L'Archevêque de Lyon a estimé dimanche qu'il ne faut jamais légiférer sous le coup de l'émotion, en réponse à une question sur la demande d'euthanasie d'une femme de 52 ans, atteinte d'une maladie incurable à Dijon, dans un entretien publié par Aujourd'hui en France.
Les malades atteints de maux incurables "ont besoin de notre compassion, de notre présence et d'une infinie délicatesse pleine de silence et de respect. Mais il ne faut jamais légiférer sous le coup de l'émotion", a-t-il jugé. "Personne n'a le droit de donner la mort", a-t-il ajouté. Chantal Sébire, une ancienne institutrice de 52 ans, mère de trois enfants, défigurée et rendue aveugle une "esthesioneuroblastome", une tumeur évolutive des sinus et de la cavité nasale qui provoque des souffrances "atroces", a déposé une requête devant le tribunal de grande instance de Dijon pour obtenir le droit d'être euthanasiée. Le jugement doit être rendu lundi. "La loi Leonetti (sur la fin de vie des malades incurables, ndlr) a été votée à l'unanimité par le Parlement. Au lieu de reconnaître un droit à donner la mort comme en Belgique ou en Hollande, nous accompagnons les malades jusqu'au terme de leur parcours, en luttant avec eux contre la souffrance", a rappelé Mgr Barbarin. La loi sur la fin de vie du 22 avril 2005 tend à instaurer un droit au "laisser mourir", sans permettre aux médecins de pratiquer une euthanasie active. Elle autorise l'utilisation de sédatifs, de calmants et d'antalgiques à des doses nécessaires pour supprimer toutes douleurs physiques ou morales, même si l'utilisation de ces médicaments abrège la vie. Dans l'émission "Revu et corrigé" sur France 5 samedi soir, Mme Sébire a laissé entendre qu'elle ne ferait pas appel si sa demande était rejetée lundi à Dijon, mais elle a également ajouté: "Je sais maintenant comment me procurer ce dont j'ai besoin, et si je ne me le procure pas en France, je me le procurerai ailleurs".
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