Texte : Christophe Magnette. Parce que leurs prédécesseurs à la tête du barreau de Lyon (le Bâtonnier Serge Deygas, et sa Vice-Bâtonnière, Joëlle Forest-Chalvin), ont, selon leurs dires, “vécu un bâtonnat de combat, oscillant entre grèves, crise sanitaire, et confinement”, Marie-Josèphe Laurent, nouvelle bâtonnière et son vice-bâtonnier, Jean-François Barre, aspirent “à s’engager avec enthousiasme mâtiné d’un optimisme de combat”, avec pour dessein de défendre une profession d’avocat, attaquée comme rarement…

Ainsi donc, depuis le 1^er janvier 2022, les 3 700 avocats du barreau de Lyon (deuxième barreau de France ; premier des territoires), sont dirigés par une femme, Marie-Josèphe Laurent, la troisième à occuper cette fonction depuis 2010. Épaulée par son vice-bâtonnier Jean-François Barre, les voilà tous les deux confrontés à un contexte particulièrement éruptif : secret professionnel en danger, manque cruel de greffiers et de magistrats, outils digitaux de la justice obsolètes, “il est scandaleux que notre pays consacre aussi peu de moyens à sa justice”, s’accordent-ils à l’unisson, rappelant leur détermination “à tout mettre en œuvre pour maintenir l’accès aux droits pour tous.”

Ils entendent insuffler une démarche collective pour parachever la transformation de leur barreau, rendue nécessaire par la révolution digitale : “Certes, notre barreau est un kaléidoscope de métiers, un ensemble très hétérogène de cabinets. Malgré tout, nous nous retrouvons autour de notre déontologie, socle solide de notre exercice professionnel”, rappelle Marie-Josèphe Laurent, par ailleurs avocat-associée au sein d’Implid Legal, et Jean-François Barre, avocat-pénaliste, exerçant à titre individuel, depuis 2004.

Avocat ? Une profession qui attire (le nombre d’avocats au sein du barreau lyonnais a quasi doublé en quinze ans), bien que le barreau de Lyon déplore un manque de collaborateurs : “La moyenne nationale se situe à 36% ; à Lyon, la moyenne s’établit à 28%. Très clairement, certains domaines d’activités, comme le droit des sociétés, droit public, fiscal ainsi que le droit du travail manquent de forces-vives”, souligne le nouvel “exécutif” du barreau lyonnais qui durant deux années, représentera ses confrères dans la vie de la cité et auprès des acteurs politiques, économiques et institutionnels de leurs territoires.

En attendant, début juillet, et la Revue du barreau (évènement festif qui se déroulera à la Salle 3000), ils aspirent à mettre davantage en exergue “l’excellence du barreau pénal lyonnais, par la mise en place (prochaine) d’un Centre de défense pénale”, tout en favorisant “la transversalité et les échanges avec le barreau d’affaires.” Complémentaires, bâtonnière et vice-bâtonnier se montrent également critiques, quant “à la déferlante permanente des réformes, édictées davantage par Bercy que, depuis la place Vendôme [sic.]” Vigilants enfin, lorsqu’il s’agit de souligner “que les droits de la défense demeurent un principe fondamental, dans une société démocratique”.

Autant d’enjeux, primordiaux, pour lesquels Ils savent pouvoir compter sur leurs confrères pour les mener à bien. Le parfait résumé d’un “optimisme de combat.”