grande vitesse. Nom donné aux opposants italiens au projet de ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin.

 

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