Par Alain Vollerin
Thierry Raspail, directeur artistique qui invita Victoria Noorthoorn à s’installer dans la peau du commissaire d’un événement aussi important au plan mondial, s’interroge sur le choix de ce titre : une terrible beauté est née…
Quelle place pour le Beau dans l’Art contemporain ? Cette question hantait les beaux esprits. Mais, le temps est si vite passé. En Art contemporain, comme dans tous les domaines de notre fragile humanité, le temps ne fait pas rien à l’affaire. Oser la question du Beau n’était pas un risque mineur. On est vite le ringard de l’Autre dans cet univers, si près de ses prérogatives. Je ne suis pas certain que quiconque n’ait jamais choisi de répondre à cette question, si ce n’était pour répondre : Mais le Beau, on s’en fiche. Ce qui compte, c’est la question. L’aptitude à questionner le Monde. Putain de Monde. En savoir si peu, depuis tout le temps qu’on l’interroge. Cela devrait nous rendre modestes. Modestes ? Mais qui, mais quoi, modestes. On n’est jamais modeste dans le monde de l’Art contemporain. Rien n’a bougé sur le fonds depuis quarante ans. L’urgence est toujours dans le Concept, ou des idées pour faire des œuvres, comme l’avait très tôt compris le fabuleux Michel Ragon. Et pourquoi pas, des idées, etc… De toutes façons, à part le pur génie, et je n’ai pas besoin de vous dire qu’il est rare, malgré les trompeuses apparences, nul artiste ne fait autre chose que l’Art de son époque. Mais,Victoria Noorthoorn nous interpelle : « terrible Beauté ?… » . Et qui est née, où, quand, comment ? Appelons Léo Ferré à la rescousse qui chantait après la mascarade soixante-huitarde : il n’y a plus rien…plus, plus rien…
On a vu qu’il n’y avait rien de commun entre le Beau et le Vrai, si ce ne sont des mensonges, des occasions pour les hommes, pour les femmes d’accepter qu’on leur raconte des bobards, et même mieux qu’ils se les inventent tout seuls, pour ne pas imaginer un possible désespoir. Conteurs d’histoires contemporaines, voici le rôle que s’assignent Thierry Raspail, et Victoria Noorthoorn qui nous dit que l’imagination est le support de la Connaissance ( en citant Oscar Wilde, qu’elle chance ! ), qu’elle permet la cohabitation du rationnel et de l’irrationnel, qu’elle autorise l’humain à prendre des risques, qu’elle est la première des émancipations (je croyais que la Culture, en premier lieu, autorisait à dire non ), que la liberté rejoint l’imagination, qu’une terrible Beauté est née est un vers d’un poème de William Butler Yeats, poète irlandais (1865-1939). Victoria Noorthoorn prétend répondre à l’actuelle confusion qui agite l’univers de l’Art contemporain. Nous en sommes ravis. Elle veut concevoir du sens. Bonne nouvelle ! Elle veut distinguer l’Art du journalisme. Tant mieux ! Depuis le temps que je vous dis qu’il faut faire une différence entre journalisme et critique d’art. 60 artistes sont invités à participer à ce délirant brassage d’idées symbolisé par la Biennale d’Art contemporain de Lyon depuis sa conception par Thierry Raspail, en 1991. Folie et beauté, raison et vérité, folie et vérité, raison et beauté, nous savons que vous serez nombreux à visiter la Sucrière, et tous les autres lieux pour partager des instants inégalables.
XIe Biennale d’Art Contemporain de Lyon
Du jeudi 15 septembre au samedi 31 décembre 2011
Fermé le 25 Décembre 2011.
Journées professionnelles : Mardi 13 et mercredi 14 septembre 2011
Ouvert du Mardi au Vendredi de 11 h à 18 h.
Samedi et dimanche de 11 h à 19 h.
Nocturnes exceptionnelles : Vendredis 7 octobre, 4 novembre et 2 décembre 18h à 21h.
Lieux d’exposition :
Sucrière – les Docks, 47-49 quai Rambaud – Lyon 2e
Musée d’art contemporain de Lyon – Cité Internationale-81quai de Gaulle – Lyon 6e.
Fondation Bullukian – 26, place Bellecour – Lyon 2e.
Usine T.A.S.E. – 14, rue du Textile – Vaulx en Velin – Entrée piéton rue du Rail.
Renseignez-vous sur les visites commentées et les lieux en Résonnance.
04 72 07 41 41
Monsieur Alain Vollerin Bien plus qu’un commentaire, je me permets de vous déposer une œuvre d’art versée au catalogue du non-objet « Commentaires » sous le numéro : com140/aout/2011 Vous avez par cet article réussi quelque peu à rendre plus concrètes mes nombreuses œuvres absentes. Merci. Olivier Borneyvski-