Texte : Marco Polisson – Comme prévu, la visite présidentielle a mobilisé les opposants à la réforme des retraites. Ils étaient près de 4 000 à défiler dans les rues de Lyon entre gaz lacrymogène et charges de CRS.
Toute manifestation étant interdite aux abords de la prison de Montluc, les militants se sont retrouvés au carrefour de l’avenue des Frères Lumière et de la grande rue de la Guillotière à 14h pour un rassemblement statique. La foule grossissant, il devint très vite impossible aux forces de l’ordre d’empêcher la constitution d’un cortège.
Fort de 4 000 personnes, dont une petite centaine de casseurs, le défilé improvisé a pris la direction de la rue Garibaldi, où il était parfaitement encadré par des gendarmes mobiles, des CRS et des policiers de la BAC. Au niveau de la trémie Gambetta, aux jets de pierre des casseurs, ont répondu des tirs nourris de grenades lacrymogènes.
Un dispositif important et calibré par la Préfecture du Rhône pour cette petite manifestation a permis, cette fois-ci, de limiter la casse. Rien à voir avec les dégâts du 1er mai, même si le long de la rue Garibaldi, les panneaux publicitaires JC Decaux sont partis en sucettes, tout comme du matériel de chantier incendié à la hauteur de la piscine Garibaldi pour former barricade. Les pompiers sont rapidement intervenus.
Arrivé à la hauteur de la rue Servient, le cortège a été contraint de bifurquer par un important barrage de CRS, empêchant les casseurs de rejoindre le centre commercial de la Part-Dieu ou de poursuivre la descente de la rue Garibaldi (avec en ligne de mire les Halles Paul Bocuse et le siège régional de la Banque Populaire) vers le 6ème, déjà victime d’importantes dégradations le 13 avril dernier.
Ce changement d’itinéraire n’a pas plus aux plus radicaux qui ont alors commis plusieurs actes de vandalisme sur l’immeuble de la cité administrative (vitrine brisée), des abribus TCL, et la Mairie du 3ème, dont les deux portes d’entrée ont été endommagées et caillassées. Pour protéger le bâtiment, un imposant cordon de policiers de la BAC a été mis en place peu après.
Alors que la Préfecture du Rhône, à 500 mètres de là, resserrait son dispositif de protection, aussi bien rue Servient que rue de Bonnel, les manifestants ont bifurqué sur la rue Moncey pour rejoindre la place Guichard où le camion sono de « Solidaires » a fait office podium jusqu’à la dispersion.
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