Photos © Fabrice Schiff & DR
Par Benjamin Solly et Marc Polisson
Michel Havard accueillait sur ses terres lyonnaises Nathalie Kosciusko-Morizet, vendredi 18 octobre 2013, pour l’inauguration de sa permanence de campagne. L’occasion d’une déambulation dans les rues de Lyon avant un accueil chahuté place de la Bourse. Récit.
Lyon-Paris. Il y a quelques semaines, le couple était pourfendu par Michel Havard. Contre-nature. Paris l’intrusive venait de mettre sa main sur l’entre-deux tours des primaires lyonnaises, le président de l’UMP Jean-François Copé adoubant le député Georges Fenech pour porter les espoirs municipaux entre Saône et Rhône. Excusé, le givordin n’a pas rejoint vendredi le cortège emmené par Havard et NKM dans les rues de Lyon. Les temps ont bien changé depuis l’été. L’axe Paris-Lyon retrouve une cohérence générationnelle autour des deux candidats de l’opposition portés par une ambition commune : la reconquête municipale des deux villes.
Emmanuel Hamelin et Nora Berra n’auraient, eux, manqué pour rien au monde l’arrivée de l’ex-ministre de l’Ecologie. Le premier aura poireauté une demi-heure avec Havard sur le quai de la Part-Dieu pour accueillir NKM dès sa sortie du train, retardé d’une demi-heure. L’eurodéputée a, elle, partagé le même wagon que la candidate parisienne. Crispation du côté des équipes de Michel Havard. On craint une sortie conjointe des deux femmes qui éclipserait l’accueil du candidat lyonnais à la candidate parisienne. Belle joueuse, Nora Berra sort seule, laissant à Havard le soin d’accueillir en leader son homologue. La séquence tramway prévue pour rejoindre Perrache ne survivra pas au retard pris par la TGV.
C’est à l’angle des rues Duhamel et de la Charité que le cortège se forme. Les jeunes de « Génération Lyon » viennent faire le nombre, tandis que les élus du 2e arrondissement se pressent au premier rang. Inès de Lavernee mais également Christophe Limousin (MPF) se joignent au groupe. La présence de ce dernier marque-t-elle un élargissement des bases de Michel Havard ? Christophe Limousin aura surtout été sollicité pour jouer les go-between avec une frange plus vindicative de l’électorat de droite, figée sur la question de la famille depuis l’adoption du mariage pour tous.
Tous le savent, un comité d’accueil est prévu place de la Bourse pour interpeller Havard et NKM. Quelles entités le composeront ? La question agite les lieutenants de Havard après l’épisode la nuit précédente. Des affiches anti-NKM (voir photo) ont été retrouvés au petit matin sur la vitrine de la permanence.
Le binôme ne semble pas préoccupé et continue de commerces en commerces sa déambulation rue Auguste Comte. Une quinzaine de policiers en civils de la BAC enchâsse la troupe. Instant drolatique, l’adjointe à l’Egalité Homme/Femme de la Ville de Lyon croise le cortège. « Je ne vais pas rester pour la photo », glisse la socialiste Thérèse Rabatel avant de tourner les talons. Il est déjà 18h quand NKM et Havard rejoignent le square de la place Charles-Marie Widor. Ils sont attendus à 18h30 à l’Institution pour un point-presse.
Dans le même temps, une foule de sympathisants patiente devant le 41, rue de la Bourse. C’est là, dans les anciens locaux des Petites Affiches Lyonnaises que Michel Havard a établi ses quartiers de campagne. Il y a du monde (400 personnes environ), des visages connus mais aussi de nombreux jeunes vêtus des tee-shirts de la Manif pour tous. Ils sont une cinquantaine et leurs huées vont accompagner le débarquement de Michel Havard et de NKM à qui ils reprochent l’ambiguïté de leur position par rapport au mariage pour tous.
Autant dire que leur arrivée est loin d’être triomphale. « NKM dégage ! » Alexandre Gabriac et des membres des Jeunesses Nationalistes ont rejoint les contre-manifestants. Les militants UMP tentant bien timidement de couvrir leurs voix par de timides « Michel ! Michel ! » C’est donc à l’abri d’un chapiteau que le leader de la droite lyonnaise tenta de galvaniser ses troupes tandis qu’un cordon de policiers tenait à distance les anti-mariage gay. Du pain béni pour Didier Delorme, directeur de cabinet de Jean-Louis Touraine (premier adjoint de Gérard Collomb), qui, depuis la terrasse du Cintra, se marrait ouvertement d’une telle cacophonie.
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