Après un été pourri, les feuilles tombent, la coûteuse Biennale d'Art Contemporain réouvre les portes de l'Art Pompier démodé avant que d'être, les mères de famille accompagnant leur progéniture dans d'énormes 4×4 faits, semble-t-il, pour être garés en troisième file. Les syndicats bronchent, les impôts se rappellent à notre bon souvenir, la circulation redevient impossible… Bref, ça sent l'automne. Saison tristouille par excellence puisqu'elle annonce l'hiver. Dieu merci, la bagarre entre Gérard Collomb, qui joue les autocrates menaçants, et Dominique Perben, qui se croit toujours ministre, va nous apporter quelques moments de bonheur que seuls les politiques savent nous offrir.

RÉPARATION

Guitry fut blâmé et même dénoncé à la libération par les intermittents du spectacle de l'époque, jaloux du talent du maître es esprit. S'il sut faire preuve d'humour en déclarant « la libération ? J'en fus le premier prévenu » avant de croupir en prison, il fut meurtri à jamais par les critiques dégueulasses (je ne trouve pas d'autre mot) des journalistes marxisants de l'après-guerre enfin résistante et par leurs successeurs. Les mêmes qui l'ont diffamé, insulté, humilié, reconnaissent aujourd'hui qu'il a toujours honni l'antisémitisme et que son immense talent est toujours d'actualité. On le joue plus qu'abondamment avec les succès que l'on sait. Audiard, de Funès et quelques autres connurent le même sort. Ce sera sans doute bientôt le cas de Jean Cau et de Jacques Laurent. Un très beau livre de JP Danel retrace dans « le destin fabuleux de Sacha Guitry » la vie de cet artiste indémodable qui eut à subir les oukases des médiocres de son temps avant d'être enfin réhabilité.

COUARDISE

À propos de culture, les patrons des officines culturelles de la ville avaient accepté de participer à un déjeuner organisé par Dominique Perben autour de notre nouveau ministre de la culture. Ils se sont finalement décommandés au dernier moment sous la pression de Gérard Collomb qui, décidemment n'en finit pas de se conduire en roitelet. Si Gégé ne sort pas grandi de cette histoire, que dire du monde culturel qui montre une fois de plus son manque de courage et son opportunisme. Chacun voulant absolument conserver son poste en général surpayé et cafi de privilèges. Voilà pourquoi, il faudrait supprimer les ministres et adjoints de la culture ; peut-être aurions-nous un monde culturel plus libre et plus courageux !

CHERCHEZ L'ERREUR

On m'interroge souvent sur les raisons qui me poussent à détester les journalistes. Je réponds que je ne les abomine pas tous, mais que leur malhonnêteté intellectuelle, leur parti-pris, leur corporatisme, leurs frustrations, leur paresse, leur inculture, leur refus de toute critique (en général impossible, puisque ce sont eux qui disposent des médias et surtout leur goût pour le copié-collé). Ce n'est pas ce qu'écrit un incertain C.L Parison dans un récent Madame Figaro qui me fera changer d'avis sur la plupart d'entre eux. Lisez plutôt : « La modernité chez Nicolas le Bec, c'est dans le quartier de Saint-Jean que ce virtuose de 35 ans à peine, démontre son talent » et à propos de la Tour Rose = « Philippe Chavent ne se contente pas d'être un grand chef à l'image des gentilshommes de la Renaissance, il se passionne pour toutes les formes d'Art… On y va pour apprécier la cuisine et très intellectuelle de Ph. Chavent. Pour l'ambiance bouchon lyonnais, on traversera la rue jusqu'au Comptoir du Bœuf dont Monique perpétue la tradition des mères lyonnaises ». Voilà qui doit amuser Monique du fond de sa retraite et Chavent de son joli coin d'Ardèche. Et vive la conscience professionnelle de nos « scribouillards ».

UN « MAX » DE PROBLÈMES

Max Vincent a intérêt à serrer les fesses. Ses administrés en ont ras le bol de ses choix en matière d'urbanisme. Ses derniers « polygones d'implantation » sur la « coulée verte » du Grand Lyon ont ému beaucoup de ses électeurs. On entend les mots « arbitraire », « abus de pouvoir », et quelques fois pire dans les conversations sur la place de l'église après la messe du dimanche. On n'en peut plus non plus de ces week-ends où l'on reste coincé chez soi (les commerçants font aussi la tronche) parce que Monsieur Vincent aime voir les coureurs cyclistes pédaler sur les routes des Monts d'Or. Surtout quand la semaine suivante, c'est aux autos de pétarader. Bruits, circulation interdite… Max, tu pousses un max !

ART-NAQUE

L'inestimable Van Gogh exposé depuis des lustres dans un grand musée australien était faux. C'est, je crois, Marcel Duchamp qui disait que « l'art est la plus gigantesque escroquerie ». C'est l'évidence ! Mais que dire du « tourisme culturel » qui précipite des troupeaux d'analphabètes panurgiens dans les musées ou autres friches à la mode. On va comptabiliser avec ravissement les badauds ébaudis qui vont se bagnauder dans les allées de la Biennale d'Art dit Contemporain. On va se féliciter d'un succès que je vous annonce déjà. Un peu comme lorsque Arthur explique que le succès d'audience de ses émissions justifie l'injustifiable. Même Thierry Ehrmann le nouveau pape de l'aculture aime sortir sa calculette à gogos pour défendre son Grand Œuvre. Cela dit, à 1 500 000 dollars, le Van Gogh ne vaut plus un kopek. Et plus personne ne se pâme devant le chef d'œuvre. Le musée va pouvoir retrouver son calme à moins que le Thierry Raspail du coin n'en fasse un événement culturel (une « désinstallation » en quelque sorte) pour que les touristes se précipitent pour contempler le mur vide. Ça, ce serait de l'Art, coco !