La tribune libre de Justin Calixte
2016, l’année avait commencé sur les chapeaux de roues- je devrais plutôt écrire à tombeau ouvert- pour les people d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs, tant l’hécatombe débuta tôt et massivement.
Le 2 janvier, Michel Delpech donnait le signal de départ. Il fut le premier à prendre le train pour le bon Dieu auquel il croyait. Il ne se doutait sûrement pas que les wagons allaient se remplir de façon plus que conséquente pour foncer vers un au-delà que l’on espère meilleur que « le meilleur des mondes » annoncé jadis par Aldous Huxley ; un meilleur des mondes dans lequel nous vivons désormais tant bien que mal. 2016 était l’année où jamais pour mourir. Séguéla qui, semble-t-il, est toujours vivant aurait pu dire « si tu ne meurs pas en 2016, tu as raté ta vie »
La liste est longue de ceux qui ont voulu être du voyage : L’inoubliable Michel Galabru, l’exigeant Pierre Boulez, le couturier des années 70 André Courrèges, le cinéaste communiste Ettore Scola, la photographe franco-marocaine Leila Alaoui, Edmonde Charles-Roux, Marie Daems, Marc Cassot, le pic de la Mirandole de notre époque Umberto Eco, Boutros Boutros Gali, Carlo Nell, l’esbroufant Jean-Pierre Coffe, le vénérable Alain Decaux, André Brincourt, Serge Kampf, Claude Estier, Maurice Favières, Emmanuel Maubert, André Rousselet, Jean-Claude Decaux, Nicole Courcel, Mohamed Ali, Roger Dumas, l’incompréhensible Michel Rocard, le photographe Marc Riboud, l’omniprésent Elie Wiesel, l’abominable Fidel Castro, Sonia Rykiel, le Monsieur cinéma Pierre Tchernia, Georges Jouvin et sa trompette, Jacqueline Pagnol, Jérôme Monod, Françoise Mallet Joris, Shimon Perez, Jean Boissonnat, le trop méconnu et pourtant génial Pierre Etaix, le clown Popov, le sublime Léonard Cohen, le critique Pierre Billard, l’affreux Siné, Jacques Rivette, Benoîte Groult, le pervers Hamilton, le goal René Vignal, le fondateur du Point Claude Imbert, le giscardien Lionel Stoleru…
Histoire de finir en beauté en ce mois qui il est vrai sent le sapin, nos people ont mis le paquet : Le sculpteur sénégalais Ousman Sow , suivi de Rémi Pfimlin, viré par Hollande avant d’être pleuré par le-même et ses sbires, Gotlib le gai luron, l’astronaute John Glenn, la chanteuse des années d’occupation Léo Marjane, la Nabila de l’époque Zaza Gabor, Michèle Morgan qui ne nous fera plus de l’œil, le chanteur déhanché et désenchanté Georges Michael, la princesse Carrie Fisher, sa mère Debbie Reynolds, Claude Gensac, le dernier des hussards Michel Déon, la voix de « Un homme et une femme » Pierre Barouh, et pour une fois, arrivé juste avant les délais, le coureur suisse Ferdi Kubler qui, pourtant avait l’habitude de finir premier.
Ouf ! En relisant cette liste, je découvre que la parité n’est pas vraiment respectée. Moi, à la place de la gauche encore là pour quelques semaines, je ferais vite voter une loi pour qu’un tel scandale cesse immédiatement.
D’autres ont disparu corps et biens, sans être tout à fait morts pour autant. Il est douteux qu’ils refassent la une avant leurs funérailles: Sarko, Juppé, Coppé, Hollande, Elkabbach, les grévistes de I télé, splendides inconnus pas prêts de retrouver du boulot, le plus que douteux Morandini, Fabius dans son placard, Serge July et ses copains soixante-huitards…. En attendant, que ces morts vivants reposent en paix ; on s’en passe très bien.
Hollande nous avait promis « le changement c’est maintenant ». Il a suffi d’attendre.
Enfin, moi, ce que j’en dis !
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