Les rugbymen berjaliens doivent impérativement relever la tête. Photo © CSBJ

Dernier du Top 14 avec neuf points de retard sur le premier non-relégable, le CS Bourgoin-Jallieu doit aussi faire face à d’importantes difficultés financières qui mettent en péril son avenir alors même que son président, Arnaud Tourtoulou s’interroge sur son engagement.

Un conseil d’administration prévu vendredi pourrait être déterminant pour le futur et le retrait de M. Tourtoulou, 46 ans, qui avait pourtant pris la tête du club berjallien le 5 octobre, n’est pas à exclure. Il n’aurait pas estimé à sa juste mesure la situation financière. Avec "comme premier objectif sportif, le maintien en Top 14", il a succédé à Gaston Maulin, 78 ans, un homme d’affaires local qui avait déjà assuré la survie du CSBJ la saison dernière après que le groupe GL Events, présidé par Olivier Ginon, actionnaire principal du LOU (ProD2) eût renoncé à investir dans le CSBJ à la suite d’un audit réalisé durant l’été 2009. Il est vrai que le maintien dans l’élite du rugby français dont le CSBJ fait partie depuis 1981, est sans doute la condition indispensable pour valider les promesses de partenaires potentiels qui sont pour l’heure restées vaines. Le maintien est aussi indispensable pour ne pas disparaître en raison des ambitions affirmées des clubs environnants, Grenoble et Lyon, actuellement en Pro D2 mais au potentiel économique plus important et qui ne cachent pas leur envie de rejoindre le Top 14 à plus ou moins brève échéance.

Le Stade Français à Pierre-Rajon

Cette semaine, Arnaud Tourtoulou et le conseil d’administration ont privilégié la situation sportive en cédant au vœu des joueurs et des entraîneurs de recevoir le Stade Français le 29 décembre au stade Pierre-Rajon dont la capacité n’est que de 8.200 places mais où ils pensent avoir plus de chances de gagner un match crucial. Cette rencontre était initialement programmée au stade des Alpes à Grenoble où le nombre de spectateurs et la recette envisagée aurait été deux fois supérieurs mais les délocalisation organisées depuis plusieurs années, à Grenoble, Saint-Etienne, Lyon ou Genève, n’ont permis qu’une fois au CS Bourgoin-Jallieu de l’emporter, contre Perpignan, le 11 septembre 2009 à Grenoble. La construction d’un nouveau stade d’une plus grande contenance pour faire face aux nouvelles exigences du professionnalisme est toujours restée à l’état de projet, notamment celui de l’industriel en agro-alimentaire, Pierre Martinet, l’ancien président (1996-2009) avec lequel le club a connu ses plus belles heures mais qui comblait personnellement les pertes en fins d’exercices. Sur le plan financier, la situation ne s’est donc pas améliorée. Le CSBJ doit passer le 16 décembre devant la DNACG (Direction nationale d’aide et de contrôle de gestion) au titre de l’exercice précédent. Une caution de 240 000 euros n’aurait pas été honorée et un déficit de 1,3 million d’euros est redouté pour un budget prévisionnel de 11,5 M€. Arnaud Tourtoulou a rencontré mercredi le maire de Bourgoin-Jallieu, Alain Cottalorda et l’ancien président Gaston Maulin. Il s’interroge sur le soutien des collectivités et cherche à obtenir une nouvelle aide financière sans laquelle il pourrait à son tour jeter l’éponge et entraîner le dépôt de bilan du club.