Thierry Braillard àKGB – Spécial Municipales 2008

26 novembre, 2007 | INTEROGATOIRES KGB | 0 commentaires

thierry_braillard Sonné par sa défaite contre Michel Havard aux élections législatives, l'adjoint aux sports de Gérard Collomb semblait blasé par la politique. A l'occasion des municipales, va-t-il se relancer dans la mêlée ? 

 

Vous êtes-vous enfin remis de votre défaite aux élections législatives ?

Oui (silence). Oui, un peu comme quelqu'un qui mène un combat et qui perd, après avoir donné le maximum qu'il pouvait donner. Il y a une période de remise en question, une période de doutes… Ensuite dans la vie il n'y a pas que la politique, il y a des choses plus importantes. C'est à partir de ces choses plus importantes qu'on se reconstruit. Donc aujourd'hui, oui ça va, c'est effacé.

 

Etes-vous reconnaissant envers Gérard Collomb pour toute l'aide qu'il vous a apportée pendant votre campagne ?

Dans la vie publique, il n'y a pas de reconnaissance. Je vais vous dire ce que je lui ai dit après coup : « A ta place, j'aurais fait la même chose ! ».

 

Avez-vous vraiment songé à arrêter définitivement la politique après ce triste épisode ?

Oui, parce que j'ai créé une chose essentielle pour moi, dans ma vie, c'est mon indépendance. C'est à dire que je ne vis pas de la politique, j'ai un autre métier, je suis avocat et donc oui, j'ai songé à arrêter. Je trouvais un peu ingrat le fait que j'ai donné beaucoup et de ne pas avoir ce que j'ai donné en retour. Mon adversaire a, lui aussi, beaucoup donné mais il a eu un peu plus que moi.

 

Depuis que vous êtes adjoint aux Sports, l'OL est champion toutes les années… Vous pouvez remercier Jean-Michel Aulas !

Oui mais Jean-Michel Aulas peut me remercier, il fallait un adjoint comme moi pour que l'OL soit champion (rires). Plus sérieusement c'est vrai que j'ai vécu un mandat fabuleux et que l'Olympique lyonnais a contribué beaucoup au fait que je puisse vivre des moments extraordinaires. C'est bien pour la ville et pour le club.

 

Lui aussi peut vous remercier. Vous lui avez passé tous ses caprices !

Non, j'ai beaucoup de respect envers Jean-Michel Aulas pour que les relations qu'on a pu avoir et qu'on aura ne se résument à des caprices. L'Olympique lyonnais est devenu une institution extrêmement organisée, ambitieuse et il est normal qu'en tant qu'adjoint aux Sports, je sois un « facilitateur » de relations, et quand je pouvais aider ce club parce que c'est bien pour la ville, je l'ai fait. 

 

Après le 9ème, le 5ème et le 6ème arrondissement où comptez-vous vous présenter en mars prochain ?

Je ne sais pas. Je suis adjoint à la mairie centrale donc je ne suis pas adjoint d'arrondissement. J'ai travaillé pour tous les arrondissements, c'est vrai qu'avec le travail que j'ai fait dans la 1ère circonscription, on va dire que mon travail s'est restreint à cinq arrondissements, le 2ème, le 5ème, le 8ème, le 7ème et  le 9ème. Donc comme les gens de Lyonpeople sont toujours des joueurs, on va faire un jeu. Trouver dans l'un de ces cinq arrondissements celui dans lequel j'atterrirai.

 

Lyon vient d'être très mal classée au palmarès de l'Équipe des villes sportives… « un échec flagrant ! » selon l'UMP Lionel Lassagne…

Si Lionel Lassagne connaissait un peu l'histoire du sport à Lyon, il saurait déjà que c'est quatre places de mieux que lors du dernier classement. Si on fait une vraie comparaison…

 

Il nous à dit que lors du dernier classement, Lyon était 20ème 

 

Donc il a de mauvaises sources, voilà ! Je peux vous assurer et vous appellerez la journaliste de l'Equipe qui vous confirmera que Lyon est passée de la 27ème place à la 23ème place. Cette étude ne fait que confirmer ce que je dis depuis longtemps, c'est qu'il va falloir, dans les années prochaines, que l'agglomération s'empare de la politique sportive. Je sais que Gérard Collomb me soutient dans l'idée qu'il faut un club par sport, au niveau de l'agglomération, ce club étant « le fer de lance » du sport en question avec derrière des réseaux au niveau des différentes communes. On ne va pas enlever à toutes les communes le pouvoir d'avoir un soutien des clubs amateurs. Pour conclure sur la question, si on additionne les classements et les budgets de Lyon et Villeurbanne par exemple, on se rend compte sur dans ce classement nous serions numéros 1. Cette étude relativement bien faite montre que l'avenir du sport à Lyon c'est le Grand Lyon.

 

Vous êtes en charge des affaires de sports depuis 6 ans, pourquoi n'avez-vous pas réalisé cette globalisation au niveau du sport ?

On ne récupère pas quarante ans de retard en cinq ans ou en six ans. Depuis Tony Bertrand, l'adjoint de Louis Pradel, qui a fêté ses 96 ans il n'y a pas longtemps et qui encore plein de vigueur et que j'ai eu beaucoup de plaisir à voir, la politique de la ville a été mise de coté au détriment d'autres politique je pense notamment à tous les investissements en terme de culture. Depuis les infrastructures créées dans les années 60 – je pense à la piscine du Rhône, au Palais des sports, à la patinoire – il ne s'est plus rien fait. Beaucoup de retard a été pris. J'ai la vanité de penser qu'en six ans nous avons commencé à récupérer le retard et à lancer une vraie dynamique.

 

Que doit-on retenir de positif dans votre bilan d'adjoint aux Sports ?

Trois choses : On avait dit qu'on ferait beaucoup pour permettre aux Lyonnais de faire du sport dans de bonnes conditions, on a investi quasiment 100 millions d'euros durant ce mandat dans tout ce qui est, soit création soit rénovation, soit création de nouveaux équipements. Jamais ça n'avait été fait. Sous aucun mandat. 100 Millions d'euros. Des gymnases, rénovations de toutes les surfaces sportives. Aujourd'hui, je viens d'inaugurer le stade Hébrard avec club house, vestiaires, stades synthétiques dans le 8ème arrondissement. On a donc des infrastructures de qualité, je vais ne pas vous faire la liste… Rénovation du gymnase la grange autrefois inutilisé, qui est aujourd'hui un équipement merveilleux, qui est utilisé par l'AMJ de basket, on peut y passer deux heures… Il a donc eu 100 millions d'euros d'investis, un peu moins, le chiffre exact est 92 millions. On va dire 100 millions sur les infrastructures pour que les Lyonnais fassent du sport. C'est bien, mais pour moi ce n'est pas suffisant, il faut que dans le prochain mandat ce soit encore plus.

 

Deuxièmement, nous avions dit qu'on aiderait les clubs amateurs en doublant le soutien des subventions à ces clubs. Heureusement qu'on l'a fait, sinon beaucoup auraient mis la clef sous la porte aujourd'hui. Des exemples ? Un club qui me tient beaucoup à cœur : le FC Menival dans le 5ème. Quand nous sommes arrivés, il recevait des subventions de 800 euros, aujourd'hui il a 15 000 euros… Si vous voyez le président, il vous dira que si l'ancienne municipalité avait continué à aider comme elle le faisait, il n'y aurait plus de club aujourd'hui. Don on peut s'enorgueillir d'avoir aidé les clubs. On peut citer le club de handball de Lyon 9ème qui a vu sa subvention multipliée par 10. Autre exemple, l'AS Montchat, qui avait en début du mandat 3000 euros, et qui reçoit aujourd'hui 26 000 euros, demandez au président Késsissian ce qu'il en pense… Si nous n'avions pas mené cette politique, qui est un engagement dans le plan de mandat, aujourd'hui il n'y aurait plus de club à l'AS Monchat. Les bénévoles auraient, à un moment donné jeté l'éponge ! Alors qu'avec ces moyens ça leur permet de pouvoir avoir des éducateurs, de pouvoir encadrer les jeunes, et ça c'est très bien. C'était le deuxième point ; on l'a réussi.

 

Le troisième point, on voulait faire briller Lyon à travers l'événementiel, et là le bilan est… Il n'y a qu'à demander aux Lyonnais, ils disent qu'en sport il s'est passé plein de choses. Des choses très innovantes, je pense au beach-soccer, nous avons été les premiers à aller sur ce terrain là, où d'ailleurs Lyon people était partenaire me semble-t-il, parce que vous aimez bien l'innovation, mais aussi des animations de quartiers comme le trophée des clubs boulistes… qui marche a fond, comme les Jeux de Lyon auxquels je tiens beaucoup parce que c'est une centaine de gamins qui ont participé à cette complétion unique en France. Demandez aux gamins ce qu'ils en on pensé. Vous verrez on a fait 98 % de taux de réussite, donc on a fait beaucoup d'événementiel pas simplement autour de la coupe de France, de la coupe des confédérations… mais aussi de l'événementiel local, et je crois que là dessus on a vraiment gagné. Je ne parle pas de la Lyon free VTT, de toutes les courses à pied. Jamais Lyon n'a eu autant de courses à pied organisées. Voilà le bilan d'une politique sportive, c'est les infrastructures, le soutien aux clubs amateurs, et l'événementiel pour faire participer les Lyonnais, leur faire faire du sport, et puis aussi permettre à Lyon de rayonner au niveau international.

 

Êtes-vous partant pour continuer dans le prochain mandat ?

La politique est affaire de généralistes et pas de spécialistes, l'inconvénient du succès de notre politique, c'est qu'aujourd'hui, dès que l'on me voit, on me demande des nouvelles de l'Olympique Lyonnais, du LOU, ou de tel sport. Ce qui m'ennuie un peu parce que je pense avoir, dans la politique, envie de faire d'autres choses que simplement le sport. Très franchement, pour l'instant ma priorité c'est de défendre ce bilan. J'ai lu dans un hebdomadaire les propos de Lionel Lassagne, j'avais envie de le défier, pas sur un terrain, mais au moins le défier dans un entretien, je crois qu'avant de tenir des propos comme les siens, sur notamment le fait que l'on n'aurait pas anticipé la coupe du monde de rugby, ça m'a beaucoup blessé. Lionel Lassagne, je ne sais pas s'il sait comment le rugby est organisé à Lyon. Moi par contre, je sais ce que le Conseil général a fait pour que le rugby se développe à Lyon. Je sais ce que j'ai fait pour que le rugby se développe à une époque ou Jacques Cadariot était dans le désert total et heureusement qu'il a eu le soutien d'un adjoint aux sports de la ville de Lyon pour dire on relance le rugby. Aujourd'hui, parce qu'il y a 19 millions de téléspectateurs sur TF1, Lionel Lassagne dit « on aurait du anticiper le rugby » j'ai envie de lui mettre un vrai placage… (Rires).

 

Lionel Lassagne nous a laissé un petit cadeau pour vous, c'est une médaille en chocolat… la médaille de l'autosatisfaction !

Je propose à Lionel Lassagne d'inviter les 60 clubs les plus représentatifs de toutes les disciplines sportives de la région Lyonnaise et puis on va leur faire voter entre la politique d'avant, lorsque Lionel Lassagne était indirectement au pouvoir, et puis la politique menée depuis 2001. La meilleure réponse est celle-ci. Faire des effets de manches, c'est facile et j'ai malheureux peur que dans l'équipe Perben on ne soit capable de ne faire que ça. Lionel Lassagne, j'aimerais bien le voir un peu plus souvent sur les stades, et puis j'aimerais qu'il me parle. Du dialogue on parvient toujours à savoir si on a réussi ou si l'on a tort. Je ne pense pas avoir raison sur tout mais en tout cas j'attends toujours les propositions de Lyon Nouvel Horizon, en termes de sport. Je ne veux pas être méchant, mais la bave du crapaud n'atteint pas la brave colombe que je suis (rires).

 

Le fait de choisir Décines pour le nouveau stade de l'OL avant de lancer la concertation est apparu fort peu démocratique et vous met dans une situation difficile…

Ca ne me met pas dans une situation difficile, je crois qu'il faut reprendre un peu la question, j'en veux beaucoup au gouvernement précédent et à Jean-François Lamour de n'avoir pas utilisé la coupe du monde de rugby, et d'ailleurs Mr Lassagne aurait du s'en occuper, lui qui sait anticiper pour se dire profitons de la coupe du monde de rugby pour réinvestir pour rénover un peu les stades de France. Grâce à l'Olympique lyonnais j'ai pu vivre de bons moments mais surtout, voir les stades européens voir que nous avons un gros retard, par rapport à ce qui se fait en Europe. Les collectivités n'ayant plus les moyens d'investir dans de grandes infrastructures, c'est clair que le privé ne doit pas attendre indéfiniment et doit investir.

 

C'est la méthode qui fait débat, tout le monde est d'accord sur ce point…

Moi, je ne vous cache pas que je pensais que le choix le plus intelligent, en termes d'infrastructures, de transports existant, était celui du Puisoz. Les 2 parties, qui sont 2 parties privées, n'ont pas réussi à se mettre d'accord et à partir de là il était normal que le Grand Lyon aide l'Olympique Lyonnais à trouver un autre site. D'autres choix ont été proposés. Ensuite, l'investisseur qui est celui qui va payer a le droit de dire « de toutes les propositions que vous me faites, c'est celle-là qui me convient le mieux ». A partir de là, on ne peut pas dire que les choses ont été faites sans concertation.

 

Vous avez tout de même choisi le lieu sans en parler aux habitants qui résident dans ce secteur Thierry ?

Quand une entreprise décide de s'implanter quelque part, si on demande à chaque fois à la population «pensez-vous que… ? ». Il fallait, par exemple, faire à Gerland le P4, si vous aviez fait une concertation auparavant, il n'y aurait jamais eu de P4… Et le projet de ce stade n'induit aucun investissement public ! C'est-à-dire de l'infrastructure. Le P4 a induit des dépenses publiques car nous avons reconfiguré tout le quartier. Quand on a fait le couloir de la chimie, si on avait demandé aux citoyens s'ils étaient pour ou contre, il n'y aurait jamais eu le couloir de la chimie,…

 

On ne s'en porterait pas plus mal !

Notre rôle est de montrer l'impact positif du grand stade pour la population. Pour vous dire, il y a ceux qui sont contre et que nous entendons beaucoup et ceux qui sont pour que l'on entend moins… Même si ceux qui sont pour sont certainement plus nombreux que ceux qui sont contre. C'est aussi ça la démocratie. Pour conclure, la concertation a lieu, ensuite qu'il y ait derrière de façon induite des investissements publics en termes de voirie, ça c'est inéluctable ! Ensuite, chacun prend ses responsabilités. Si on décide de dire « Jean-Michel Aulas, il faut arrêter l'OL, plus de projets de grand stade, vous vous satisferez de Gerland », c'est un choix politique qu'il faut assumer. On ne peut pas dire en même temps « je ne sais pas si on trouvera quelques millions d'euros pour faciliter les infrastructures de transports en commun » qui serviront, en dehors de ce grand stade, à la population concernée. Se lancer dans de grands investissements que certains considèrent comme inconsidérés, je pense à la personne qui m'a battu aux législatives… il n'y a pas de grands dérapages et de dépenses inconsidérées. Je crois que c'est un super coup pour l'est et pour Décines, la concertation a lieu, le point noir ce sont les problèmes de transport et d'infrastructures. L'intérêt général doit prédominer, tout le monde doit se mettre autour de la table : l'Etat, le Conseil général et le Grand Lyon. C'est vrai que les lois de décentralisation de 2004 ont donné au conseil général un pouvoir supplémentaire en termes de voiries départementales. Comme dirait Mr Lassagne, c'est la faute de Mr Raffarin…

 

Un dossier qui n'a pas avancé, c'est celui du stade du LOU…

Le problème du Lou, ce n'est pas Vuillermet, je vous rappelle qu'il y a un investissement de 4 millions d'euros quasiment par la ville, pour que le stade soit homologué par la ligue nationale de rugby si le LOU montait en Top 14, ce qui a failli être le cas il y a 3 ans. Maintenant, entre le fait de monter en Top 14 et le fait d'avoir un projet économique viable à côté du projet sportif, ça c'est un autre sujet. Le souci pour le LOU, c'est que s'il veut consolider son projet économique, le stade Villermet n'a que 5000 places, pas de loges et il est très nettement insuffisant.

 

Quand le LOU a tout vendu, il manque 1 million d'euros dans la caisse car ils ne peuvent pas vendre de loges, de réceptif… enfin tout ce qui se fait le succès de l'OL en terme économique.

C'est un vrai sujet… ce qu'il faut, c'est arriver à trouver la manière de passer de Vuillermet à Gerland. C'est clair que le stade de Gerland est le stade qui doit accueillir le projet du grand club de rugby que Lyon aura et que j'ai souhaité, que j'ai accompagné dès 2001, car on ne construit pas de projets comme ça en 2 ans. Il faut trouver ce lien comme les collectivités territoriales… Monsieur Lassagne, sait-il combien le conseil général a versé au LOU l'an passé ? Sait-il qu'il y a 3 ans de cela, le Conseil général de Mr Lassagne a versé moins au LOU qu'à une association qui faisait une course de labeur dans le nord du département… Ce n'est donc pas à 6 mois des élections que l'on parle de sujets comme si on les découvrait, il fallait les anticiper. J'ai beaucoup de fierté à avoir été un des pionniers avec Jacques Cadario, Jean Henry Tubert, et à cette époque là, je ne pense pas que Mr Lassagne venait à Villermet.

 

Selon l'opposition, vous avez également laissé couler le dossier des piscines…

Ce qui m'a beaucoup ennuyé quand nous avons pris le pouvoir en 2001, c'est que la droite avait laissé les infrastructures sportives de la ville dans un état de délabrement avancé… La seule chose que je dois dire que Monsieur Bideau ait fait en bien, c'est qu'il a fait un audit, ce qui nous a permis de savoir combien cela allait nous coûter dans le mandat qui allait venir. Il faut savoir que dans ce mandat nous avons été obligé, ça n'avait pas été fait depuis plus de 30 ans, de rénover les deux principales piscines, les deux patinoires. Quand on dit des rénovations d'équipements aussi lourds que ça, Vaise et Garibaldi pour les piscines, Baraban et Charlemagne pour les patinoires, une rénovation équivaut quasiment à la construction d'un nouvel équipement, c'est terrible mais c'est une réalité. Quand on dit aujourd'hui « il fallait, il faut, y'a qu'à,… », oui il a fallu rénover ces équipements, je rappelle quand même que lorsque nous sommes arrivés, Mr Lassagne doit s'en souvenir il y avait la légionellose à Vaise… Que Franck Esposito, lorsqu'il a fait son record de France et d'Europe, il n'a pas pu être homologué car les couloirs ne faisaient pas la distance indiquée, que le carrelage était défaillant, qu'il y avait les toits à la patinoire qui avaient des infiltrations, que l'électricité n'était plus aux normes depuis 25 ans !

 

Bref, c'était Beyrouth !

Il a fallu quand même que nous rénovions tout ça. Là où je suis très fier, c'est que sur ces 4 sites, les rénovations sont de grande qualité, vous pouvez demander à tous ceux qui utilisent la patinoire. Je vais vous citer un autre chiffre qui ouvrira les lecteurs de Lyonpeople sur la réalité des équipements de la ville : 4 500 000 entrées dans tous les équipements sportifs confondus sur toute l'année, ça en fait du monde qui vient faire du sport ! Pour ce qui est de la piscine nous avons lancé une étude sur le devenir de la piscine du Rhône et j'avoue que je suis un peu pessimiste car le préfet vient de nous faire connaître des contraintes liées à la nappe phréatique. En tous cas Gérard Collomb a annoncé, il y a maintenant 6 mois que le 1er investissement du prochain mandat serait un équipement balnéaire qui sera à confluent : une piscine de 50 mètres olympique et un bassin ludique couverts pour qu'ils puissent fonctionner toute l'année. Ce ne sont pas de mots, ce sont des engagements.

 

Que s'est-il passé avec Laure Manaudou ? Où les discussions ont-elles achoppé ?

Il y a eu des discussions menées par le président du club de natation de Lyon, un excellent club qui grâce au concours de la ville peut avoir des ambitions ce qui n'était pas le cas avant…

 

Lionel Lassagne regrette justement que vous ne soyez pas allé jusqu'au bout avec Laure Manaudou…

Quand je me réveille le matin, mon premier réflexe n'est pas d'appeler Lionel Lassagne mais après cet interview je le ferai peut être ! (rires) Le président de Lyon Natation m'a sollicité au mois de mai où il m'a exposé les problèmes de Laure Manaudou en me disant «nous avons les infrastructures pour l'accueillir, qu'est-ce que je fais ? Ça va peut-être coûter mais est-ce que je me lance ? ». Je lui réponds : « Oui ! » Des contacts ont donc été pris, ensuite il y a eu un retour en disant qu'éventuellement cela pourrait être une option. Il y a eu une deuxième avancée avec les services de la ville qui ont commencé à faire valoir quelles seraient les infrastructures mises en place pour pouvoir permettre à Laure Manaudou une préparation olympique dans les meilleures conditions. À partir de là, Laure Manaudou a fait son choix : soit elle redemandait aux différentes collectivités : « J'ai les infrastructures, mais combien je peux avoir en aide ? », soit elle faisait un choix purement sportif qui était de dire « moi, l'infrastructure me satisfait ». C'est le choix qu'elle a fait et elle a décidé de rester à Ambérieux. Nous en sommes restés qu'aux discussions d'être la ville accueillante, elle pouvait donc venir chez nous. Ce qui c'est dit dans une certaine presse sur le plan secret et tout ça, ce n'est qu'affabulation. Mais ça a permis de vendre un peu de papier…

 

Vous êtes également en charge du projet du nouveau siège de la Région. Pharaonique, si l'on en juge les commentaires des uns et des autres…

Pas ici et là ! De la part de l'UMP et d'Emmanuel Hamelin en particulier. Je remarque une chose intéressante, c'est que tous les gens qui sont avec Dominique Perben, dès qu'il y a un projet important pour Lyon, la première chose qu'ils disent c'est : « surtout pas Lyon ». 2013, capitale européenne de la culture, Philipe Genin dit : « pas Lyon, mieux vaut que ce soit Saint Etienne ». On va faire le siège du conseil régional à Lyon, Emmanuel Hamelin dit : « non, pas à Lyon, plutôt à Saint Exupéry ». Ça me surprend… Après, il y a un moment donné où il faut arrêter, il faut être sérieux. La politique c'est sérieux et j'ai eu l'occasion de lui dire à Emmanuel, que j'apprécie bien par ailleurs. Mais à un moment donné on ne peut plus dire n'importe quoi. La démagogie n'est pas bonne conseillère.

 

A l'arrivée, combien cela coûte-t-il aux contribuables ?

Entre 20 et 30 millions d'euros.

 

Une fois Charbonnières vendue ?

Et les économies réalisées sur les loyers. Par exemple, en ce moment le contribuable paye 2,6 millions d'euros par an de loyers… 2 chiffres qui vont vous intéresser : en 2000, 600 agents de la région, en 2007, 1250 agents. C'est une collectivité qui a pris une vraie ampleur. Donc 20 à 30 millions d'euros une fois que nous avons mis la colonne dépenses, coût de la construction et la colonne recettes. C'est quoi 20 à 30 millions, c'est moins que par exemple la rénovation du Lycée de Dardilly qui avait coûté à la région 45 millions d'euros.

 

Combien de fonctionnaires de la région travailleront-ils sur le site ?

Entre 1300 et 1400.

 

Combien de places de parking sont-elles prévues ?

400 par le respect du PDU.

 

Est-ce que ce n'est pas un souci ?

Non, pour 3 raisons. La première, c'est qu'on ne peut pas en même temps glorifier le Grenelle de l'environnement, dire qu'il faut changer ses habitudes et penser que tous déplacements doit se faire en voiture. Deuxièmement, si on a choisi ce site c'est parce qu'on veut qu'il soit lisible et surtout accessible. L'accessibilité, elle y est. Nous avons devant l'entrée du conseil régional une ligne du tramway, nous avons la gare de Perrache qui est à 400 mètres, nous avons la possibilité de venir en mode doux ou en mode fluvial, on étudie cette possibilité, et nous avons toutes les infrastructures autoroutières qi sont là pour ceux qui viennent en voiture. Troisièmement, quand vraiment on le pourra, on fera comme tous ceux qui sont entrain de s'implanter, on verra comment vis à vis du pôle de loisir il n'y a pas des accords à passer pour qu'éventuellement nous puissions bénéficier de places de parking et vice versa. Il faut arrêter avec les voitures car l'avantage de ce site c'est que nous ne sommes pas loin d‘une gare. Par contre, jamais personne ne s'est posé la question de savoir comment nous allons à Charbonnières aujourd'hui et là je peux vous dire, c'est la croix et la bannière ! Pour Emmanuel Hamelin, même si j'espère que Léa soit terminé, qu'il m'explique si c'est plus facile aujourd'hui d'aller au confluent plutôt qu'à Saint Exupéry. 

 

Parallèlement vous avez poursuivi votre carrière d'avocat. Toutes ces fonctions sont-elles compatibles ? N'êtes-vous pas surbooké et fatigué ?

Pour répondre à votre première question, je me suis posé pas mal de questions et je pense que je vais certainement me reposer encore sur l'évolution de ma vie professionnelle et publique…

 

On vous a connu très people au début du mandat. Depuis plusieurs années, vous fuyez les mondanités. Plus très glamour, le Braillard ?

J'ai rencontré la femme de ma vie…

 

C'est vrai que vous vous êtes rangé des voitures et êtes désormais papa. Prenez-vous le temps de vous occuper de votre petite famille ?

Pas assez, et c'est aussi la réflexion qui fait suite à votre dernière question…

 

Avez-vous suivi la Coupe du Monde de rugby ? Votre analyse de la défaite ?

J'aime beaucoup le rugby, je suis sur un terrain de rugby et j'ai même joué ! Quand on a connu ce sport, sa culture, on est à peu plus à même d'en parler, même si c'est le foot mon sport préféré. La raison de la défait, je pense qu'il y a de vraies erreurs de coaching, mais ce n'est pas du uniquement pendant la période la coupe du monde, il faut revenir un peu en arrière.

 

Est-ce que Nicolas Sarkozy a fait une erreur de coaching en prenant Laporte dans son équipe ministérielle ?

Je le pense…

 

On va vérifier si vous aviez toutes les compétences pour être adjoint aux sports : une équipe de rugby est constituée de deux groupes. Comment les appelle-t-on ?

Les avants, les arrières.

 

Question subsidiaire : que doit crier un joueur lorsqu'il réceptionne une chandelle dans ses 22 mètres ?

Marque !

 

Bravo ! Pour ces deux bonnes réponses. Vous repartez donc avec ce ballon de rugby pour jouer avec votre fils si vous trouvez du temps !

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