Par Eva Bourgin et Maxine Moutard
Le premier musée de skate français a ouvert ses portes à Grigny, aux portes de Lyon, dans le sous-sol de Dimitri Jourdan. Il nous dévoile des skates intacts des années 50 jusqu’à aujourd’hui.
Les souvenirs d’enfance ont un parfum qui ne s’oublie pas. Le goût de la liberté, celui de prendre son skate et se laisser guider par sa planche. Une émotion particulière, que Dimitri Jourdan, adepte des skates depuis ses 10 ans, ressent encore aujourd’hui. « Je suis un collectionneur et passionné » se réjouit-il. Une vocation qui se concrétise, et qui se présente sous un nom. Depuis début juillet, ce lyonnais a ouvert un musée de Skate dans son sous-sol à Grigny… le premier en France, baptisé « The Disturb House Museum ».
Globetrotteur du skate, Dimitri Jourdan retrace son histoire des années 50 jusqu’à aujourd’hui. Un projet qui s’est formé au gré du hasard et des imprévus de la vie partagée avec Marie. Le couple cherchait une maison à Lyon, puis a trouvé ces murs à Grigny. « Au début je voulais juste les stocker dans le sous-sol puis j’ai fini par les exposer » s’amuse-t-il. Sa femme rêvait quant à elle d’ouvrir sa pâtisserie et souhaitait que Dimitri se charge de la décoration. « On n’a pas pu le faire. J’ai ouvert le musée après 8 mois de travail, et elle m’a aidé ».
500 skates de collection et neufs d’époque
Ce paradis de 150m2 parle aussi bien aux curieux qu’aux plus nostalgiques. « Ici on a le premier skate commercialisé. Aux États-Unis d’abord, c’étaient les supermarchés qui les vendaient » précise-t-il. Passionné de l’évolution des skates, Dimitri Jourdan guide les visiteurs et les fait voyager au gré des couleurs et des artistes de l’époque. « Dans les années 70 on retrouve des skates plus larges, ça devient une pratique sportive » ajoute-t-il. S’ensuivent les années 80, où la planche devient alors mondialement connue.
Des couleurs vives aux plus foncées, les dessins sont précis et les skates encore intacts. « Je mets l’argent quand je les achète parce que je veux que les visiteurs puissent les contempler », ajoute le passionné. En étant un simple jouet puis un sport jusqu’à un effet de mode, le skate se transforme en support de messages subliminaux à partir des années 90. « Là vous avez des skates Charlie Hebdo créés par la marque lyonnaise Cliché Skateboards. C’était une édition limitée, tous ont été offerts aux familles des victimes, et ils m’en ont donné un », précise-t-il fièrement.
A l’entrée du musée, le skate du célèbre skateur Tony Hawk brille aussi sur son mur. « J’avais collaboré en 2019 avec lui, c’était fou. Il m’a donné sa planche » sourit-il. Une passion qui ne s’arrête pas à cette visite puisque ce dernier a ouvert une autre pièce, la salle d’exposition. « Des artistes viennent exposer leurs œuvres en rapport avec le skate, en ce moment c’est Midou », conclut-il. Rêveur et déterminé, Dimitri Jourdan prépare un nouveau terrain, celui de son jardin…, un futur Skatepark qu’il souhaite ouvrir aux enfants, passionnés et associations. Le goût du partage, dont celui-ci se dégustera peut-être un jour avec des pâtisseries. En attendant, continuez de rêver et skater…
The Disturb House Museum
144, avenue de la Colombe – 69520 Grigny.
Ouvert tous les jours, heures adaptées aux disponibilités
Visite guidée 8 euros l’entrée.
Tél. 06 76 78 49 27
Plus d’informations sur : https://thedisturbhousemuseum.book.fr ou sur sur la page Instagram thedisturbhousemuseum
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