Paris, Marseille et Lyon, les trois plus grandes villes de France, ont un statut particulier qui prévoit l'élection des conseillers municipaux au niveau des arrondissements et non de la ville entière, ce qui peut permettre à une liste minoritaire en voix de gagner la mairie.
Dans les 20 arrondissements de Paris, les neuf de Lyon et dans huit secteurs à Marseille (regroupant chacun deux arrondissements), les électeurs votent pour des listes différentes, désignant dans chacun d'eux des conseillers d'arrondissement et des conseillers municipaux (ville entière). Les principales formations politiques qui se disputent la mairie de la ville présentent en général des listes dans l'ensemble des arrondissements ou secteurs. Chaque arrondissement ou secteur dispose d'un contingent de conseillers municipaux proportionnel à sa population et, en général, de deux fois plus de conseillers d'arrondissement. Les premiers siègent à la fois au conseil municipal et au conseil d'arrondissement, les seconds seulement au conseil d'arrondissement. Les uns et les autres se présentent sur les mêmes listes. Les sièges de conseillers municipaux sont attribués aux candidats placés en tête de chaque liste, en fonction des résultats de celles-ci. Ils sont élus selon le mode de scrutin (mi-majoritaire, mi-proportionnel) en vigueur dans les villes de plus de 3.500 habitants.
A Paris, le nombre de conseillers municipaux est de 163 (pour 354 conseillers d'arrondissement). Leur nombre varie de 3 à 17 selon les arrondissements. Le Conseil municipal de Marseille compte 101 membres et le nombre de conseillers varie de 8 à 16 selon les secteurs. Celui de Lyon en compte 73, dont le nombre varie de 4 à 12 selon les arrondissements. Pour avoir la mairie, il faut donc disposer du plus grand nombre de conseillers municipaux, tous arrondissements confondus. Une "liste" peut ainsi être majoritaire même si elle ne détient qu'une minorité d'arrondissements, si ceux-ci sont ceux qui pèsent le plus grand nombre de conseillers. Elle peut également être majoritaire au conseil municipal et minoritaire en voix sur la ville. Cela a été le cas en 2001 à Lyon où la liste de Gérard Collomb a obtenu 42 sièges avec 48,56% des voix et la majorité dans 6 arrondissements sur 9, alors que la liste de droite n'a eu que 31 sièges, bien qu'elle ait dépassé les 50% des voix sur l'ensemble de la ville.
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