Laurent Duc et Philippe Florentin, sourires trompeurs, sont remontés comme des coucous – Photo © Fabrice Schiff
Par Lorène Papazian
Au 1er janvier 2014, la TVA à 10% s’appliquera aux restaurateurs. Cette hausse provoque la colère de la corporation, représentée par l’UMIH, qui dénonce la mesure de « notre président bien aimé qui porte pourtant le nom d’un pays du fromage… » Ambiance !
« C’est simple en quelques années notre TVA a quasiment doublé », fulmine Philippe Florentin, le président des restaurateurs de l’UMIH 69. Après une baisse à 5,5% en 2009, la TVA a été réévaluée à 7% en 2012. L’article 68 de la loi des finances rectificative de 2012 prévoit de la ramener à 10% au 1er janvier 2014. Conséquence ? Les restaurateurs sont vent debout. « En 2009, il ne s’agissait pas d’un cadeau fait par Nicolas Sarkozy aux restaurateurs », glisse Philippe. Et le patron du Zinc-Zinc de citer pêle-mêle les effets de levier de cette baisse, qui a permis selon ce dernier la création de 60 000 emplois en trois ans dans le secteur, la baisse du prix à la carte et des investissements plus conséquents. Après un passage catastrophique de la ministre du commerce et de l’artisanat sur le SIRHA l’année dernière, il semble que les métiers de bouches n’aient pas vraiment le vent en poupe auprès du gouvernement. Et ce sont les 1800 restaurateurs du Rhône (hors snacking et sandwicherie) qui font grise mine.
Le président de l’UMIH 69, Laurent Duc, tire lui aussi la sonnette d’alarme. La hausse du coût des matières premières, corolaire de l’inflation et parfois sciemment orchestrée par les distributeurs, menace au quotidien les restaurateurs qui n’auront plus les marges de manœuvre qu’autorisaient une TVA réduite. « Certains seront obligés de choisir des produits moins noble pour maintenir leur offre », assure-t-il. La hausse des tarifs est aussi une option que les restaurateurs devront prendre bien malgré eux pour ne pas mettre à mal leurs modèles économiques. Cette lame de fond frappe la profession depuis quelques années déjà. « A Lyon, prenez les restaurants de la presqu’île, la moitié sont en vente », s’avance Philippe Florentin qui, malgré l’imprécision de chiffres cités au doigt mouillé, témoigne d’un vrai ras-le-bol qui pousse les commerçants du goût à se séparer de leur trop cher outil. Pour témoigner de son mécontentement, l’UMIH ne participera pas cette année à la Fête de la Gastronomie, qui se tiendra les 20, 21 et 22 septembre prochains dans toute la France.
L’UMIH, kézako ?
L’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie ou UMIH, représente, défend et promeut les professionnels de l’hôtellerie, de la restauration, des bars, des cafés, des brasseries, du monde de la nuit et des professions saisonnières, dans toutes les régions et départements de France. 80% des professionnels du secteur sont affiliés. L’entité Rhône a porté de nombreux projets emblématiques de son implication en faveur de la dynamisation du secteur : la création du SIRAH (ancien « salons des métiers de la bouche »), la charte de la vie nocturne mais également la baisse de la TVA dans la restauration. L’UMIH se bat pour faire valoir le poids économique du secteur de la restauration et pour une meilleure prise en compte des spécificités des professions qu’elle représente.
Les restaurateurs avaient eu un cadeau en or (tva à 5,5% au lieu de 19,6%) avec Sarko, en échange ils devaient :
– créer de l’emploi
– mieux payer le personnel
– baisser les prix sur les cartes
les promesses n’ont pas été tenues, les prix n’ont pas baissé malgré cet énorme cadeau !
la tva revient donc à 10% et il est difficile de les plaindre (c’est toujours mieux que les 19,6% qu’ils avaient avant 2009)