Photo © Fabrice Schiff
Par Benjamin Solly
Rebondissant sur la question des rythmes scolaires, l’archevêque de Lyon ne s’explique pas pourquoi chaque tentative de réforme de l’Éducation nationale se solde quasi-mécaniquement par un échec.
« Quel drôle de pays où l’éducation est un enjeu majeur pour tous et, quand on tente de réformer le système éducatif, tout se bloque » a déclaré Philippe Barbarin, invité mardi 12 février 2013 du Club de la Presse de Lyon, aux journalistes locaux.
« On a eu huit ou dix ministres porteurs de projets et d’une vision. Ils se sont toujours heurtés à un refus », continue-t-il. « Ça me dépasse », clôt-il.
La réforme des rythmes scolaires, marquée par le retour à la semaine de 4 jours et demi en primaire, est au cœur de la protestation enseignante. La corporation a battu le pavé mardi. A Lyon, ils étaient entre 2200 (police) et 3000 (organisateurs) à manifester.
Collomb freine des quatre fers
Ce sont les communes qui décideront si cette réforme doit s’appliquer dès la rentrée de septembre 2013 ou en 2014. A Lyon, qui compte 195 écoles, Gérard Collomb n’a pas encore tranché le nœud gordien. « On prendra notre temps », confiait-il mardi sur la plateau du talk Orange-Le Figaro. Bon élève, son voisin Jean-Paul Bret a déjà fait savoir que la réforme s’appliquerait dès la rentrée prochaine à Villeurbanne.
Les élus s’inquiètent du financement de la réforme, qui engagera mécaniquement une hausse des frais de personnels, fluides, cantine, ramassage scolaire… Les communes qui appliqueront la réforme dès septembre 2013 recevront une aide de l’État de 50€ par enfant, contre 90€ par enfant dans les zones d’éducation prioritaire. Rien ne dit que cette aide sera renouvelée en 2014.
Sombre présage, le comité des finances locales devrait réduire de 1,5 milliard d’euros les dotations aux communes en 2014. Même tarif pour 2015. Les maires ont jusqu’au 31 mars pour se prononcer sur la date d’application de la réforme.
0 commentaires