Photo © chateau-de-sassenage.com
Ceux qui comptaient faire don de leurs biens à la Fondation de France vont sans doute y réfléchir à deux fois en voyant le sort réservé au Château de Sassenage (38). Le juge des référés du tribunal de grande instance (TGI) de Paris a été saisi mercredi d'une demande de suspension d'une vente aux enchères prévue le 30 mai d'une partie du mobilier du château.
Le magistrat rendra sa décision le 26 mai. La vente du 30 mai à l'Hôtel Drouot porte sur 232 lots, mis aux enchères par la Fondation de France, qui avait reçu le château du XVIIIe siècle et son mobilier en legs en 1971 de sa propriétaire, la marquise de Béranger. L'exécuteur testamentaire, un ancien notaire grenoblois, ainsi que le Conseil général de l'Isère s'opposent à cette vente au motif que la marquise avait souhaité dans son testament le maintien en l'état de son bien. "La volonté de la marquise de Béranger va être partiellement non respectée", a plaidé Me Antoine Ricard, au nom de l'exécuteur testamentaire et du Conseil général. Affirmant la volonté de ses clients de voir préservé le mobilier du château, "témoignage de la vie d'une famille du Dauphiné", l'avocat a demandé la suspension de la vente du 30 mai. Au nom de la Fondation de France, légataire universel de la marquise de Béranger, Me Emilia Bulich a fait valoir que la vente était justifiée par la lourdeur des charges d'entretien du château, qui génèrent des pertes comprises "entre 100.000 et 150.000 euros par an". L'objectif de cette vente de 232 pièces (meubles estampillés Hache et objets d'art), qui devrait rapporter plus d'un million d'euros, sur un total de 1.300 pièces que compte le mobilier est de "sauver le château de Sassenage et de ne pas le mettre en vente dans le privé", a assuré Me Bulich. Une coquille vide, voilà le triste dessein de ce fleuron du patrimoine rhônalpin.
Quand dénoncera-t-on cette vaste escroquerie que sont les musées, particulièrement les musées publics ? Des centaines de milliers d’oeuvres d’art dorment dans des réserves auxquelles personne n’a jamais accès. Ces institutions accumulent des biens entraînant leur raréfaction et, par là, l’inflation de leurs prix. Qui osera dire qu’un objet mobilier est fait pour circuler, c’est-à-dire être acheté par quelqu’un qui le désire ardemment, puis vendu ensuite pour aller entre les mains d’un autre amateur ? Pour Sassenage, qu’est-ce qu’une maison sans famille ? C’est à des neveux que la marquise aurait du léguer sa maison. Ils ne l’auraient pas plus maltraitée que la Fondation de France … Il n’y a de propriété que privée !
La Fondation de France n’a jamais trahi sa parole, ni là ni ailleurs Soucieuse de la bonne gestion des biens qui lui sont confiés, elle assure la pérennité du domaine de Sassenage depuis 38 ans . Aujourd’hui, les contraintes de sauvegarde de ce patrimoine et le souci de sécurité lié à un établissement recevant du public nécessitent des investissements lourds que la Fondation de France ne peut garantir en l’état. En effet, le capital financier provenant de la succession de la Marquise de Bérenger – d’un montant de 1 500 000 euros à ce jour – ne suffit pas à assurer la pérennisation du domaine, sachant que depuis bientôt 40 ans, la fondation Béranger sous l’égide de la Fondation de France a toujours financé les nombreuses restaurations du château et l’entretien du domaine. La Fondation de France a donc décidé de vendre 232 lots , soit 17% de l’ensemble des pièces et mobiliers de la succession Béranger..Cette décision a été prise pour assurer la survie de ce lieu symbolique du patrimoine du Dauphiné. Avant de prendre la décision d’organiser la vente, la Fondation de France a proposé à deux reprises – à l’automne 2004 puis au printemps 2008- au Conseil général de l’Isère de lui céder à titre gratuit (avec autorisation des tribunaux) l’ensemble du Domaine, de son mobilier, de ses archives et du capital financier de 1 500 000 euros. Le Conseil général n’ayant pas donné suite, la Fondation de France a été contrainte de prendre des mesures conservatoires pour préserver ce patrimoine exceptionnel. Cette vente de mobilier n’est en aucune façon de nature à appauvrir la restitution au public de l’histoire vivante du château. Les visiteurs peuvent toujours admirer le mobilier, les tableaux, les céramiques et les nombreux objets d’art légués par la Marquise de Bérenger. Au contraire, cette vente a pour objet de garantir l’avenir du domaine, respectant ainsi les volontés de la donatrice. Rappelons que le domaine de Sassenage est la propriété de la Fondation de France à travers la Fondation Béranger placée sous son égide. Elle l’a reçu par legs en 1971 pour en assurer l’entretien et la conservation et en a confié depuis 2002 la gestion à l’association du Château de Sassenage., puis en 2005 à la mairie de Sassenage. La fondation Bérenger regroupe aujourd’hui : – le domaine de Sassenage, classé monument historique, composé d’un parc, d’un château du XVIIème et de nombreux meubles présentés dans le château ou stockés dans des réserves, et de communs . – une dotation financière évaluée à ce jour à 1 500 000 euros. La Fondation de France abrite 610 fondations créées par des mécènes. En acceptant un don ou un legs, la Fondation de France en accepte toutes les charges et la volonté du fondateur ne peut pas être modifiée. La Fondation de France veille aussi à ce que l’intervention financière de ses donateurs à travers les fondations qu’ils ont créées soit clairement identifiée et individualisée et que les comptes de chacune des fondations soient équilibrés. Indépendante et privée, la Fondation de France ne reçoit aucune subvention publique et ne peut distribuer ses prix, bourses et subventions que grâce à la générosité de ses donateurs. Elle agit dans tous les domaines de l’intérêt général : solidarités, enfance, santé, recherche médicale, culture, environnement. Plus d’information sur http://www.fdf.org