Les médias bien pensants se déchaînent sur le vainqueur de la primaire – capture d’écran TF1
La tribune libre de Justin Calixte
Comment ne pas me joindre aux félicitations de tous ceux qui se réjouissent de la victoire incontestable de François Fillon à la primaire de la droite.
Lors des ultimes meetings, il y avait du monde chez les élus de droite et du centre à vouloir montrer sa bobine à la télé et voler au secours de la victoire de celui qu’ils traitaient de « petit chose », il y a quelques jours encore. Ça me rappelle un peu 2001 quand Gérard Collomb, longtemps boudé par ses amis socialistes, voyait venir à lui tous ceux qui rêvaient de ne pas rater le coche. Tous ceux qui avaient choisi Sarko ou rejoint Juppé quand ils l’imaginaient vainqueur évident, vont désormais en faire des kilos pour passer devant les rares premiers supporters de Fillon.
Je ne sais pas si l’ancien premier ministre fera un bon président. On a le droit de s’interroger. Mais vu ceux qui l’ont dénigré et vont continuer de le faire, il ne peut être foncièrement mauvais. Libé, le Monde, l’Obs, les Inrocks et la kyrielle d’héritiers de la philosophie post-soixante-huitarde, ont sorti immédiatement après le 1er tour des primaires leurs flèches empoisonnées. Sachant qu’ils se trompent toujours, je préfère soutenir Fillon.
En effet, ce sont les mêmes qui insultaient quotidiennement De Gaulle, avant de se recueillir aujourd’hui devant sa tombe à Colombey;
ce sont les mêmes qui, dans les années soixante-dix, à l’image de Cohn-Bendit, des psys à la mode de l’époque ou encore du peu regretté David Hamilton, ne trouvaient rien à redire à la pédophilie, bien au contraire ;
ce sont les mêmes qui ont préféré Mitterrand à Raymond Barre ou plus récemment Hollande à Sarko et plus récemment encore Juppé à Fillon;
ce sont les mêmes qui ont adoré les dictateurs sanguinaires comme Fidel Castro*, Mao, Pol Pot ou plus récemment quelques potentats sud-américains qui n’ont rien à leur envier ;
ce sont les mêmes qui pavoisaient devant les khmers rouges qui « libéraient » le Cambodge ;
ce sont les mêmes qui préféraient Sartre à Camus ou Raymond Aron ;
les mêmes qui détestaient Thatcher ou Pompidou qui pourtant, ont amélioré considérablement le sort des classes moyennes et populaires ;
ce sont les mêmes qui accusaient de fascisme le pape François, à peine intronisé, avant de le porter aux nues quelques mois plus tard, sous prétexte qu’il montrait quelque bienveillance pour les idées à la mode ;
ce sont les mêmes qui, à l’instar de Jean Daniel, co-fondateur du Nouvel Observateur et maître à penser de la gauche en poil de chameau, doutaient tellement de la véracité de l’existence des goulags, qu’ils s’interrogeaient sur la santé mentale de Soljenitsyne.
Ce sont ces mêmes gens ou leurs disciples comme les Neumann, Domenach, Joffrin, Giesbert, Cotta, Cohen, Toussaint, Pulvar, Elkrief, Dely…, qui vouent aux gémonies ce pauvre François Fillon, allant même jusqu’à le baptiser « Tarek Ramadan des sacristies ».
On comprendra que, même si le doute m’habite comme disait ce brave Pierre Desproges, j’ai préféré faire confiance à Fillon plutôt qu’à ses sinistres contempteurs. Espérons que l’ambitieux François Bayrou réfléchira à deux fois avant de se mettre sur les rangs de la prochaine présidentielle. C’est à lui que nous devons le quinquennat calamiteux de François Hollande. La prochaine fois ce serait encore pire s’il faisait le lit de Marine Le Pen.
* « Plutôt 100 fois Castro que Fillon ! » s’est exclamé Bruno Roger-Petit, éditorialiste de Challenges sur le plateau d’I Télé, le 28 novembre 2016
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