Par Anne-Pascale Reboul
"Qui va payer nos maisons, nos factures, les études de nos enfants?". A Lyon, les prostituées indépendantes se mobilisent contre l’idée avancée par la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, en visite dans leur ville vendredi, de supprimer leur métier.
Rencontrée par l’AFP sur son lieu de travail, Marie-Thérèse, trentenaire noire, l’interpelle par média interposé: "Elle veut qu’on fasse quoi? Qu’on aille toutes à Pôle Emploi? Ce travail nous permet d’être indépendantes financièrement". "Najat est une gamine qui ne connaît pas la réalité de la vie et les besoins des hommes. On peut prédire davantage de violence dans les couples et des viols", affirme la jeune femme fardée, portant un simple soutien-gorge, une mini-jupe et des porte-jarretelles, depuis sa fourgonnette garée dans une zone d’activité du quartier de Gerland, entre deux sièges de sociétés. La ministre, également conseillère municipale à Lyon, avait annoncé dimanche dernier dans le JDD avoir pour objectif "de voir la prostitution disparaître". Dans l’agglomération lyonnaise, où l’on compte un millier de prostituées dans les rues selon l’association Cabiria qui les assiste, la mobilisation s’organise déjà. Le collectif local des travailleuses du sexe prévoit un rassemblement le 6 juillet devant la mairie centrale, comme dans d’autres villes de province, avant un défilé le 7 à Paris. "Nous sommes résolument inquiètes et en colère (…) Pénaliser les clients aurait pour effet pour les travailleuses du sexe de passer de l’indépendance à la clandestinité, nous rendant alors plus vulnérables face aux réseaux mafieux", estime le collectif dans un courrier aux députés.
Evelyne, 30 ans de métier et qui n’envisage pas encore, à plus de 60 ans, de raccrocher, soutient être "une prostituée heureuse". Mère et grand-mère épanouie, elle vient à Gerland aux heures de bureau dans sa camionnette et se plaint simplement des "PV pour stationnement interdit". "Que la ministre propose des choses concrètes!", lance cette blonde décolorée qui attend le client au son d’une radio usée. "Qu’elle paie mes dettes et me trouve des ménages", renchérit une collègue. Autre ambiance derrière la gare de Perrache, sur les quais où des poids lourds font halte. Des silhouettes de jeunes filles roms, probablement dans les mains de réseaux selon les indépendantes, se glissent entre les véhicules et sont très difficiles à approcher. La police fait une ronde, sans s’arrêter. Tania, une Bulgare de 40 ans, fait des allers retours depuis quatre ans entre son pays d’origine, où elle a laissé ses deux enfants, et la France. "C’est la grosse crise en Bulgarie, j’ai tout gagé, ma maison, mes bijoux. Je viens ici travailler, tout simplement", assure cette femme au corps fatigué moulé dans une robe léopard. "Ce n’est pas possible d’interdire la prostitution", ajoute-t-elle dans un français haché, en laissant entendre qu’elle ira pratiquer ailleurs si nécessaire. A ses côtés, Valentina, 43 ans, quatre enfants à charge, évoque aussi "les crédits pour la maison, la voiture". "Quand je m’arrête deux jours et que je vois arriver les factures ou l’huissier, je reviens. Deux clients par jour me font 100 euros (non déclarés), c’est mieux que l’usine", lâche-t-elle. Arrivée en 2002 de Moldavie par un "mac", elle s’est mariée avec son premier client et assume son activité, malgré une agression il y a quelques mois et un rappel à la loi fin 2011 pour racolage passif. "J’ai déjà essayé de faire autre chose, en vain", glisse-t-elle.
Madame belkacem vote des subventions pour l’association de prostituées Cabiria (citée dans l’article) quand elle est à la ville de lyon. De son ministère parisien elle prend de la hauteur et souhaite la disparition de la prostitution qui est aussi le plus vieux métier du monde. Que pense t’elle vraiment ? Que connait elle de la vie (elle n’a connu que la politique en sortant de sience po) ? Que propose t’elle aux prostituées ? La fin de la prostitution dans les milieux politiques ? (ascenceur social ou détente) La bêtise c’est maintenant !!