Photo © DR
Par Benjamin Solly
Tordre le cou aux clichés et rendre à ceux qui facilitent l’existence de millions de personnes leur juste place sociale, tel est l’objectif de la 1e édition des Trophées des services à la personne, qui se tiendra le 4 avril 2013 à Lyon.
« Il faut absolument valoriser ces métiers qui souffrent d’une image négative auprès du grand public. » Blandine Peillon connaît bien l’enjeu. La directrice de Jours de Printemps, société de services à la personne et de conciergerie d’entreprise, se fait l’écho d’une véritable lame de fond. « Nous ne savons plus comment attirer les demandeurs d’emplois sur ces secteurs », se désole-t-elle. Les clichés ont décidément la vie dure à l’évocation des métiers d’assistance et d’intendance.
Subséquemment, le syndicat des services à la personne en Rhône-Alpes (SAPRA), présidé par Frédéric Neymon, a décidé de lancer la première édition des Trophées des Services à la Personne. Une initiative qui tient autant de la mise en lumière que de la valorisation de ces milliers de petites mains qui facilitent le quotidien des personnes dépendantes, seules ou vulnérables. « Faire des ménages, ce n’est pas forcément toucher le fond », tempête-t-il. L’enjeu, au cœur du pacte social, est pourtant mis à mal par les stéréotypes et par la politique gouvernementale.
« Nous sommes très inquiets de la hausse de la TVA sur les métiers qui gravitent autour des petits travaux de jardinage, de gardiennage, de cours à domicile, d’assistance informatique et de prestations d’intermédiation. » La TVA intermédiaire de 7% en vigueur dans ces secteurs d’activité passera à 19,6% à partir du 1er juillet 2013. En 2011, 17% des ménages français ont fait appel à des prestataires de services à la personne.
Portion congrue du politique soumise aux poncifs les plus tenaces, ces activités ont désormais leurs trophées en Rhône-Alpes. Un juste retour des choses, qui s’articule autour de trois axes majeurs : valoriser, encourager, communiquer. La première édition a d’ailleurs été organisée selon un cahier des charges très précis.
Inscriptions, épreuve théorique de présélection puis sélection définitive à travers une épreuve pratique. 15 entreprises ont essuyé les plâtres. 108 salariés ont concouru. 23 ont été retenus : 12 dans la catégorie « assistante de vie » et 11 dans la catégorie « intendance de maison. » Les trophées seront remis dans ces deux catégories exclusivement, lors d’une grande soirée qui réunira 300 personnes à l’UGC Confluence le 4 avril prochain. Parmi les lots promis aux lauréats : deux voyages, deux écrans plats, un dîner gastronomique, une journée bien-être…
Les candidatures sont passées sous les fourches caudines d’un jury de cinq professionnels – Frédéric Neymon, Françoise Petit (vice-présidente du Club de la Presse), Véronique Deniaud (directrice d’IF2M), Nouna Messadi (assistante manager Ceforis) et Tabata Bonardi (chef cuisinier) – mais également des deux utilisateurs de services à la personnes – Nathalie Cayuela (Agence Kealia) pour l’intendance de maison et Valentin Dumont pour la partie auxiliaire de vie.
Tabata Bonardi, une marraine de cœur très impliquée
Membre du jury mais également marraine de l’évènement, Tabata Bonardi s’est impliquée à fond dans ce projet. La consultante culinaire d’origine brésilienne, révélée par l’émission Top Chef, veut également faire part de son expérience. « Au Brésil, mon frère et moi avons été élevés pendant huit ans par une nounou. Elle faisait partie de la famille et je peux vous assurer que nous lui obéissions et que nous la respections comme notre mère » confesse-t-elle. Tabata assure d’ailleurs que son métier recouvre beaucoup des aspects des professions de services à la personne. « Nous sommes tout entier tournés vers les autres », glisse-t-elle.
0 commentaires