Le bon Monsieur Vincent va passer à autre chose… Photos © Fabrice Schiff
Par Marc Polisson
Exclusif. Une page se tourne rue du Plâtre avec le départ de Vincent Carteron qui passe le relais à Guillaume Duvert, un jeune homme de 28 ans.
« Vincent Carteron qui créa le magazine Lyon Poche avant d’opérer de savantes transactions sur des locaux industriels, a renoncé à tout (sauf au golf) pour un restaurant qui fut en son temps fréquenté par Edouard Herriot. Depuis, Chez Edouard est devenu Le Passage. On reste dans une imparable logique lyonnaise, puisque le nom du restaurant est aussi le titre d’un roman de Jean Reverzy. Cuisine aimable et décor distancié de salle de cinéma nostalgique. C’est, comme de bien entendu, la bourgeoisie la plus active sur le plan économique qui fréquente un Passage souvent rapide… »
Ces quelques lignes du critique gastronomique Jean-François Werner, parues dans le Point du 10 janvier 2002 n’ont pas pris une ride. Depuis 1985, le discret et très urbain Monsieur Vincent s’est imposé comme l’une des figures respectées de la restauration lyonnaise. Recevant à sa table la fine fleur des people lyonnais, hexagonaux et même internationaux, comme Clint Eastwood pour ne citer que le plus emblématique d’entre eux. Le décor intemporel de l’établissement et sa cuisine – où excella en son temps Daniel Ancel – en ont fait une valeur sûre côté business avec un CA d’un plus d’1 million d’euros et un résultat bénéficiaire chaque année.
A 66 ans, Vincent a décidé de tourner la page. Un clap de fin qui doit résonner comme un bourdon pour ses proches et les habitués du restaurant. On sait peu de choses du repreneur, Guillaume Devert, 28 ans, si ce n’est qu’il est le cousin des enfants Bernachon (son père étant même le parrain de Philippe). Avoir les familles Bernachon et donc Bocuse dans sa manche est déjà un atout précieux quand on se lance dans la restauration à Lyon. Mais ça ne fait pas tout. A lui de maintenir le niveau sans rien changer au décor qui fait le charme et l’ambiance des lieux.
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