Les Salins. Jean-Christophe Larose et Philippe Starck à la rescousse

8 février, 2013 | GASTRONOMIE | 0 commentaires

Stéphane Fioc et Franck Sucillon dans Koh Lanta version Salins. Ils étaient 4 au départ et plus que 2 à l’arrivée – Photo Marco et Fabrice Schiff

Par Marc Polisson et Benjamin Solly

Exclusif. Le sort va-t-il enfin de cesser de s’acharner sur l’ancien paquebot de Nicolas Le Bec ? Pour Lyon People, le patron du groupe de construction Cardinal Jean-Christophe Larose lève le voile sur son plan secret pour relancer Les Salins.

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Flashback. Septembre 2012. Le tribunal de commerce de Lyon cède pour 100 000€ l’ex-Rue Le Bec au quatuor composé de Franck Sucillon, Stéphane Fioc, Frédéric Sartou et Christian Têtedoie. « Quand j’ai appris cela, j’étais surpris. Quand tu as quatre personnes à 25%, ce n’est pas gérable, surtout sans investisseur derrière pour redonner au lieu un concept et une identité », explique Jean-Christophe Larose, promoteur et bailleur du paquebot. Les quatre associés assurent pourtant lors de leur conférence de presse de rentrée, qu’au-delà du rachat du fonds, 400 000€ seront investis. « Les banques, échaudées par l’affaire Le Bec, n’ont pas prêté un centime », glisse le boss de Cardinal.

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Il faudra moins de six mois pour que la prémonition de Larose devienne réalité. Fin janvier, Christian Têtedoie, conseiller culinaire des Salins, quitte le navire  avec sa mise de départ (25 000€), sans pour autant renverser la table. Le départ de Frédéric Sartou, une semaine plus tard, est plus délicat.  Désormais seuls maîtres à bord, Stéphane et Franck peuvent désormais envisager l’arrivée d’un nouvel investisseur. Pour Jean-Christophe Larose, il était hors de question d’écoper comme il l’avait fait un an avant le départ à la cloche de bois de Le Bec en remettant au pot.

Certes, Gérard Collomb l’avait déjà abordé pour qu’il mette son nez dans Les Salins. Ce sont finalement les associés qui montent au créneau auprès de Larose alors qu’il déjeune sur place. « Ils recherchaient un investisseur, je me suis dit qu’il était temps de prendre les devants », se souvient-il. Peu habitué aux échecs, l’homme ne veut pas revivre le cauchemar du départ de Le Bec. « Nicolas, je ne le connaissais pas assez bien pour mettre le nez dans sa gestion. En temps que bailleur, je n’allais pas lui demander des comptes. J’aurais du prendre 51% dans son affaire », confesse-t-il d’ailleurs sans fioritures.

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Discrètement mais sûrement, la machine se lance. Lyon commence alors à bruisser de rumeurs. Le départ de Têtedoie renforce les cancans. Jean-Christophe Larose compterait développer une brasserie design et festive avec ses amis Trigano pères et fils sur un concept de Philippe Starck. C’est avec eux qu’il développe déjà les hôtels Mama Shelter dont la filiale lyonnaise va être inaugurée en avril. « Je n’ai rien proposé à Trigano, je lui ai seulement demandé son avis par rapport au lieu », recadre-t-il. Et dans son plan, Jean-Christophe Larose ne confierait pas les clés à son frère Sylvain, qui gère avec succès le Docks 40. L’établissement voisin génère 4,5 millions d’euros annuels de chiffre d’affaires.

La feuille de route de Jean-Christophe Larose est claire. « Signer un protocole d’accord avec les deux actionnaires dans les jours qui viennent puis faire auditer les comptes. » Le boss de cardinal estime les dettes des Salins à 300 000 euros. Absent de Lyon du 15 février au 10 mars, il prendra sa décision à son retour. « Si l’audit est conforme à mes estimations, alors j’entrerais au capital », explique-t-il sans détour. Et il prendra au moins 51% des parts, estimant le besoin de fonds propres pour faire tourner un tel établissement à 1 million d’euros. A cet effet, le futur patron du lieu ne serait pas contre la montée au capital d’un actionnaire étranger. « Une vision nouvelle », justifie-t-il.

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Côté concept, Larose imagine un lieu dédié à la Street Food. Ses trois jours à Londres en début de semaine l’ont vraisemblablement éclairé. « Il faudra des corners spécifiques, une offre alternative dans l’esprit fooding », envisage-t-il. Conseiller en marketing et en développement du groupe Cardinal, le designer iconoclaste Cyril Aouizerate donne déjà la patte. Mais c’est du côté de Philippe Starck que Larose lorgne pour scénographier le lieu. « Je lui en ai parlé. Il ne m’a pas donné de réponse. Mais il y a une possibilité qu’il mette son nez dans le projet », confie-t-il. Prochain déjeuner prévu le 4 avril avec Starck, avant l’inauguration du Mama Shelter Lyon.

Idéalement, Jean-Christophe Larose aimerait voir le lieu rénové et opérationnel pour septembre 2013. « Nous aurons assez de juillet et août pour finaliser les travaux », anticipe-t-il en expert. En attendant, c’est en cuisine que se porte la réflexion. Si Larose assure n’avoir encore reçu  aucun chef, il a déjà le profil du futur maître des pianos. « Je veux quelqu’un de prometteur, qui monte, pas un chef confirmé. ». La gnaque plutôt que l’expérience. Il faut dire que les deux précédents locataires des lieux n’ont pas franchement réussi à y faire briller leurs étoiles.

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