Croiser le fer avec Metaxas ? Michel Neyret se dit prêt – Photo © Fabrice Schiff et DR
Par Marc Polisson
Cité comme témoin dans le procès du braquage de Global Cash, le commissaire a reçu hier la convocation de l’avocat David Metaxas. Il ne se dérobera pas.
Amusé et serein. Michel Neyret n’a pas été surpris de recevoir sa citation à comparaitre. D’autant plus qu’elle émane de son vieil ami-ennemi David Metaxas. Les deux hommes qui jouent au chat et à la souris depuis des années ne se sont pas revus depuis leur mise en examen dans l’affaire Neyret. Une mise en examen et un contrôle judiciaire qui leur interdit de se rencontrer. De plus, Michel Neyret est interdit de séjour dans le département du Rhône. Ce qui explique le refus du parquet d’accéder à la demande de David Metaxas qui est passé outre. « Néanmoins, si le président de la cour d’assises et le procureur général de la république jugent utile ma présence, je serais présent ! » nous confie le commissaire, pas dupe pour un sou des motivations de l’avocat : « Sa convocation, c’est du cinéma, du spectacle. Il veut faire le buzz ! » se marre-t-il ouvertement.
De son côté David Metaxas, a eu le temps cet été d’affuter ses arguments sous le soleil azuréen. Il compte porter le fer sur les méthodes de la police judiciaire – dont Michel était à l’époque directeur adjoint – accusée d’avoir assisté en spectateur au braquage alors qu’elle filochait l’équipe depuis plusieurs mois. Et d’avoir laissé les lascars parader avec leurs fusils d’assaut, rue de la Ré, tirer, braquer et prendre un otage… devant plusieurs dizaines de personnes. Une scène qui aurait pu tourner au carnage si l’un des braqueurs, se sentant menacé, avait défouraillé dans la foule. Michel Neyret ne s’en laisse pas conter : « On n’a jamais su quel était leur objectif, et on n’a pas assisté à leurs repérages. Si on les avait interceptés avant, ils seraient tombés simplement pour vol de voiture et association de malfaiteurs. Seul le flagrant délit pouvait nous permettre de les mettre à l’ombre pour de nombreuses années ! » assure-t-il avant de prévenir gentiment l’avocat : « J’ai déjà participé à 42 procès d’assises, je connais la musique. Si je dépose, ce ne sera pas favorable pour son client ! »
Le 24 septembre 2010, le bureau de change Global Cash de la rue de la République est attaqué par un commando puissamment armé qui s’enfuit avec son larcin de 100 000 euros et un otage. Six personnes – interpellées pour la plupart le lendemain – comparaissent à partir du 15 septembre devant la cour d’Assises du Rhône. Elles risquent la perpétuité.
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